« Page:Nietzsche - Aurore.djvu/337 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
sont là pour les grands paysagistes, les contrées singulières et rares pour les petits. C’est-à-dire que les grandes choses de la nature et de l’humanité doivent intercéder |
sont là pour les grands paysagistes, les contrées |
||
singulières et rares pour les petits. C’est-à-dire que |
|||
les grandes choses de la nature et de l’humanité |
|||
doivent intercéder auprès de leurs admirateurs |
|||
pour tout ce qui est petit, médiocre et vaniteux, — |
|||
mais celui qui est ''grand'' intercède en faveur les choses |
|||
''frustes''. |
|||
== 435 == |
== 435 == |
||
{{sc|Ne pas périr imperceptiblement}}. — Ce n’est pas |
|||
en une seule fois, mais sans cesse que notre capacité e |
|||
{{sc|Ne pas périr imperceptiblement}}. — Ce n’est pas en une seule fois, mais sans cesse que notre capacité et notre grandeur s’effritent ; la petite végétation qui pousse partout, qui s’introduit parmi les choses et parvient à s’y accrocher ruine ce qu’il y a de grand en nous, — la petitesse de notre entourage, ce que nous avons sous les yeux tous les jours à toute heure, les mille petites racines de tel sentiment mesquin qui poussent autour de nous dans nos fonctions, nos fréquentations, notre emploi du temps. Si nous ne prêtons pas attention à cette petite mauvaise herbe, elle nous fera périr imperceptiblement ! — Et si vous voulez absolument vous perdre faites-le plutôt d’un seul coup et subitement : alors il restera peut-être de vous des ruines altières ! Et non, comme c’est à craindre maintenant, des taupinières ! Avec sur elles, du gazon et de la mauvaise herbe, vainqueurs minuscules aussi humbles que ceux de naguère et trop misérables même pour triompher ! |
|||
t notre grandeur s’effritent ; la petite végétation qui |
|||
pousse partout, qui s’introduit parmi les choses et |
|||
qui s’entend à s’attacher à elles, — c’est cette petite |
|||
végétation qui ruine ce qu’il y a de grand en nous, |
|||
— la petitesse de notre entourage, ce que nous |
|||
avons sous les yeux tous les jours à toute heure, |
|||
les mille petites racines de tel sentiment mesquin |
|||
qui poussent autour de nous dans nos fonctions, |
|||
nos fréquentations, notre emploi du temps. Si |
|||
nous laissons cette petite mauvaise herbe sans |
|||
l’apercevoir, elle nous fera périr imperceptiblement ! |
|||
— Et si vous voulez absolument vous perdre |
|||
faites-le plutôt d’un seul coup et subitement : alors il |
|||
restera peut-être de vous ''des ruines altières !'' Et |
|||
non, comme c’est à craindre maintenant, des |
|||
taupinières ! Du gazon et de la mauvaise herbe sur ces |
|||
taupinières, indices de petites victoires, humbles |
|||
comme celles de naguère et trop misérables même |
|||
pour triompher ! |