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{{sc|Les êtres bonasses}}. — Les débonnaires ont |
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acquis leur caractère par la crainte perpétuelle |
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{{sc|Les êtres bonasses}}. - Les débonnaires ont acquis leur caractère par la crainte perpétuelle qu’inspiraient à leurs ancêtres les empiétements étrangers, - ils atténuaient, tranquillisaient, demandaient pardon, prévenaient, distrayaient, flattaient, s’humiliaient, cachaient la douleur et le dépit, lissaient les traits de leur visage - et finalement tout ce mécanisme, fin et bien conformé, s’est transmis à leurs enfants et petits-enfants. Un sort plus favorable n’expose pas ceux-ci à une crainte perpétuelle : ils n’en jouent pas moins continuellement sur leur instrument. |
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qu’inspiraient à leurs ancêtres les empiétements |
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étrangers, — ils atténuaient, tranquillisaient, |
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demandaient pardon, prévenaient, distrayaient, |
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flattaient, s’humiliaient, cachaient la douleur et le |
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dépit, lissaient les traits de leur visage — et |
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finalement tout ce mécanisme, fin et bien conformé, s’est |
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transporté à leurs enfants et petits-enfants. À |
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ceux-ci un sort plus favorable ne donna pas l’occasion |
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d’une crainte perpétuelle : ils jouent |
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continuellement sur leur instrument. |
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{{sc|Ce que l’on appelle l’âme}}. — La somme des |
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mouvements intérieurs qui sont ''faciles'' à l’homme, |
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et qu’il fait par conséquent volontiers et avec grâce, |
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cette somme est appelée âme ; — l’homme passe |
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pour être dépourvu d’âme lorsqu’il laisse voir que |
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les mouvementsde l’âme lui sont pénibles et durs. |
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{{sc|Les oublieux}}. — Dans les explosions de la |
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passion et dans les délires du rêve et de la folie, |
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l’homme reconnaît son histoire primitive et celle de |
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l’humanité : il reconnaît ''l’animalité'' et ses grimaces |
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sauvages ; alors sa mémoire retourne assez loin en |
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arrière, tandis qu’au contraire son état civilisé s’était |