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Luther, qui resta un brave fils de mineur lorsqu'on l'eut enfermé dans un couvent, où, à défaut (1'autres profondeurs et d'autres « filons », il descendit en lui-même pour y creuser de terribles galeries souterraines; Luther s'aperçut enfin qu'une vie sainte et contemplail ve lui était impossible et que l'« activité » qu'il tenait de naissance le minerait corps et âme. Trop longtemps il cssaya de trouver par les mortifications le chemin qui niène à la sainteté, — mais il finit enfin par prendre une résolution et par se dire à part lui : « Il n'existe pas de véritable vie contemplative! Nous nous sommes laissés t romper! Les saints ne valaient pas plus que nous tous. » — ("était là, il est vrai, une façon bien paysanne d'avoir raison, — mais pour des Allemands de cette époque, c'était I~r seule qui fût véritablement appropriée : comme ils étaient édifiés de pouvoir lire dans le catéchisme de I.uther : « En dehors des dix commandements, il n'y a pas d'ccuvre qui puisse plaire à Dieu, — les aeuvres spirituelles, tant vantées des saints, sont purement imaginaires »!
Luther, qui resta un brave fils de mineur lorsqu’on l’eut enfermé dans un couvent, où, à défaut (1’autres profondeurs et d’autres « filons », il descendit en lui-même pour y creuser de terribles galeries souterraines; Luther s’aperçut enfin qu’une vie sainte et contemplail ve lui était impossible et que l’« activité » qu’il tenait de naissance le minerait corps et âme. Trop longtemps il cssaya de trouver par les mortifications le chemin qui niène à la sainteté, — mais il finit enfin par prendre une résolution et par se dire à part lui : « Il n’existe pas de véritable vie contemplative! Nous nous sommes laissés t romper! Les saints ne valaient pas plus que nous tous. » — ("était là, il est vrai, une façon bien paysanne d’avoir raison, — mais pour des Allemands de cette époque, c’était I~r seule qui fût véritablement appropriée : comme ils étaient édifiés de pouvoir lire dans le catéchisme de I.uther : « En dehors des dix commandements, il n’y a pas d’ccuvre qui puisse plaire à Dieu, — les aeuvres spirituelles, tant vantées des saints, sont purement imaginaires »!
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Le doute comme péché. — Le christianisme a fait tout ce qui lui était possible pour fermer un cercle autour de lui : il a déclaré que le doute, à lui seul, constituait un péché. On doit être précipité dans la foi sans l'aide de la raison, par un miracle, et y nager dès lors comme dans l'élément le plus clair et le moins équivoque : un regard jeté vers la terre
{{sc|Le doute comme péché}}. — Le christianisme a fait tout ce qui lui était possible pour fermer un cercle autour de lui : il a déclaré que le doute, à lui seul, constituait un péché. On doit être précipité dans la foi sans l’aide de la raison, par un miracle, et y nager dès lors comme dans l’élément le plus clair et le moins équivoque : un regard jeté vers la terre