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paraître, maintenant que le terrible vis-à-vis de tout cela s'est perdu : l'omniprésente crainte du chrétien pour son salut éternel!
paraître, maintenant que le terrible vis-à-vis de tout cela s’est perdu : l’omniprésente crainte du chrétien pour son salut ''éternel !''
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Le christianisme et les passions. — On devine dans le christianisme une grande protestation populaire contre la philosophie : la raison des sages anciens avait déconseillé à l'homme les passions, le christianisme veut les lui rendre. A cette fin, il dénie toute valeur morale à la vertu, telle que l'entendaient les philosophes, — comme une victoire de la raison sur la passion, — condamne d'une façon générale, toute espèce de bon sens et invite les passions à se manifester avec la plus grande mesure de force et de splendeur : comme amour de Dieu, crainte de Dieu, foi fanatique en Dieu, espérance aveugle en Dieu.
{{sc|Le christianisme et les passions}}. — On devine dans le christianisme une grande protestation populaire contre la philosophie : la raison des sages anciens avait déconseillé à l’homme les passions, le christianisme veut les lui rendre. À cette fin, il dénie toute valeur morale à la vertu, telle que l’entendaient les philosophes, — comme une victoire de la raison sur la passion, — condamne d’une façon générale, toute espèce de bon sens et invite les passions à se manifester avec la plus grande mesure de force et de splendeur : comme amour de Dieu, crainte de Dieu, foi fanatique en Dieu, espérance aveugle en Dieu.
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{{sc|L’erreur comme cordial}}. — On dira ce que l’on
L'erreur comme cordial. — On dira ce que l'on voudra, mais il est certain que le christianisme a voulu délivrer l'homme du poids des engagements moraux en croyant montrer le chemin le plus court vers la perfection : tout comme quelques philosophes croyaient pouvoir se soustraire à la dialectique pénible et longue et à la récolte de faits sévèrement contrôlés, en renvoyant à une « voie royale vers la vérité ». C'était une erreur dans les deux cas, — mais pourtant un grand cordial pour
voudra, mais il est certain que le christianisme a
voulu délivrer l’homme du poids des engagements
moraux en croyant montrer <i>le chemin le plus court
vers la perfection :</i> tout comme quelques
philosophes croyaient pouvoir se soustraire à la
dialectique pénible et longue et à la récolte de faits
sévèrement contrôlés, en renvoyant à « un chemin royal
qui mène à la vérité ». C’était une erreur dans les
deux cas, — mais pourtant un grand cordial pour