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bovine, rendre des services de différente nature, puisqu’ils fournissent de la viande, de la laine et du lait. Le type de l’animal de boucherie doit avoir la tête fine et légère, le cou mince et court, la poitrine ample et profonde, le garrot bas et épais, les épaules larges, les hanches écartées, la croupe arrondie, les cuisses descendues et les membres grêles. La laine, pour être de bonne qualité, doit être composée de brins d’égale épaisseur, ondulés, souples, moelleux, nerveux et élastiques, formant des mèches serrées et homogènes. Quant à la production du lait, bien qu’elle serve dans certaines régions montagneuses à la fabrication des fromages, elle constitue un mode d’exploitation trop peu important pour qu’on en fasse l’objet d’une éducation spéciale.
bovine, rendre des services de différente nature, puisqu’ils fournissent de la viande, de la laine et du lait. Le type de l’animal de boucherie doit avoir la tête fine et légère, le cou mince et court, la poitrine ample et profonde, le garrot bas et épais, les épaules larges, les hanches écartées, la croupe arrondie, les cuisses descendues et les membres grêles. La laine, pour être de bonne qualité, doit être composée de brins d’égale épaisseur, ondulés, souples, moelleux, nerveux et élastiques, formant des mèches serrées et homogènes. Quant à la production du lait, bien qu’elle serve dans certaines régions montagneuses à la fabrication des fromages, elle constitue un mode d’exploitation trop peu important pour qu’on en fasse l’objet d’une éducation spéciale.


Les anciennes races françaises, en général très rustiques, ne donnaient qu’une laine assez grossière; plus ou moins précoces, plus ou moins volumineuses, suivant l’abondance de nourriture qu’elles rencontraient, elles étaient répandues sur tous les points du territoire et constituaient la principale source de profit d’une agriculture peu avancée. C’étaient la race flamande de forte taille, avec une laine longue et jarreuse ; la race bretonne, petite et de viande excellente, la race solognote ou berrichonne, les races poitevines, limousine, barberine, toutes remarquables par leur rusticité qui leur permettait de vivre sur les landes et pacages qui couvraient autrefois la plus grande partie de la France. Frappe des qualités de la laine des mérinos d’Espagne, Colbert, dès le XVIIe siècle, fit venir de ce pays quelques béliers destinés à améliorer les troupeaux du Roussillon et du Béarn; mais ce n’est qu’en 1766 que Daubenton importa un troupeau entier qu’il plaça dans son domaine de Montbard, dans la côte d’Or, et qui devint la souche des mérinos actuels de la Bourgogne. Le succès de Daubenton parvint jusqu’aux oreilles de Louis XV, qui, par l’intermédiaire de son ambassadeur en Espagne, obtint de faire venir en France un troupeau choisi de 366 têtes qui fut placé à Rambouillet, alimenté par des envois postérieurs, et dont les produits se répandirent de proche en proche. Les soins intelligens dont ces animaux furent l’objet leur donnèrent une supériorité telle que la France est devenue le centre principal de la production des mérinos et que c’est chez elle que tous les étrangers viennent s’approvisionner. Cette race se rencontre aujourd’hui surtout dans les bassins de la Seine et de la Loire, partout où l’hiver n’est pas trop rigoureux et les sécheresses pas trop prolongées. Croisée avec les races locales par la méthode du croisement continu, elle est revenue partout au type pur, sauf les variétés dues au mode de nourriture, et a donné naissance aux mérinos de la Brie, de la Beauce, de la Champagne, de la Bourgogne.
Les anciennes races françaises, en général très rustiques, ne donnaient qu’une laine assez grossière ; plus ou moins précoces, plus ou moins volumineuses, suivant l’abondance de nourriture qu’elles rencontraient, elles étaient répandues sur tous les points du territoire et constituaient la principale source de profit d’une agriculture peu avancée. C’étaient la race flamande de forte taille, avec une laine longue et jarreuse ; la race bretonne, petite et de viande excellente, la race solognote ou berrichonne, les races poitevines, limousine, barberine, toutes remarquables par leur rusticité qui leur permettait de vivre sur les landes et pacages qui couvraient autrefois la plus grande partie de la France. Frappe des qualités de la laine des mérinos d’Espagne, Colbert, dès le XVIIe siècle, fit venir de ce pays quelques béliers destinés à améliorer les troupeaux du Roussillon et du Béarn ; mais ce n’est qu’en 1766 que Daubenton importa un troupeau entier qu’il plaça dans son domaine de Montbard, dans la côte d’Or, et qui devint la souche des mérinos actuels de la Bourgogne. Le succès de Daubenton parvint jusqu’aux oreilles de Louis XV, qui, par l’intermédiaire de son ambassadeur en Espagne, obtint de faire venir en France un troupeau choisi de 366 têtes qui fut placé à Rambouillet, alimenté par des envois postérieurs, et dont les produits se répandirent de proche en proche. Les soins intelligens dont ces animaux furent l’objet leur donnèrent une supériorité telle que la France est devenue le centre principal de la production des mérinos et que c’est chez elle que tous les étrangers viennent s’approvisionner. Cette race se rencontre aujourd’hui surtout dans les bassins de la Seine et de la Loire, partout où l’hiver n’est pas trop rigoureux et les sécheresses pas trop prolongées. Croisée avec les races locales par la méthode du croisement continu, elle est revenue partout au type pur, sauf les variétés dues au mode de nourriture, et a donné naissance aux mérinos de la Brie, de la Beauce, de la Champagne, de la Bourgogne.