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ailleurs. On explique généralement toutes ces différences en nombre, et l’absence de groupes entiers de plantes et d’animaux sur les îles, par des différences supposées dans les conditions physiques ; mais l’explication me paraît peu satisfaisante, et je crois que les facilités d’immigration ont dû jouer un rôle au moins aussi important que la nature des conditions physiques.
ailleurs. On explique généralement toutes ces différences en nombre, et l’absence de groupes entiers de plantes et d’animaux sur les îles, par des différences supposées dans les conditions physiques ; mais l’explication me paraît peu satisfaisante, et je crois que les facilités d’immigration ont dû jouer un rôle au moins aussi important que la nature des conditions physiques.


On pourrait signaler bien des faits remarquables relatifs aux habitants des îles océaniques. Par exemple, dans quelques îles où il n’y a pas un seul mammifère, certaines plantes indigènes ont de magnifiques graines à crochets ; or, il y a peu de rapports plus évidents que l’adaptation des graines à crochets avec un transport opéré au moyen de la laine ou de la fourrure des quadrupèdes. Mais une graine armée de crochets peut être portée dans une autre île par d’autres moyens, et la plante, en se modifiant, devient une espèce endémique conservant ses crochets, qui ne constituent pas un appendice plus inutile que ne le sont les ailes rabougries qui, chez beaucoup de coléoptères insulaires, se cachent sous leurs élytres soudées. On trouve souvent encore dans les îles, des arbres ou des arbrisseaux appartenant à des ordres qui, ailleurs, ne contiennent que des plantes herbacées ; or, les arbres, ainsi que l’a démontré A. de Candolle, ont généralement, quelles qu’en puissent être les causes, une distribution limitée. Il en résulte que les arbres ne pourraient guère atteindre les îles océaniques éloignées. Une plante herbacée qui, sur un continent, n’aurait que peu de chances de pouvoir soutenir la concurrence avec les grands arbres bien développés qui occupent le terrain, pourrait, transplantée dans une île, l’emporter sur les autres plantes herbacées en devenant toujours plus grande et en les dépassant. La sélection naturelle, dans ce cas, tendrait à augmenter la stature de la plante, à quelque ordre qu’elle appartienne, et par conséquent à la convertir en un arbuste d’abord et en un arbre ensuite.
On pourrait signaler bien des faits remarquables relatifs aux habitants des îles océaniques. Par exemple, dans quelques îles où il n’y a pas un seul mammifère, certaines plantes indigènes ont de magnifiques graines à crochets ; or, il y a peu de rapports plus évidents que l’adaptation des graines à crochets avec un transport opéré au moyen de la laine ou de la fourrure des quadrupèdes. Mais une graine armée de crochets peut être portée dans une autre île par d’autres moyens, et la plante, en se modifiant, devient une espèce endémique conservant ses crochets, qui ne constituent pas un appendice plus inutile que ne le sont les ailes rabougries qui, chez beaucoup de coléoptères insulaires, se cachent sous leurs élytres soudées. On trouve souvent encore, dans les îles, des arbres ou des arbrisseaux appartenant à des ordres qui, ailleurs, ne contiennent que des plantes herbacées ; or, les arbres, ainsi que l’a démontré A. de Candolle, ont généralement, quelles qu’en puissent être les causes, une distribution limitée. Il en résulte que les arbres ne pourraient guère atteindre les îles océaniques éloignées. Une plante herbacée qui, sur un continent, n’aurait que peu de chances de pouvoir soutenir la concurrence avec les grands arbres bien développés qui occupent le terrain, pourrait, transplantée dans une île, l’emporter sur les autres plantes herbacées en devenant toujours plus grande et en les dépassant. La sélection naturelle, dans ce cas, tendrait à augmenter la stature de la plante, à quelque ordre qu’elle appartienne, et par conséquent à la convertir en un arbuste d’abord et en un arbre ensuite.


== Absence de batraciens et de mammifères terrestres dans les îles océaniques. ==
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Quant à l’absence d’ordres entiers d’animaux dans les îles océaniques, Bory Saint-Vincent a fait remarquer, il y a long<noinclude>-</noinclude>
Quant à l’absence d’ordres entiers d’animaux dans les îles océaniques, Bory Saint-Vincent a fait remarquer, il y a {{tiret|long|temps}}