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===I. – GÉOLOGIE===
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Le groupe des Comores est compris entre le 11° et 13° de latitude sud et les 40° 30' et 43°10' de longitude orientale ; il occupe à peu près le milieu du canal de Mozambique, à son entrée septentrionale, et se compose de quatre îles : la Grande Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte, disposées du N.-O. au S.-E., 1, 2, 1. Le sol de ces îles, formées par des soulèvements et des éruptions volcaniques, est composé et basaltes, de trachytes, de laves, de scories, de pouzzolane, de ponces plus ou moins compactes, de grès, de calcaires, de matières arénacées, et d'argiles diversement colorées. On n'y trouve pas de fossiles.
 
Il est difficile de rattacher le soulèvement des Comores à aucun système des chaînes de Madagascar ou de la côte d'Afrique ; ces îles ne sont pas placées comme la Providence, Jean-de-Nova, les Amirantes, les Seychelles, etc., sur la ligne de soulèvement de Madagascar, et ne peuvent être prises pour un prolongement sous-marin des chaînes de la grande île. Leur émersion tient aux éruptions qui ont sillonné dans tous les sens la mer des Indes et produit d'innombrables
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archipels. Dans le canal de Mozambique ces éruptions ont formé tantôt des îles, tantôt, comme aux environs des Comores, de simples bas-fonds dont la forme semi-circulaire décèle l'origine volcanique.
 
Quand on étudie la marche et la durée de l'érosion de certaines falaises dont on peut facilement restituer les pentes, on est conduit à penser que si plusieurs parties de ces îles sont fort anciennes, d'autres sont relativement modernes. A la vérité, les cours d'eau sont encaissés, les dépôts d'alluvion, très épais, le littoral est profondément échancré ; mais ces résultats ont pu être rapidement obtenus par les pluies torrentielles qui, pendant sept mois, chaque année, déversent sur les Comores une masse d'eau égale à leur surface sur une hauteur de trois mètres environ, et par l'action incessante des vagues sur les débris ponceux, les tufs volcaniques et autres couches friables du sol. Elles ne semblent pas être les restes d'un ancien continent submergé car, dans les couches de relèvement du cratère de Pamanzi, près de Mayotte, sous des amas de déjections ponceuses pleines de fragments de corail et de bombes volcaniques, on voit une couche formée par des empâtements de sable et de coquilles modernes, parfaitement analogue aux dépôts qui se forment actuellement dans la baie. Le soulèvement de cette couche moderne au-dessus du niveau de la mer ou elle a été formée, et la présence du corail broyé dans les déjections du cratère, indiquent que l'émersion de Pamanzi, à Mayotte, a eu lieu pendant l'époque géologique actuelle.
 
Plusieurs montagnes des Comores affectent des formes géométriquement simples, comme le cône basaltique
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Outchougui, véritable pain de sucre, le pic Combani, le double piton de Mavégani, le morne carré, le pic d'Anjouan, etc. On trouve, aux environs, des prismes basaltiques. D'autres paraissent formées par des épanchements de basaltes poreux ; les roches basaltiques sont, d'ailleurs, très abondantes dans les Comores. On voit aussi de grosses masses de mornes superposés, comme le M'Sapéré et le Mouraniombé à Mayotte, les montagnes de Mohéli, etc. Toutes ces montagnes sont très charnues et couvertes de forêts ou tout au moins d'herbages ; nulle part le roc n'est à nu. Enfin, quelques unes, notamment le volcan de la Grande Comore, sont recouvertes d'une calotte de laves ou de scories. Je n'ai vu de cratères bien évidents qu'à Pamanzi et à la Grande Comore.
 
Ces formations ne paraissent pas s'être produites simultanément ; il semble que le sol de chaque île ait été plusieurs fois remanié ; les anciennes coulées sont disloquées et inclinées dans tous les sens ; tout le sol est accidenté, bâché et ravins profonds, et, à part quelques rares plateaux et quelques plages d'alluvion, il n'y a pas une seule plaine. Chaque île se compose d'une chaîne principale, de montagnes basaltiques ou trachytiques, et de collines secondaires qui sortent brusquement de la mer et s'élèvent graduellement vers le centre, la plupart des collines secondaires sont des buttes de relèvement ou des coulées détachées de la chaîne principale ; on y trouve des couches de grès, des roches amygdaloïdes, des laves, des tufs volcaniques, des masses d'une matière rouge ou grise qui ressemble à de la terre cuite et exhale, sous l'action des premières gouttes de pluie, une odeur de chlore assez
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prononcée, des argiles, des matières arénacées, des couches d'une terre blanchâtre, légère et ponceuse, formées, sans doute, par des éruptions de boue etc., etc. Souvent les éboulements mettent o nu un sol fortement coloré en rouge, et la terre des dépôts, à l'embouchure des vallées, est généralement rougeâtre.
 
A Mayotte, Anjouan, et la Grande Comore, la chaîne principale est orientée N.-S.; cette chaîne se bifurque dans les deux premières et envoie des rameaux vers le N.-O. Il est à remarquer que la hauteur des montagnes va en doublant successivement du Sud au Nord pour ces trois îles ; ainsi les plus hauts sommets de Mayotte sont à 600 m, ceux d'Anjouan à 1200 m, et ceux de la Grande Comore à 2400 m au-dessus du niveau de la mer. La force d'expansion, dans les crevasses qui ont donné passage aux masses éruptives, paraît avoir diminué graduellement du Nord au Sud.
La Grande Comore n'a pas le moindre cours d'eau ; les autres sont mieux partagés; Mohéli, Anjouan et Mayotte ont, dans presque toutes leurs vallées, des ruisseaux d'une eau limpide et très saine ; peu abondants, pendant la saison sèche, ils deviennent des torrents ou de petites rivières pendant l'hivernage. Il s'est formé à leur embouchure des dépôts d'alluvion épais de un à 10 mètres, quelquefois marécageux et fort malsains, mais toujours d'une fertilité extraordinaire.
 
Sur plusieurs points des côtes le sable renferme du corail et est d'une blancheur éclatante, mais sur beaucoup d'autres il provient de la destruction de roches basaltiques, trachytiques, ou amygdaloïdes, et est
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complètement noir, très lourd, d'un brillant métallique, et extrêmement riche en nigrine ou en fer titané.
Chaque Comore est entourée de récifs et de coraux. Sur les côtes escarpées de la Grande Comore, de Mohéli et d'Anjoua, les coraux tiennent aux assises de l'île et ne s'étendent guère au large ; excepté sur quelques points ou ils se sont établis sur les buttes sous marines de relèvement et ont formé des bancs parallèles au rivage. Ils entourent Mayotte, dont le massif est beaucoup moins élevé, d'une ceinture parfaitement régulière qui laisse entre elle et l'île un chenal, large de plusieurs milles, parsemé d'îlots et de bas fonds.
 
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L'année, pour les Comores, est partagée en deux saisons qui se succèdent brusquement et presque sans transition, la saison sèche et la saison humide ou l'hivernage. La saison sèche, appelée aussi bonne saison, commence en mai et finit en octobre ; elle est caractérisée par l'absence de grandes pluies et un abaissement sensible de la température. C'est la seule époque de l'année où les Comores soient à peu près saines ; la végétation s'arrête faute d'humidité, l'herbe jaunit, les plantes et certains arbres perdent leurs feuilles, et sous un ciel embrasé on est tout étonné de retrouver, l'aspect froid et dépouillé des campagnes de France au mois de décembre.
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Sans différer notablement, la température n'est pas la même pour les quatre îles qui peuvent se classer ainsi par ordre décroissant : Grande Comore, Mohéli, Mayotte, Anjouan. Pendant la saison sèche, la hauteur moyenne du thermomètre est 25° centigrades à l'ombre, avec maximum ordinaire de 29° et minimum exceptionnel de 18°; les variations nyctémérales sont de 4° à 8°. Le baromètre oscille entre 0,761 m et 0,770 m ; sa hauteur moyenne est 0,765 m, avec oscillation diurne ordinaire de 1,4 mille.
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L'autre saison, appelée hivernage, se distingue par de grandes chaleurs, des calmes fréquents, des pluies torrentielles, une énorme tension de l'électricité, et des orages incessants ; elle commence vers le mois d'octobre avec le renversement de la mousson. Presque chaque jour le tonnerre gronde et tous les soirs l'horizon est sillonné d'éclaires. C'est la saison malsaine et mortelle pour les Européens ; en revanche plantes et arbres reverdissent, et quelques jours après l'établissement des pluies le sol disparaît sous une végétation d'une vigueur extraordinaire. La quantité de pluie qui tombe sur Mayotte, Anjouan et Mohéli, du mois d'octobre au mois d'avril, varie de 2,85 m à 3m.
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Pendant les mois d'octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars et avril, le thermomètre varie de 25° à 35° ; j'ai observé, en mars et novembre, 34° à la Grande Comore et Mohéli, 31° à Anjouan, et 33° à Mayotte. En mars 1867, à Mayotte, un thermomètre planté en terre au soleil, à midi, a indiqué 57° centigrades. La température moyenne est d'environ 29°,5 pour toutes les Comores pendant l'hivernage, avec variations nyctémérales de 3° à 7°. En exceptant bien entendu les cyclones, le baromètre oscille de 0,757 m à 0,765 m ; sa moyenne est 0,761 m avec oscillation diurne ordinaire de 1,5 mille.
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C'est pendant l'hivernage qu'ont lieu les cyclones, les coups de vent et les raz-de-marée ; ils coïncident souvent avec l'établissement de la mousson de Nord-Est. Les véritables cyclones, ceux dans lesquels le vent fait le tour du compas, sont moins communs et moins violents dans les Comores qu'à la Réunion et à la côte Est de Madagascar. Voici la liste des cyclones ou coups de vent dont les vieux marins arabes ont conservé le souvenir à Mayotte.
1819, mois de……. ? Le vent souffle d'abord de l'Ouest, passe au Nord, dure trois jours, détruit toutes les cases et beaucoup d'arbres.
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1824, …….. ? Est, Nord, Ouest ; dure un jour ; pas de détails.
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Le vent force vers trois heures et augmente de violence jusqu'à cinq heures ; de quatre heures à cinq heures il passe du Sud au Sud-Est, à l'Est-Sud-Est, puis à l'Est franc; c'est de quatre heures à six heures qu'il est dans sa plus grande intensité et qu'il produit des dégâts sérieux.
 
Une diminution sensible d'intensité se remarque
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vers six heures et demie du soir ; le vent passe au Nord-Est et s'établit au Nord à neuf heures ; bien que calmée la brise est encore carabinée et dure toute la nuit.
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<tr><td>Observations, 25 octobre 8 h m. B.</td><td>0,760 m T. 26°</td></tr>
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La goëlette la Turquoise, ancrée à l'Ouest de Dzaoudzi, a chassé sur ses ancres et a trouvé spontanément un mouillage plus tenable près de Koëni. Un chaland en fer qui avait aussi chassé et disparu dans le Nord de Dzaoudzi a été retrouvé, le lendemain, au Sud, sans avaries.
 
Renseignements. La patron Abdallah-Ben-Salé du boutre Anna, a déclaré avoir ressenti un coup
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de vent vers la fin du mois d'octobre 1864, sans pouvoir préciser le jour, dans les parages de Mouzangaïe, côte Ouest de Madagascar. Ce coup de vent aurait duré de onze heures du matin à huit heures du soir. Le matin il ventait du Sud ; le soir, de l'Est au moment de la plus grande force du vent. Ayant relâché ensuite à Mouzangaïe, ce patron dit que les boutres, mouillés en rade, ont peu souffert, et que la végétation n'a pas été détruite.
 
Nossibé, Anjouan et Mohéli n'ont pas souffert".
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''Aperçu de la Flore. – Disposition générale des végétaux sur les sommets, les versants, les plateaux et les vallées. – Principaux végétaux, non introduits, des forêts, des pâturages, des cultures et des marais. – Végétaux introduits par l'homme.''
 
Le sol des Comores est d'une fertilité prodigieuse, surtout à l'embouchure des vallées où les dépôts d'alluvion
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atteignent une grande épaisseur ; on peut dire qu'il n'y a pas un pouce de terre qui ne soit recouvert de végétation. Les sommets des montagnes et les hauts des vallées sont généralement couverts de forêts ; les versants des rameaux secondaires et les plateaux, de pâturages, de bouquets de bois, d'arbres et d'arbustes isolés. Les cocotiers et les cultures occupent une partie des versants, les plateaux cultivables, les vallées, et la bande du littoral.
 
Avant l'établissement des premiers habitants, les forêts couvraient certainement toutes les Comores ; aujourd'hui elles n'occupent guère qu'un sixième de leur surface. La masse des forêts proprement dites est principalement composée des familles : clusiacées, combretacées, palmiers, sapotacées, légumineuses, celtidées, malvacées, sterculiacées, anacardiacées, morées, aurantiacées, ébénacées, myrtacées, etc. Principaux arbres :
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:T.R. Latanier.
:T.C. Mouranda. – Faux dattier, épineux ; le tronc sert pour les charpentes des cases, les ponceaux, etc.
:C.
:C. Mouhinga. – Arbre à feuilles pointues, épineux, à fibres enchevêtrées ; on en fait des plats, des écuelles et des plateaux.
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:C. Mouhinga. – Arbre à feuilles pointues, épineux, à fibres enchevêtrées ; on en fait des plats, des écuelles et des plateaux.
:C. Rafia. – Fruit comestible ; les côtes servent à la construction des cases ; les feuilles à leur couverture ; avec le bourgeon terminal on fait de très belles rabanes, etc.
:C. Tamarinier. – Bois solide pour charrettes, embarcations, etc., ; le fruit mûr est employé en infusions, comme boisson laxative et rafraîchissante.
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:C. Ficus. – Sans emploi.
:T.R. Sandal. – Inférieur.
:C. Mourmouroni. –
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Excellent bois de construction pour boutres, charpentes, charrettes, planches, etc., et de longue durée.
:C. Cadoque. – Fébrifuge ; le fruit sert à une espèce de jeu de dames.
:R. Oranger.
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Entre les forêts uniquement composées d'arbres indigènes et les cultures, s'étendent les pâturages et les terres à riz où sont disséminés des mourandas, des baobabs, des cocotiers, des manguiers, des rafias, des jujubiers, des ricins, des pignons d'Inde, des indigotiers, etc. Les clairières et les crêtes dénudées sont couvertes de fougères, de graminées dont une espèce, la spartine arondinacée atteint jusqu'à huit ou dix pieds de hauteur, et de quelques légumineuses ; une de ces dernières porte une gousse, connue sous le nom de pois à gratter, couverte d'un velours jaune, qui remplace avantageusement l'ortie auprès des jambes des passants.
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Sur la côte, les endroits marécageux sont garnis de palétuviers jusqu'à la limite de la haute mer ; il y en a deux espèces ; une petite qui n'atteint que deux à trois mètres de hauteur et dont l'écorce est excellente pour les teintures rouges ; ses branches immergées sont souvent couvertes de petites huîtres très délicates ; l'autre espèce, beaucoup plus grande, fournit de bonnes courbes pour les embarcations, charpentes, etc. C'est sur la grande espèce qu'on trouve l'orseille. A la limite de la haute mer croissent quelques arbustes épineux, des veloutiers, des plantes rampantes, etc.
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Les cocotiers, les manguiers et les bananiers existent en immense quantité ; on en trouve même dans les endroits les plus sauvages des forêts.
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D'INTRODUCTION CERTAINE
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Collection des légumes d'Europe.
 
Je n'ai pas la prétention de donner des tableaux complets de tous les minéraux, végétaux
==[[Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/71]]==
et animaux des Comores ; beaucoup m'ont échappé ou me sont restés inconnus et, dans la crainte de les mal désigner, j'ai dû les passer sous silence ; je groupe, seulement ceux que je crois avoir reconnus, espérant que, malgré leur imperfection, ces tableaux donneront une idée générale de la physionomie des Comores.
 
===IV. – FAUNE===
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Ratraciens
:R. Crapaud
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Crapaud
:R. Grenouille
 
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:TR. Baleine
:C. Marsouin
=== no match ===
 
 
====Oiseaux====