« Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 12.djvu/808 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
Phe-bot (discussion | contributions)
m Typographie
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
phénicien. Nous ne pouvons insister sur les petits objets, scarabées, statuettes, amulettes, bijoux, presque tous de provenance égyptienne, exhumés des jardins de Saïda. De très bonne heure, avant Alexandre même (dès 400 à peu près), Sidon s’hellénisa. Elle eut des rois philhellènes. Ses bourgeois opulens voulaient reposer après leur vie dans des grottes champêtres, aux murs couverts de fines et élégantes peintures, retraçant, comme à la nécropole de Halalié, parmi les oiseaux et les fleurs, le gracieux mythe de Psyché <ref> ''Mission'', p. 395; cf. ce que M. Renan rapporte des jolies chambres peintes de Néby-Younès, p. 510. </ref>. Au IIIe et au IIe siècle, des Sidoniens prirent part aux concours et aux jeux de la Grèce. L’un d’eux, Diotime, vainqueur à Némée, avait voulu transmettre à la postérité sa statue et son éloge : celui-ci seul a été retrouvé dans un jardin de Saïda gravé en dialecte dorien sur un beau bloc de marbre des îles grecques. M. Egger, qui, par son profond savoir d’antiquaire et de philologue, a tant contribué à la publication et à l’interprétation des textes grecs de la ''Mission de Phénicie'', a restitué avec M. Miller l’inscription métrique de Diotime ; on peut la traduire ainsi :
phénicien. Nous ne pouvons insister sur les petits objets, scarabées, statuettes, amulettes, bijoux, presque tous de provenance égyptienne, exhumés des jardins de Saïda. De très bonne heure, avant Alexandre même (dès 400 à peu près), Sidon s’hellénisa. Elle eut des rois philhellènes. Ses bourgeois opulens voulaient reposer après leur vie dans des grottes champêtres, aux murs couverts de fines et élégantes peintures, retraçant, comme à la nécropole de Halalié, parmi les oiseaux et les fleurs, le gracieux mythe de Psyché <ref> ''Mission'', p. 395 ; cf. ce que M. Renan rapporte des jolies chambres peintes de Néby-Younès, p. 510.</ref>. Au IIIe et au IIe siècle, des Sidoniens prirent part aux concours et aux jeux de la Grèce. L’un d’eux, Diotime, vainqueur à Némée, avait voulu transmettre à la postérité sa statue et son éloge : celui-ci seul a été retrouvé dans un jardin de Saïda gravé en dialecte dorien sur un beau bloc de marbre des îles grecques. M. Egger, qui, par son profond savoir d’antiquaire et de philologue, a tant contribué à la publication et à l’interprétation des textes grecs de la ''Mission de Phénicie'', a restitué avec M. Miller l’inscription métrique de Diotime ; on peut la traduire ainsi :


« Le jour où dans les stades argoliques les braves se sont disputé la victoire de la course des chars, ce jour, Diotime, la terre phoronide t’a décerné un bel honneur, et tu as ceint des couronnes immortelles, car, le premier de tes compatriotes, tu as remporté de l’Hellade dans la maison des nobles Agénorides la gloire hippique. La sainte ville de Thèbes cadméide se réjouit aussi en voyant sa métropole illustrée par des victoires. La ville de Sidon célébrera des fêtes en l’honneur de ton père Dionysios, parce que l’Hellade a fait retentir cette clameur éclatante : « ce n’est pas seulement par tes navires aux flancs recourbés que tu excelles, tu remportes aussi des victoires avec les chars attelés. »
« Le jour où dans les stades argoliques les braves se sont disputé la victoire de la course des chars, ce jour, Diotime, la terre phoronide t’a décerné un bel honneur, et tu as ceint des couronnes immortelles, car, le premier de tes compatriotes, tu as remporté de l’Hellade dans la maison des nobles Agénorides la gloire hippique. La sainte ville de Thèbes cadméide se réjouit aussi en voyant sa métropole illustrée par des victoires. La ville de Sidon célébrera des fêtes en l’honneur de ton père Dionysios, parce que l’Hellade a fait retentir cette clameur éclatante : « ce n’est pas seulement par tes navires aux flancs recourbés que tu excelles, tu remportes aussi des victoires avec les chars attelés. »