« La Débâcle/Partie 3/Chapitre II » : différence entre les versions

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musiques prussiennes, qui jouèrent toute
l’après-midi, de l’autre côté du canal. Vers le
soir, il y eut des choeurschœurs. On voyait, au delà
du cordon des sentinelles, les soldats se promenant
par petits groupes, chantant d’une voix lente
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C’était inhumain, ces sonneries réglementaires ;
et elles avaient un autre effet, qui crevait
le coeurcœur de Maurice. Chaque fois que sonnaient
les clairons, les chevaux français, abandonnés
et libres de l’autre côté du canal, accouraient,
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retourné les champs, glanant, ramassant tout. Ils
revinrent sur leurs pas, ils traversèrent de nouveau
des foules désoeuvréesdésœuvrées et mourantes, des soldats
promenant leur faim, semant le sol de leurs corps
engourdis, tombés d’épuisement par centaines, au
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partagèrent la viande avec leurs doigts égarés
et tremblants, sans prendre le temps d’employer
le couteau. Mais, malgré eux, leur coeurcœur se soulevait.
Ils souffraient surtout du manque de sel, leur
estomac se refusait à garder cette bouillie fade
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Maurice, plusieurs fois déjà, avait dit sa
surprise de n’avoir aucune nouvelle de sa
soeursœur. Dès qu’ils reconnurent de loin Delaherche,
chargé d’un panier, ayant un pain sous chaque
bras, ils se ruèrent ; mais ils arrivèrent encore
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accablement, bien que sa mère continuât à lui
tenir compagnie du matin au soir.
–et ma soeursœur ? Demanda Maurice.
–votre soeursœur, c’est vrai ! ... elle m’accompagnait,
c’était elle qui portait les deux pains.
Seulement, elle a dû rester là-bas, de l’autre
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prussienne. Il passait de son air sec et dur,
en affectant de ne pas la reconnaître. Elle-même,
le coeurcœur soulevé, comme devant un des assassins de
son mari, avait d’abord hâté le pas. Puis, dans un
brusque revirement, qu’elle ne s’expliquait point,
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Donner son pain, pourquoi donc ? Si chétif qu’il
fût, une colère le redressa, tandis qu’il serrait
le morceau de toutes ses forces sur son coeurcœur. Lui
aussi avait faim.
–fiche-moi la paix, entends-tu ! C’est à moi !
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possible, tout ça ? ... demain, nous verrons.
Tais-toi !
Lui, bien qu’il eût également le coeurcœur abreuvé de
colère et de dégoût, gardait son bon sens, dans
l’affaiblissement de la faim, parmi les cauchemars
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–non, non ! Je ne peux plus, je ne peux plus voir
ça ! C’est d’avoir ça devant moi qui me troue
le coeurcœur et me fend le crâne... emmène-moi,
emmène-moi tout de suite !
Ce jour-là était encore un dimanche, des volées de