« Émaux et Camées/La Mansarde » : différence entre les versions

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[[Catégorie:Émaux et camées|La Mansarde]]
[[Catégorie:Théophile Gautier|Mansarde]]
<poem>
 
Sur les tuiles où se hasarde
Le chat guettant l’oiseau qui boit,
De mon balcon une mansarde
Entre deux tuyaux s’aperçoit.
 
Pour la parer d’un faux bien-être,
Sur les tuiles où se hasarde<br>
Si je mentais comme un auteur,
Le chat guettant l’oiseau qui boit,<br>
Je pourrais faire à sa fenêtre
De mon balcon une mansarde<br>
Un cadre de pois de senteur,
Entre deux tuyaux s’aperçoit.<br>
 
<br>
Et vous y montrer Rigolette
Pour la parer d’un faux bien-être,<br>
Riant à son petit miroir,
Si je mentais comme un auteur,<br>
Dont le tain rayé ne reflète
Je pourrais faire à sa fenêtre<br>
Que la moitié de son œil noir&#x2009;;
Un cadre de pois de senteur,<br>
 
<br>
Ou, la robe encor sans agrafe,
Et vous y montrer Rigolette<br>
Gorge et cheveux au vent, Margot
Riant à son petit miroir,<br>
Arrosant avec sa carafe
Dont le tain rayé ne reflète<br>
QueSon lajardin moitiéplanté dedans sonun œil noirpot&#x2009;;<br>
 
<br>
Ou bien quelque jeune poète,
Ou, la robe encor sans agrafe,<br>
Qui scande ses vers sibyllins
Gorge et cheveux au vent, Margot<br>
En contemplant la silhouette
Arrosant avec sa carafe<br>
De Montmartre et de ses moulins.
Son jardin planté dans un pot&#x2009;;<br>
 
<br>
Par malheur, ma mansarde est vraie&#x2009;;
Ou bien quelque jeune poète<br>
Il n’y grimpe aucun liseron,
Qui scande ses vers sibyllins,<br>
Et la vitre y fait voir sa taie,
En contemplant la silhouette<br>
Sous l’ais verdi d’un vieux chevron.
De Montmartre et de ses moulins.<br>
 
<br>
Pour la grisette et pour l’artiste,
Par malheur, ma mansarde est vraie&#x2009;;<br>
Pour le veuf et pour le garçon,
Il n’y grimpe aucun liseron,<br>
Une mansarde est toujours triste&#x2009;:
Et la vitre y fait voir sa taie,<br>
Le grenier n’est beau qu’en chanson.
Sous l’ais verdi d’un vieux chevron.<br>
 
<br>
Jadis, sous le comble dont l’angle
Pour la grisette et pour l’artiste,<br>
PourPenchait le veufles etfronts pour le garçonbaiser,<br>
L’Amour, content d’un lit de sangle,
Une mansarde est toujours triste&#x2009;:<br>
Avec Suzon venait causer&#x2009;;
Le grenier n’est beau qu’en chanson.<br>
 
<br>
Mais pour ouater notre joie
Jadis, sous le comble dont l’angle<br>
Il faut des murs capitonnés,
Penchait les fronts pour le baiser,<br>
Des flots de dentelle et de soie,
L’amour, content d’un lit de sangle,<br>
Des lits par Monbro festonnés.
Avec Suzon venait causer.<br>
 
<br>
Un soir, n’étant pas revenue,
Mais pour ouater notre joie,<br>
Margot s’attarde au mont Breda,
Il faut des murs capitonnés,<br>
Et Rigolette entretenue
Des flots de dentelle et de soie,<br>
N’arrose plus son réséda.
Des lits par Monbro festonnés.<br>
 
<br>
Voilà longtemps que le poète,
Un soir, n’étant pas revenue,<br>
Las de prendre la rime au vol,
Margot s’attarde au mont Breda,<br>
S’est fait ''reporter'' de gazette,
Et Rigolette entretenue<br>
Quittant le ciel pour l’entresol.
N’arrose plus son réséda.<br>
 
<br>
Et l’on ne voit contre la vitre
Voilà longtemps que le poète,<br>
Qu’une vieille au maigre profil,
Las de prendre la rime au vol,<br>
Devant Minet, qu’elle chapitre,
S’est fait reporter de gazette,<br>
Tirant sans cesse un bout de fil.
Quittant le ciel pour l’entresol.<br>
</poem>
<br>
Et l’on ne voit contre la vitre<br>
Qu’une vieille au maigre profil,<br>
Devant Minet, qu’elle chapitre,<br>
Tirant sans cesse un bout de fil.<br>
</div>