« Émaux et Camées/Carmen » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Cherry (discussion | contributions)
m Carmen (Émaux et camées) renommé en Carmen (Émaux et Camées): Camées prends une majuscule dans le titre du recueil
Levana Taylor (discussion | contributions)
Ligne 1 :
{{TextQuality|100%}}<div class="text">
{{TitrePoeme|[[Émaux et Camées]]|Théophile Gautier|Carmen}}
[[Catégorie:Poésie|Carmen (Théophile Gautier)]]
Ligne 5 :
[[Catégorie:Émaux et camées|Carmen]]
[[Catégorie:Théophile Gautier|Carmen]]
<poem>
 
Carmen est maigre, — un trait de bistre<br>
Cerne son œil de gitana.<br>&#x2009;;
Ses cheveux sont d’un noir sinistre,<br>&#x2009;;
Sa peau, le diable la tanna.<br>
 
Les femmes disent qu’elle est laide,<br>
Carmen est maigre, — un trait de bistre<br>
Mais tous les hommes en sont fous&#x2009;:<br>
Cerne son œil de gitana.<br>
Et l’archevêque de Tolède<br>
Ses cheveux sont d’un noir sinistre,<br>
Chante la messe à ses genoux&#x2009;;<br>
Sa peau, le diable la tanna.<br>
 
<br>
Car sur sa nuque d’ambre fauve<br>
Les femmes disent qu’elle est laide,<br>
Se tord un énorme chignon<br>
Mais tous les hommes en sont fous&#x2009;:<br>
Qui, dénoué, fait dans l’alcôve<br>
Et l’archevêque de Tolède<br>
Une mante à son corps mignon.<br>,
Chante la messe à ses genoux&#x2009;;<br>
 
<br>
Et, parmi sa pâleur, éclate<br>
Car sur sa nuque d’ambre fauve<br>
Une bouche aux rires vainqueurs&#x2009;;<br>,
Se tord un énorme chignon<br>
Piment rouge, fleur écarlate,<br>
Qui, dénoué, fait dans l’alcôve<br>
Qui prend sa pourpre au sang des cœurs.<br>
Une mante à son corps mignon.<br>
 
<br>
Ainsi faite, la moricaude<br>
Et, parmi sa pâleur, éclate<br>
Bat les plus altières beautés,<br>
Une bouche aux rires vainqueurs&#x2009;;<br>
Et de ses yeux la lueur chaude<br>
Piment rouge, fleur écarlate,<br>
Rend la flamme aux satiétés.<br>&#x2009;;
Qui prend sa pourpre au sang des cœurs.<br>
 
<br>
Elle a, dans sa laideur piquante,<br>
Ainsi faite, la moricaude<br>
Un grain de sel de cette mer<br>
Bat les plus altières beautés,<br>
D’où jaillit, nue et provocante,<br>
Et de ses yeux la lueur chaude<br>
L’âcre Vénus du gouffre amer.<br>
Rend la flamme aux satiétés.<br>
<poem>
<br>
Elle a, dans sa laideur piquante,<br>
Un grain de sel de cette mer<br>
D’où jaillit, nue et provocante,<br>
L’âcre Vénus du gouffre amer.<br>
</div>