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<center>Leurs conquêtes sur les rives du Syr et de l’Amou-Daria.</center>
<center>Leurs conquêtes sur les rives du Syr et de l’Amou-Daria.</center>


:I. ''L’Invalide Russe'', 1865-66. — II. ''The Russians in Central Asia'', by capitaine Valikhanof , Veniukof and other russian travellers, translated from the russian by John and Robert Michell, 1 vol. in-8°; London 1865. — III. ''Proceedings of the Royal Geographical Society of London'', vol. X, 1866.
:I. ''L’Invalide Russe'', 1865-66. — II. ''The Russians in Central Asia'', by capitaine Valikhanof, Veniukof and other russian travellers, translated from the russian by John and Robert Michell, 1 vol. in-8° ; London 1865. — III. ''Proceedings of the Royal Geographical Society of London'', vol. X, 1866.




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Au sud de la Sibérie, par-delà les mers Caspienne et d’Aral, s’étend une immense région désignée sous le nom assez vague d’Asie-centrale, et qui, malgré les progrès de la science géographique, est encore aujourd’hui très incomplètement connue. C’est pour cela peut-être que l’opinion publique, dans notre pays du moins, ne s’est pas beaucoup émue en apprenant que la Russie étendait de jour en jour sa puissance sur ces lointaines contrées. Qu’importe en effet que des hordes nomades, des steppes infécondes reconnaissent la domination de l’empire russe? De pareilles conquêtes ne sauraient ni enrichir son trésor ni augmenter ses armées; à force d’accroître démesurément son territoire, la Russie ne fait que s’affaiblir en rompant l’unité de son action, comme nous voyons la vie s’étioler dans un corps qui prend un accroissement anormal. Il y aurait toutefois une dangereuse illusion à trop s’endormir sur ces raisons de sécurité ou d’indifférence; ce serait méconnaître la vitalité, la puissance d’assimilation dont la Russie a donné de nombreuses preuves; ce serait surtout montrer une ignorance profonde des
Au sud de la Sibérie, par-delà les mers Caspienne et d’Aral, s’étend une immense région désignée sous le nom assez vague d’Asie-centrale, et qui, malgré les progrès de la science géographique, est encore aujourd’hui très incomplètement connue. C’est pour cela peut-être que l’opinion publique, dans notre pays du moins, ne s’est pas beaucoup émue en apprenant que la Russie étendait de jour en jour sa puissance sur ces lointaines contrées. Qu’importe en effet que des hordes nomades, des steppes infécondes reconnaissent la domination de l’empire russe ? De pareilles conquêtes ne sauraient ni enrichir son trésor ni augmenter ses armées ; à force d’accroître démesurément son territoire, la Russie ne fait que s’affaiblir en rompant l’unité de son action, comme nous voyons la vie s’étioler dans un corps qui prend un accroissement anormal. Il y aurait toutefois une dangereuse illusion à trop s’endormir sur ces raisons de sécurité ou d’indifférence ; ce serait méconnaître la vitalité, la puissance d’assimilation dont la Russie a donné de nombreuses preuves ; ce serait surtout montrer une ignorance profonde des