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le soin désirable, mais tous les voyageurs affirment l’immense étendue de la surface granitique ; ainsi, von Eschwege donne une coupe détaillée de ces roches qui s’étendent en droite ligne dans l’intérieur jusqu’à 260 milles géographiques de Rio de Janeiro ; j’ai fait moi-même 150 milles dans une autre direction, sans voir autre chose que des roches granitiques. J’ai examiné de nombreux spécimens recueillis sur toute la côte depuis Rio de Janeiro jusqu’à l’embouchure de la Plata, soit une distance de 1100 milles géographiques, et tous ces spécimens appartenaient à cette même classe de roches. Dans l’intérieur, sur toute la rive septentrionale de la Plata, je n’ai pu voir, outre des dépôts tertiaires modernes, qu’un petit amas d’une roche légèrement métamorphique, qui seule a pu constituer un fragment de la couverture primitive de la série granitique. Dans la région mieux connue des États-Unis et du Canada, d’après la belle carte du professeur H.-D. Rogers, j’ai estimé les surfaces en découpant la carte elle-même et en en pesant le papier, et j’ai trouvé que les roches granitiques et métamorphiques (à l’exclusion des semi-métamorphiques) excèdent, dans le rapport de 19 à 12,5, l’ensemble des formations paléozoïques plus nouvelles. Dans bien des régions, les roches métamorphiques et granitiques auraient une bien plus grande étendue si les couches sédimentaires qui reposent sur elles étaient enlevées, couches qui n’ont pas pu faire partie du manteau primitif sous lequel elles ont cristallisé. Il est donc probable que, dans quelques parties du monde, des formations entières ont été désagrégées d’une manière complète, sans qu’il soit resté aucune trace de l’état antérieur.
le soin désirable, mais tous les voyageurs affirment l’immense étendue de la surface granitique ; ainsi, von Eschwege donne une coupe détaillée de ces roches qui s’étendent en droite ligne dans l’intérieur jusqu’à 260 milles géographiques de Rio de Janeiro ; j’ai fait moi-même 150 milles dans une autre direction, sans voir autre chose que des roches granitiques. J’ai examiné de nombreux spécimens recueillis sur toute la côte depuis Rio de Janeiro jusqu’à l’embouchure de la Plata, soit une distance de 1100 milles géographiques, et tous ces spécimens appartenaient à cette même classe de roches. Dans l’intérieur, sur toute la rive septentrionale de la Plata, je n’ai pu voir, outre des dépôts tertiaires modernes, qu’un petit amas d’une roche légèrement métamorphique, qui seule a pu constituer un fragment de la couverture primitive de la série granitique. Dans la région mieux connue des États-Unis et du Canada, d’après la belle carte du professeur H.-D. Rogers, j’ai estimé les surfaces en découpant la carte elle-même et en en pesant le papier, et j’ai trouvé que les roches granitiques et métamorphiques (à l’exclusion des semi-métamorphiques) excèdent, dans le rapport de 19 à 12,5, l’ensemble des formations paléozoïques plus nouvelles. Dans bien des régions, les roches métamorphiques et granitiques auraient une bien plus grande étendue si les couches sédimentaires qui reposent sur elles étaient enlevées, couches qui n’ont pas pu faire partie du manteau primitif sous lequel elles ont cristallisé. Il est donc probable que, dans quelques parties du monde, des formations entières ont été désagrégées d’une manière complète, sans qu’il soit resté aucune trace de l’état antérieur.


Il est encore une remarque digne d’attention. Pendant les périodes de soulèvement, l’étendue des surfaces terrestres, ainsi que celle des parties peu profondes de mer qui les entourent, augmente et forme ainsi de nouvelles stations — toutes circonstances favorables, ainsi que nous l’avons expliqué, à la formation des variétés et des espèces nouvelles ; mais il y a généralement aussi, pendant ces périodes, une lacune dans les archives géologiques. D’autre part, pendant les périodes d’affaissement, la surface habitée diminue, ainsi que le nombre des habitants (excepté sur les côtes d’un continent au moment où il se fractionne en archipel), et, par conséquent, bien qu’il y ait de nombreuses extinc<noinclude>-</noinclude>
Il est encore une remarque digne d’attention. Pendant les périodes de soulèvement, l’étendue des surfaces terrestres, ainsi que celle des parties peu profondes de mer qui les entourent, augmente et forme ainsi de nouvelles stations — toutes circonstances favorables, ainsi que nous l’avons expliqué, à la formation des variétés et des espèces nouvelles ; mais il y a généralement aussi, pendant ces périodes, une lacune dans les archives géologiques. D’autre part, pendant les périodes d’affaissement, la surface habitée diminue, ainsi que le nombre des habitants (excepté sur les côtes d’un continent au moment où il se fractionne en archipel), et, par conséquent, bien qu’il y ait de nombreuses {{tiret|extinc|tions}}