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arrêtez à la surface des mots. Dans le passage de saint Jean que vous citez, il ne s’agit pas de boire sacramentellement, mais de boire spirituellement. Jésus-Christ lui-même avertit ses disciples qu’il leur parle d’une manducation spirituelle quand il dit : ''Je suis le pain de vie, qui vient à moi n’aura jamais faim, et qui croit en moi n’aura jamais soif''. Quiconque a une foi pure et fait des œuvres dignes de la foi, mange la chair et boit le sang de Jésus-Christ. Quant à ce que dit saint Paul, cela s’adresse aux prêtres seulement. D’ailleurs, réfléchissez-y ; vous devez vous soumettre à la décision des chefs apostoliques qui sont éclairés par le Saint-Esprit et ne peuvent errer.
arrêtez à la surface des mots. Dans le passage de saint Jean que vous citez, il ne s’agit pas de boire sacramentellement, mais de boire spirituellement. Jésus-Christ lui-même avertit ses disciples qu’il leur parle d’une manducation spirituelle quand il dit : ''Je suis le pain de vie, qui vient à moi n’aura jamais faim, et qui croit en moi n’aura jamais soif''. Quiconque a une foi pure et fait des œuvres dignes de la foi, mange la chair et boit le sang de Jésus-Christ. Quant à ce que dit saint Paul, cela s’adresse aux prêtres seulement. D’ailleurs, réfléchissez-y ; vous devez vous soumettre à la décision des chefs apostoliques qui sont éclairés par le Saint-Esprit et ne peuvent errer.


— Même quand ils nomment Agnès pour pape <ref> La papesse Jeanne s’appelait aussi Agnès. </ref> ?
— Même quand ils nomment Agnès pour pape <ref> La papesse Jeanne s’appelait aussi Agnès.</ref> ?


— Ce fut là une erreur matérielle.
— Ce fut là une erreur matérielle.
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— C’est bien à vous de parler de jeûnes et de veilles, s’écriait l’énorme Ulric en se frayant difficilement un passage jusqu’à AEneas Sylvius, et agitant devant lui sa masse charnue et suante ! Ne savons-nous pas que vous êtes tous esclaves de l’avarice, gens impatiens, abîmés dans l’intempérance, ministres de toutes sortes de crimes, prêtres du diable et précurseurs de l’antichrist ; ne savons-nous pas que l’argent est votre ciel, et que vous avez votre ventre pour dieu ?
— C’est bien à vous de parler de jeûnes et de veilles, s’écriait l’énorme Ulric en se frayant difficilement un passage jusqu’à AEneas Sylvius, et agitant devant lui sa masse charnue et suante ! Ne savons-nous pas que vous êtes tous esclaves de l’avarice, gens impatiens, abîmés dans l’intempérance, ministres de toutes sortes de crimes, prêtres du diable et précurseurs de l’antichrist ; ne savons-nous pas que l’argent est votre ciel, et que vous avez votre ventre pour dieu ?


— Vous avez un dieu en bon état, répondait AEneas Sylvius en posant doucement la main sur l’abdomen tremblant du fougueux ''orphelin'' ; on voit que vous vous macérez fort par les jeûnes <ref> Voyez ''Hist. de la guerre des Hussites'', par Lenfant, p. 169 à 201, et la lettre d’AEneas Sylvius au cardinal Carvajal. </ref>.
— Vous avez un dieu en bon état, répondait AEneas Sylvius en posant doucement la main sur l’abdomen tremblant du fougueux ''orphelin'' ; on voit que vous vous macérez fort par les jeûnes <ref> Voyez ''Hist. de la guerre des Hussites'', par Lenfant, p. 169 à 201, et la lettre d’AEneas Sylvius au cardinal Carvajal.</ref>.