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annoncer les terreurs d’une superstition grossière ou les hardiesses d’un philosophisme précoce, plutôt que cette foi, cette espérance, cette charité, triangle mystérieux sur lequel le vrai chrétien doit offrir son ame en holocauste à Dieu. « Il semble, dit l’auteur d’une notice allemande sur ''la Danse des morts'' de Bâle, que les disciples d’une révélation qui ôte à la mort son aiguillon et au sépulcre sa victoire, pouvaient réaliser, sous des attributs nobles et touchans, cette grande dispensation du dieu des vivans, qui, terminant d’un coup l’épreuve importante et décisive de sa créature, la fait passer subitement du lieu de son exil aux splendeurs de l’éternité. Un ange d’une figure sérieuse et pleine de compassion tenant d’une main un flambeau éteint, et de l’autre un flambeau qu’il rallume dans le ciel, figurerait la mort avec plus de vérité pour un chrétien que ces affreux simulacres, qui, d’ailleurs, représentent un ''cadavre'' et non ''la mort ! '' »
annoncer les terreurs d’une superstition grossière ou les hardiesses d’un philosophisme précoce, plutôt que cette foi, cette espérance, cette charité, triangle mystérieux sur lequel le vrai chrétien doit offrir son ame en holocauste à Dieu. « Il semble, dit l’auteur d’une notice allemande sur ''la Danse des morts'' de Bâle, que les disciples d’une révélation qui ôte à la mort son aiguillon et au sépulcre sa victoire, pouvaient réaliser, sous des attributs nobles et touchans, cette grande dispensation du dieu des vivans, qui, terminant d’un coup l’épreuve importante et décisive de sa créature, la fait passer subitement du lieu de son exil aux splendeurs de l’éternité. Un ange d’une figure sérieuse et pleine de compassion tenant d’une main un flambeau éteint, et de l’autre un flambeau qu’il rallume dans le ciel, figurerait la mort avec plus de vérité pour un chrétien que ces affreux simulacres, qui, d’ailleurs, représentent un ''cadavre'' et non ''la mort !'' »




===IV.- Les Bernouilli. - La bataille de Saint-Jacques.===
===IV.- Les Bernouilli. La bataille de Saint-Jacques.===


En sortant de la bibliothèque, nous passâmes devant l’hôtel-de-ville, peint à fresque comme tous ceux de la Suisse, et dont les décorations, sans être d’un goût fort pur, ne manquent pas de caractère. Je remarquai, au haut du grand escalier, un tableau représentant une scène du jugement dernier. Les damnés sont presque tous des moines, des nonnes ou des chevaliers. Sur le devant, on aperçoit le démon de la luxure, reconnaissable à sa tête de coq, à son corps de femme et à ses pieds de crapaud, qui entraîne un prêtre dans la gehenne.
En sortant de la bibliothèque, nous passâmes devant l’hôtel-de-ville, peint à fresque comme tous ceux de la Suisse, et dont les décorations, sans être d’un goût fort pur, ne manquent pas de caractère. Je remarquai, au haut du grand escalier, un tableau représentant une scène du jugement dernier. Les damnés sont presque tous des moines, des nonnes ou des chevaliers. Sur le devant, on aperçoit le démon de la luxure, reconnaissable à sa tête de coq, à son corps de femme et à ses pieds de crapaud, qui entraîne un prêtre dans la gehenne.