« Armance/Chapitre XXVIII » : différence entre les versions

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Il eût pardonné à Octave tout seul, car enfin il fallait ou pardonner ou renoncer aux rêves de fortune qui l'occupaient exclusivement depuis un an. A l'égard de la scène de la nuit, sa vanité aurait eu pour consolation auprès de ses intimes, la folie bien reconnue d'Octave qui jetait par les fenêtres les laquais de sa mère.
 
Mais l'idée d'Armance toute-puissante sur le coeurcœur d'un mari qui l'aimait à la folie décida M. de Soubirane à déclarer que de sa vie il ne reparaîtrait à Andilly. On était fort heureux à Andilly, on le prit au mot en quelque sorte, et après lui avoir fait toutes sortes d'excuses et d'avances, on l'oublia.
 
Depuis qu'il s'était vu fortifié par l'arrivée du chevalier de Bonnivet qui le fournissait de bonnes raisons, et dans l'occasion, de phrases toutes faites, son éloignement pour Mlle de Zohiloff était devenu de la haine. Il ne lui pardonnait pas ses allusions à la bravoure russe déployée devant les murs d'Ismaïloff, tandis que les chevaliers de Malte, ennemis jurés des Turcs, se reposaient sur leur rocher. Le commandeur eût oublié une épigramme qu'il avait provoquée; mais le fait est qu'il y avait de l'argent au fond de toute cette colère contre Armance. La tête assez faible du commandeur était absolument tournée de l'idée de faire une grande fortune à la Bourse. Comme chez toutes les âmes communes, vers les cinquante ans, l'intérêt qu'il prenait aux choses de ce monde s'était anéanti, et l'ennui avait paru; comme de coutume encore, le commandeur avait voulu être successivement homme de lettres, intrigant politique et dilettante de l'opéra italien. Je ne sais quel malentendu l'avait empêché d'être jésuite de robe courte.