« P’tit Bonhomme/Deuxième partie/Chapitre 14 » : différence entre les versions

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Le chef-lieu de ce comté est une importante ville, située près de la rive gauche et à l’embouchure de la Foyle. Ses rues sont larges, aérées, proprement entretenues, sans grande animation, bien que la population comprenne quinze mille habitants. On y voit des promenades sur l’emplacement de ses anciens remparts, une cathédrale épiscopale au sommet de la colline urbaine, et aussi quelques vestiges à peine reconnaissables de l’abbaye de Saint-Columban et du Tempal More, remarquable édifice du {{s|XII}}.
 
Le mouvement du port, qui est considérable, comprend l’exportation de quantité de marchandises, ardoises, bières, bétail, et, il faut bien le dire, de quantité d’émigrants. Et combien en est-il, de ces malheureux Irlandais, chassés par la misère, qui reviennent au pays natal ?nata
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l ?
 
Il n’y a rien d’étonnant, sans doute, à ce qu’un schooner — autrement dit une goélette — ait quitté le port de Londonderry, puisque des centaines de navires descendent ou remontent quotidiennement l’étroit goulet de la baie de Lough-Foyle. Et pourquoi aurait-on remarqué le départ de la Doris au milieu d’un va-et-vient maritime, qui se chiffre annuellement par six cent mille tonnes ?
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Avait-on eu des nouvelles du Queensland, sur lequel la famille s’était embarquée à Melbourne ? Non, et pendant les deux premiers mois de l’année, la lecture assidue des correspondances maritimes n’avait rien appris, lorsque, à la date du 14 mars, on put lire ces lignes dans la Shipping-Gazette :
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« Le steamer Burnside a rencontré le voilier Queensland, le 3 courant, par le travers de l’Assomption. »
 
Les bâtiments à voiles, qui viennent des mers du Sud, ne peuvent abréger leur parcours en franchissant le canal de Suez, car il est difficile, sans l’impulsion d’une machine, de remonter la mer Rouge. Il s’ensuit que, pour la traversée d’Australie en Europe, le Queensland avait dû suivre la route du cap de Bonne-Espérance, et qu’à cette
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époque, il se trouvait encore en plein océan Atlantique. Si le vent ne lui était pas favorable, il emploierait quinze jours ou trois semaines à rallier Queenstown. Donc, nécessité de prendre patience jusque-là.
 
Cependant, cela ne laissait pas d’être rassurant, cette rencontre du Queensland et du Burnside. À coup sûr, P’tit-Bonhomme avait été bien inspiré en lisant ce numéro de la Shipping-Gazette — et d’autant
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mieux qu’en parcourant les nouvelles commerciales, il remarqua une annonce ainsi conçue :
 
« Londonderry, 13 mars. — Après demain, 15 courant, sera mise en vente aux enchères publiques la cargaison du schooner Doris, de Hambourg, comprenant cent cinquante tonnes de marchandises diverses, pipes d’alcool, barriques de vin, caisses de savon, boucauts de café, sacs d’épices — le tout à la requête de MM. Harrington frères, créanciers, etc. »
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— Je vous remercie, monsieur O’Brien, et je ne sais comment vous prouver ma reconnaissance…
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— Essayons de tirer un parti avantageux de cette affaire, je n’en demande pas plus.
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Les deux négociants, le vieux et le jeune, prirent le train à dix heures du soir. Cette fois, P’tit-Bonhomme dépassa Belfast, la capitale du comté de Down — Belfast, où il avait retrouvé sa chère Sissy. Le lendemain, à huit heures du matin, nos deux voyageurs descendaient à la gare de Londonderry.
 
Ce que sont les hasards de la destinée ! À Londonderry, où allait s’accomplir un acte important de sa carrière commercialecommercia
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le, P’tit-Bonhomme n’était pas à trente milles de ce hameau de Rindok, perdu au fond du Donegal, où sa vie avait débuté par tant de misères ! Une douzaine d’années s’étaient écoulées et il avait fait son tour d’Irlande, livré à quelles vicissitudes, à quelles alternatives de bonheur et de malheur ?… Cette réflexion lui vint-elle ?… Observa-t-il ce rapprochement singulier ?… Nous ne savons, mais qu’il nous soit permis de l’observer pour lui.
 
La cargaison de la Doris fut l’objet d’un très sévère examen de la part de M. O’Brien. En qualité et en sortes, les divers articles qui la composaient convenaient parfaitement au patron des Petites-Poches. Si elle lui était attribuée à bas compte, il pouvait réaliser un bénéfice considérable et quadrupler à tout le moins son capital. L’ancien négociant n’eût pas hésité à entreprendre l’opération pour son propre compte. Il conseilla même à P’tit-Bonhomme de devancer la vente aux enchères, en faisant des offres amiables à MM. Harrington frères.
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En ce qui concerne le transport de cette cargaison à Dublin, le plus simple était d’y employer la Doris, de manière à éviter le transbordement. Le capitaine ne demandait pas mieux, du moment que son fret lui serait assuré, et, avec un vent convenable, la traversée ne durerait pas plus de deux jours.
 
Ce point décidé, M. O’Brien et son jeune compagnon n’avaient
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plus qu’à reprendre le train du soir. De cette façon, leur absence n’aurait pas dépassé trente-six heures.
 
C’est alors que P’tit-Bonhomme eut une idée : il proposa à M. O’Brien de revenir à Dublin sur la Doris.
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La Doris sortit de la baie, toutes voiles dehors. Une fois en mer, P’tit-Bonhomme put apercevoir, vers l’ouest, le port d’Innishaven, à l’entrée d’une baie couverte par la pointe du Donegal, et, au-delà, le long promontoire terminé par le cap Malin, le plus avancé de ceux que l’Irlande projette vers le nord.
 
Cette première journée s’annonçait heureusement. Ce fut une
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jouissance pour notre jeune garçon de se sentir emporté sous les ailes de la Doris, à travers cette mer un peu houleuse au large, très maniable d’ailleurs avec l’allure du grand largue. Pas le moindre malaise. Un mousse n’eût pas eu le cœur plus marin. Cependant une pensée lui traversait parfois l’esprit : il songeait à cette cargaison renfermée dans les flancs de la goélette, à ces abîmes qui n’auraient qu’à s’entrouvrir pour engloutir toute sa fortune…
 
Mais pourquoi cette préoccupation que ne justifiait aucun fâcheux pronostic ? La Doris était un solide bâtiment, excellent voilier, bien dans la main de son capitaine, et qui se comportait crânement à la mer.
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Il est admirable, ce littoral qui se prolonge sur la limite du comté d’Antrim, montrant ses blanches murailles de calcaire, ses profondes cavernes qui suffiraient à loger tout le personnel de la mythologie gaélique. Là se dressent ces « tuyaux de cheminées », dont la fumée n’est formée que de l’écume des embruns, et ces falaises rocheuses, tellement semblables à des murs de forteresse, avec créneaux et mâchicoulis, que les Espagnols de l’Armada les battirent à coups de canon. Là se développe cette Chaussée des Géants, faite de colonnes verticales, monstrueux pilotis de basalte, auxquels les violents ressacs impriment une sonorité métallique, et dont on compte plus de quarante mille, à en croire les touristes arithméticiens. Tout cela était merveilleux d’aspect. Mais la Doris se garda d’approcher ces lignes de récifs, et, vers quatre heures de l’après-midi, laissant au nord-est le Mull écossais de Cantire, à l’ouvert de Clyde Bay, elle donnait entre le cap Fair et l’île Rathlin, afin d’embouquer le canal du Nord.
 
La brise de nord-ouest se maintint jusqu’à trois heures de l’après-midi, en dissolvant les nuages des hautes zones de l’atmosphère.
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Tandis que le schooner prolongeait le littoral à deux ou trois milles de distance, c’est à peine s’il éprouvait un léger mouvement de roulis, le tangage étant à peu près insensible. P’tit-Bonhomme n’avait pas quitté le pont un instant. C’est là qu’il avait déjeûné, c’est là qu’il dînerait, c’est là qu’il comptait rester, tant que le froid de la nuit ne l’obligerait pas à regagner la chambre du capitaine. Décidément, cette première traversée maritime ne lui laisserait que d’excellents souvenirs, et il se félicitait d’avoir eu cette bonne idée d’accompagner sa cargaison. Ce ne serait pas sans quelque fierté qu’il entrerait au port de Dublin avec la Doris, et il ne doutait pas qu’à ce moment Grip et Sissy, Bob et Kat, prévenus par M. O’Brien, ne fussent à l’extrémité du quai, et même sur le South-Wall, ou peut-être au bout du musoir, à la base du phare de Poolbeg…
 
Entre quatre et cinq heures du soir, de gros pelotons de vapeur commencèrent à s’arrondir vers l’est. Le ciel prit bientôt mauvaise apparence. Ces nuages, à linéaments très durs, à contours massifs, que poussait une brise contraire, s’élevaient avec rapidité. Aucune éclaircie n’indiquait à leur base que le pied du vent dût se dégager avant la nuit.
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— Ça ne me plaît guère ! » répondit le capitaine, en se retournant vers l’ouest.
 
En effet, la brise régnante mollissait déjà. Les voiles, dégonflées, commençaient à battre sur la mâture. Les écoutes de la misaine et de la brigantine étaient largues. Les focs ralinguaient, tandis que le hunier et le flèche recevaient les derniers souffles venus du couchant. La Doris, moins appuyée, subit alors un violent roulis, sous
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l’influence d’une longue houle qui se propageait du large. La barre n’ayant que peu d’action par défaut de marche, gouverner devenait difficile.
 
Cependant P’tit-Bonhomme ne souffrit pas trop de ce roulis, qui est surtout pénible par les mers calmes, et il ne descendit point dans la cabine, bien que John Clear l’y eût engagé.
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Le capitaine Clear prit donc les précautions que commandait la prudence ; il fit carguer le flèche et le hunier, ne gardant que sa trinquette, son petit foc, et l’équipage installa à l’arrière la voile de cape, sorte de tourmentin indispensable au navire qui veut tenir tête à la tempête. Auparavant, le schooner s’était, par bonheur, élevé à deux ou trois milles du littoral, dans la crainte, s’il ne pouvait gagner au vent, d’être jeté à la côte, lorsque la bourrasque tomberait à bord.
 
Aucun marin n’ignore qu’à cette époque de l’équinoxe, les troubles de l’atmosphère se développent avec une extrême violence, surtout dans ces parages du Nord. Aussi, la nuit n’était-elle pas close que la rafale assaillait la Doris, en déployant une impétuosité que ne peuvent imaginer ni admettre ceux qui n’ont jamais été témoins de ces luttes atmosphériques. Le ciel s’était assombri profondément après le coucher du soleil. L’espace s’emplit de sifflements aigus, au milieu desquels les goélands et les mouettes fuyaient éperdus vers la terre. En un instant, le schooner fut ébranlé de la quille à la pomme des mâts. La mer, comme on dit, « venait de trois côtés », c’est-à-dire que les lames à crêtes déferlantes, contrariées dans leur ondulation, brouillées par la bourrasque, se précipitèrent à la fois sur l’avant et sur les flancs de la Doris, en la couvrant d’écume. Tout fut bouleversé depuis le cabestan jusqu’à la roue du gouvernail,
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et il devint très difficile de se tenir sur le pont. L’homme de barre avait dû s’attacher, les matelots s’abriter le long des pavois.
 
« Descendez, monsieur, dit John Clear à P’tit-Bonhomme.
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— Non… en bas, vous dis-je, ou vous serez emporté par un coup de mer ! »
 
P’tit-Bonhomme obéit. Il regagna la cabine, très inquiet, moins
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pour lui-même que pour cette cargaison menacée. Sa fortune entière à bord d’un navire en péril… tout ce bien qu’il ne pourrait faire, si elle était perdue…
 
Les choses prenaient une tournure très grave.
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— Mais… ce garçon ?…
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— On ne peut attendre…
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La Doris était sans capitaine, sans équipage… Mais ce n’était pas un navire abandonné, ce n’était pas une épave, puisque P’tit-Bonhomme n’avait pas quitté le bord !
 
Seul, il était seul, menacé d’être englouti d’un instant à l’autre… Il ne désespéra pas, il se sentait soutenu par un extraordinaire pressentiment
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de confiance. Remonté sur le pont, il se laissa glisser jusqu’aux pavois sous le vent, à un endroit où les dalots ne donnaient pas entrée aux lames. Quelles pensées l’assaillirent ! C’était pour la dernière fois, peut-être, qu’il songeait à ceux qu’il aimait, aux Mac Carthy, à cette famille qu’il s’était faite avec Grip, Sissy, Bob, Kat, M. O’Brien, et il implora le secours de Dieu, le priant de le sauver pour eux comme pour lui…
 
La bande de la Doris ne s’accentuait pas — ce qui éloignait tout danger immédiat. Par bonheur, la coque, très solidement construite, avait résisté. Aucune voie d’eau ne s’était déclarée à travers le bordage. Si la goélette se trouvait sur la route de quelque navire, si des sauveteurs en réclamaient la propriété, P’tit-Bonhomme serait là pour revendiquer sa cargaison restée intacte, que les coups de mer n’avaient point atteinte.
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Et pourtant, l’unique chance de salut était d’être rencontré. Si elle continuait à dériver vers l’ouest, la Doris se perdrait corps et biens sur ces récifs qui bordent le littoral.
 
Mais n’était-il pas possible de lui imprimer une direction, de manière à gagner les parages fréquentés des pêcheurs ? En vain P’tit-
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Bonhomme essaya-il d’installer un morceau de toile sur un espars maintenu par des cordes. Il ne pouvait donc compter sur ses propres efforts, il était entre les mains de Dieu.
 
La journée s’écoula sans que la situation se fût aggravée. P’tit-Bonhomme ne craignait plus que la Doris s’engloutît, puisque son degré d’inclinaison sur tribord semblait ne pas devoir être dépassé. Il n’y avait qu’une chose à faire : observer le large avec la chance de voir apparaître un navire.
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Comme la température était assez basse, le mieux était de descendre dans la cabine. Inutile de rester au dehors, puisqu’on ne pouvait rien distinguer, même à une demi-encâblure. Très fatigué par ces heures d’angoisses, incapable de résister au sommeil, P’tit-Bonhomme retira la couverture du cadre, sur lequel il n’aurait pu se coucher à cause de l’inclinaison, et, après s’en être enveloppé le long de la cloison, il ne tarda pas à s’endormir.
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Son sommeil dura une grande partie de la nuit. Le jour commençait à poindre, lorsqu’il fut réveillé par des vociférations proférées au dehors. Il se redressa, il écouta… La Doris était-elle donc près de la côte ?… Un navire l’avait-il rencontrée au lever du soleil ?
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Les choses, en effet, s’étaient passées de la sorte. Deux chaloupes de pêche, sorties au petit jour de la baie de Dublin, avaient aperçu le schooner dérivant à trois ou quatre milles au large. Les équipages s’étaient aussitôt dirigés vers cette coque à demi chavirée, luttant de vitesse pour l’atteindre, car la coutume, ayant force de loi, est que l’épave appartient à celui qui met le premier la main sur elle. Or, les embarcations étaient arrivées en même temps. De là, querelles, menaces, coups, et, finalement, accord sur le partage du butin. Eh ! ils auraient fait là « une belle marée », ces redoutables pêcheurs du littoral !
 
À peine P’tit-Bonhomme s’était-il réfugié dans la cale, que les patrons des deux chaloupes s’affalèrent par l’échelle de capot, afin de
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visiter la cabine. Et que l’on juge si P’tit-Bonhomme dût s’applaudir de s’être soustrait à leurs regards, lorsqu’il les entendit échanger ces paroles :
 
« Il est heureux qu’il n’y ait pas eu un seul homme à bord du schooner !…
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En un instant, P’tit-Bonhomme est sur le quai. Sissy, Grip, M. O’Brien, tous l’ont serré dans leurs bras… Et alors, s’avançant vers l’officier de port :
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« La Doris n’a jamais été abandonnée, dit-il d’une voix ferme, et ce qu’elle contient est à moi ! »