« Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829/24 » : différence entre les versions

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Alexandrie, le 10 novembre 1829.
 
Le mauvais temps ayant contrarié les projets de l’''Astrolabe'', a aussi
ajourné les miens ; je ne pense pas m’embarquer avant le 20 de ce mois ;
mais je trouverai dans le commandant Verninac un fort aimable homme,
très-instruit et de la plus agréable société ; c’est quelque chose
partout, bien plus encore sur mer.
 
Le beau sarcophage a été mis à bord hier, et fort heureusement ; nous
continuons l’embarquement de nos effets ; mais je ne suis pas sans
quelque crainte en pensant d’avance aux douanes de Toulon ; il faut qu’un
ordre ministériel nous y précède pour la libre admission : 1° des caisses
contenant les monuments que je destine au Musée ; 2° pour les divers
objets qui font aujourd’
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hui partie de notre garde-robe orientale ou de
simple curiosité, tels que manteaux de laine dits ''burnous'', chaussures
pour hommes et pour femmes, voiles de mousseline brodés en or, armes,
ustensiles domestiques, harnais et autres produits des manufactures
d’Égypte et de Nubie, que nous avons recueillis à nos dépens. Je ne
pense pas qu’on nous refuse cette faveur, du reste bien gratuite pour
nous.
 
Les décorations du théâtre français d’Alexandrie sont terminées, et déjà
éprouvées ; l’ouverture du théâtre a eu lieu le jour de la fête du roi, à
la grande satisfaction des nombreux spectateurs que cette fête nouvelle
avait réunis.
 
 
 
28 novembre 1829.
 
Enfin il m’est permis de dire adieu à ma terre sainte, à ce pays de
merveilles historiques ; je quitterai l’Égypte comblé des faveurs de ses
anciens et de ses modernes habitants, vers le 2 ou le 3 décembre. Mon
fidèle aide de camp, Salvador Cherubini, ne me quittera pas ; MM. Lhôte,
Lehoux et Bertin resteront ici après nous, pour avancer un grand travail
qu’ils ont commencé, ''le Panorama du Caire'', pour lequel ils ont fait
sur les lieux toutes les études nécessaires ; ils veulent le terminer
ici, et ils ont cen
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t fois raison, car ce sera une magnifique chose. Pour
moi, je pars bien résolu contre les bourrasques et coups de vent qui ne
nous manqueront certainement pas dans ce temps-ci ; mais la France est à
ce prix : je l’accepte.
 
Cette lettre voguera par les soins obligeants d’un fort aimable et
excellent homme, M. Ouder, aide de camp de M. le général Guilleminot,
qui monte le brick ''l’Éclipse'', et dont l’arrivée précédera la mienne
d’une dizaine de jours, son brick marchant bien mieux que notre
''Astrolabe'', corvette à l’épreuve de la bombe et des fureurs de l’Océan,
qu’elle a bravées plusieurs fois dans ses voyages autour du monde. Je ne
serai donc à Toulon que du 20 au 25 décembre, et sur pays chrétien que
vers le milieu de janvier, à cause de la quarantaine de trois à quatre
semaines que je ferai à Toulon, si je ne la fais pas à Malte dans
l’intention de gagner quelques jours. Dans tous ces calculs, je crois
fermement que la fin de mon drame sera aussi heureuse que les quatre
premiers actes ; l’idée ''France'' en constitue l’unité requise par la
vénérable antiquité.... Adieu.