« Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829/14 » : différence entre les versions

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Thèbes, le 18 juin 1829.
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d’Osimandyas''. Cette dernière dénomination appartient à la Commission
d’Égypte ; quelques voyageurs persistent à se servir de l’autre, qui
certainement est fort mal appliquée et très-inexacte. Pour moi, je
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/287]]==
fort mal appliquée et très-inexacte. Pour moi, je
n’emploierai désormais, pour désigner cet édifice, que son nom égyptien
même, sculpté dans cent endroits et répété dans les légendes des frises,
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ressort, mais à laquelle je dois rendre un juste hommage en disant que
le Rhamesséion est peut-être ce qu’il y a de plus noble et de plus pur à
Thèbes
Thèbes en fait de grand monument, je me bornerai à indiquer rapidement
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/288]]==
Thèbes en fait de grand monument, je me bornerai à indiquer rapidement
le sujet des principaux bas-reliefs qui le décorent, et le sens des
inscriptions qui les accompagnent.
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divinité le prend par la main en lui disant : « Viens, avance vers les
demeures divines pour contempler ton père, le seigneur des dieux, qui
t’accordera une longue suite de jours pour gouverner le monde et régner
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/289]]==
jours pour gouverner le monde et régner
sur le trône d’Hôrus. » Plus loin, en effet, on a figuré le grand dieu
Amon-Ra assis, adressant ces paroles au Pharaon : « Voici ce que dit
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Thèbes. Les inscriptions sont semblables, et tous ces bas-reliefs se
rapportent évidemment à une même campagne contre des peuples asiatiques
qu’on ne peut, d’après leur physionomie et d’après leur costume,p
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/290]]==
hysionomie et d’après leur costume,
chercher ailleurs, je le répète, que dans cette vaste contrée sise entre
le Tigre et l’Euphrate d’un côté, l’Oxus et l’Indus de l’autre, contrée
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On a sculpté sur le massif de droite la réception des ambassadeurs
scytho-bactriens dans le camp du roi ; ils sont admis en la présence de
Rhamsès, qui leur adresse des reproches ; les soldats, dispersés dans le
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/291]]==
dispersés dans le
camp, se reposent ou préparent leurs armes, et donnent des soins aux
bagages ; en avant du camp, deux Égyptiens administrent la bastonnade à
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blessé et gisant sur le bord du fleuve, vers lequel se dirige aussi,
fuyant devant le vainqueur, un allié, le chef de ''la mauvaise race du
pays de Schirbech'' ou ''Schilbesch''. A côté de la bataille est un tableau
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/292]]==
ou ''Schilbesch''. A côté de la bataille est un tableau
triomphal : Rhamsès le Grand, debout, la hache sur l’épaule, saisit de sa
main gauche la chevelure d’un groupe de captifs, au-dessus desquels on
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Ce beau monument s’élevait devant le massif de gauche du second pylône
ou mur, détruit jusqu’au niveau du sol actuel ; c’est par nos fouilles
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/293]]==
que je me suis assuré que l’on avait aussi couvert ce massif de
sculptures représentant des scènes militaires ; j’y ai retrouvé le bas
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et sur les murailles de laquelle on lit : ''la ville forte Watsch'' ou
''Batsch'' (la première lettre est douteuse). Vers l’extrémité actuelle du
tableau, à la
tableau, à la gauche du spectateur, l’on voit le roi Rhamsès sur son
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/294]]==
tableau, à la gauche du spectateur, l’on voit le roi Rhamsès sur son
char lancé au galop, au milieu du champ de bataille couvert de morts et
de mourants. Il décoche des flèches contre la masse des ennemis en
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que le Bactrien ''Sipaphéro'', ont été assez heureux pour traverser,
secourus et accueillis sur la rive opposée par une foule immense
accourue pour connaître le résultat de la bataillé. C’est au milieu de
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/295]]==
de
tout ce peuple amoncelé qu’on aperçoit un groupe donnant des secours
empressés à un chef que l’on vient de retirer du fleuve, où il s’est
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J’ai voulu, en entrant dans tous ces détails, donner une idée des
bas-reliefs historiques dont on décorait les grands monuments de
l’Égypte,
l’Égypte, de ces compositions immenses que je me plais à nommer des
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/296]]==
l’Égypte, de ces compositions immenses que je me plais à nommer des
''tableaux homériques'' ou de la sculpture héroïque, parce qu’ils sont
pleins de ce feu et de ce désordre sublimes qui nous entraînent, à la
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terrestre) ; 2° un prénom inconnu, antérieur à la dix-septième dynastie ;
3° Amosis ; 4° Aménothph Ier ; 5° Thouthmosis Ier ; 6° Thouthmosis III ; 7°
Aménothph II ; 8° Thouthmosis IV ; 9° Aménothph III ; 10° Hôrus ; 11°
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/297]]==
9° Aménothph III ; 10° Hôrus ; 11°
Rhamsès Ier ; 12° Ousereï ; 13° Rhamsès le Grand lui-même. Cette série ne
donne que la ligne directe des ancêtres du conquérant ; ainsi Thouthmosis
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plus grand des vainqueurs, a soumis toutes les contrées à sa domination,
lui, le roi soleil, etc., le bien-aimé de la déesse Mouth. »
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/298]]==
 
Ainsi, ces inscriptions rappellent tout ce que l’antiquité s’est plu à
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très-beaux hiéroglyphes.
 
« L’Aroëris puissant, ami de la vérité, le seigneur de la région
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/299]]==
de la région
supérieure, et de la région inférieure, le défenseur de l’Égypte, le
castigateur des contrées étrangères, l’Hôrus resplendissant possesseur
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générales : c’est ce dont j’étais déjà convaincu avant d’avoir découvert
cette curieuse dédicace, parce que, observant la forme du caractère
hiéroglyphique exprimant l’idée ''panégyrie'' sur les obélisques de Rome,
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/300]]==
obélisques de Rome,
où ce caractère est sculpté en grand, je m’étais aperçu qu’il
représentait, au propre, une salle hypostyle avec des sièges disposés au
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princes sont a la poursuite de l’ennemi ; ces fils du roi se nomment
''Mandouhi Schopsch'' et ''Schat-kemkémé''. C’étaient le quatrième et le
cinquième des enfants de Rhamsès. Les vaincus sont encore des peuples de
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/301]]==
de Rhamsès. Les vaincus sont encore des peuples de
Schéto (des Bactriens ?) ; ils se dirigent vers une ville placée à
l’extrémité droite du tableau, où s’ouvre une nouvelle scène. Quatre
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du palais, auxquelles ce bel édifice était plus particulièrement
consacré : celles-ci prennent toujours un titre qui se traduit exactement
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/302]]==
par ''résidant'' ou ''qui résident dans le Rhamesséion de Thèbes'' ; à leur
tête paraît Amon-Ra sous la forme du roi des dieux, ou sous celle de
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(Netphé, Rhéa).
 
« Je te livre les Barbares du Midi et ceux du Nord à fouler sous tes
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Nord à fouler sous tes
sandales (Thméi, la justice).
 
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roi les emblèmes d’une vie pure.
 
Le second tableau représente l’''institution royale'' du héros égyptien,
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du héros égyptien,
les deux plus grandes divinités de l’Égypte l’investissant des pouvoirs
royaux. Amon-Ra, assisté de Mouth, la grande mère divine, remet au roi
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nombreuse, il est vrai, mais qui ne doit point surprendre si l’on
considère d’abord que Rhamsès eut, à notre connaissance, au moins deux
femmes légitimes, les reines Nofré-Ari et Isénofré, et qu’il est de plus
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/305]]==
les reines Nofré-Ari et Isénofré, et qu’il est de plus
très-probable que les enfants donnés au conquérant par des concubines ou
des maîtresses prenaient rang avec les enfants légitimes, usage dont
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secrétaire royal, commandant de la cavalerie, c’est-à-dire des chars de
guerre de l’armée égyptienne. Je me dispense de transcrire ici les noms
 
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/306]]==
propres des vingt autres princes ; je dirai seulement que les noms de
quelques-uns d’entre eux font certainement allusion soit aux victoires
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qu’il conserva en montant sur le trône, on a sculpté le premier
cartouche de sa légende royale, son cartouche prénom (soleil esprit aimé
des dieux), que l’on retrouve en effet sur tous les monuments de son
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/307]]==
retrouve en effet sur tous les monuments de son
règne.
 
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prêtres, selon l’importance du maître de la ''bari''. Les insignes qui
décorent la proue et la poupe des deux premières barques sont les têtes
symboliques de
symboliques de la déesse Mouth et du dieu Chons, l’épouse et le fils
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/308]]==
symboliques de la déesse Mouth et du dieu Chons, l’épouse et le fils
d’Amon-Ra ; enfin, la troisième et la quatrième portent les têtes du roi
et de la reine, coiffés des marques de leur dignité. Ces tableaux, comme
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exprime ses voeux plus positivement ; l’inscription porte : « Voici ce que
dit la déesse épouse, la royale mère, la royale épouse, la puissante
dame du monde, Ahmosis-Nofré-Ari : Je viens pour rendre hommage à mon
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/309]]==
hommage à mon
père Amon, roi des dieux ; mon coeur est joyeux de tes affections
(c’est-à-dire de l’amour que tu me portes) ; je suis dans l’allégresse en
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La porte qui, de cette salle, conduisait à une seconde, également
décorée de colonnes, dont quatre subsistent encore, mérite une attention
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/310]]==
quatre subsistent encore, mérite une attention
particulière, soit sous le rapport de son exécution matérielle, soit
pour les sculptures qui la décorent.
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Mais les deux tableaux qui ornent cette porte offrent un intérêt bien
plus piquant. Le bandeau et le haut des jambages sont couverts d’une
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/311]]==
d’une
douzaine de petits bas-reliefs représentant le roi Rhamsès adorant les
membres de la triade thébaine : ces divinités tournent toutes le dos à
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de l’écriture, comme pour écrire tout ce qu’il entend.
 
Je demande s’il est possible de mieux annoncer que par de tels
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que par de tels
bas-reliefs l’entrée d’une bibliothèque ? Et à ce mot, la controverse qui
divise nos savants sur le fameux monument d’''Osimandyas'', si connu par
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Le monument d’Osimandyas s’annonçait par un grand pylône ''de pierre
variée'' ([Greek : lithou poikilou]).--Le premier pylône du Rhamesséion,
 
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/313]]==
dont les massifs sont en grès rougeâtre et la porte en calcaire blanc, a
quelque analogie avec cette expression.
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plus le lion combattant avec le roi contre les troupes ennemies, ni des
quatre princes commandant les divisions de l’armée, c’est que les murs
du fond du péristyle sont détruits et qu’il n’en subsiste pas la
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/314]]==
détruits et qu’il n’en subsiste pas la
huitième partie. Il est vrai qu’on voit ailleurs, sur les monuments
d’Égypte, des rois assiégeant des villes ''entourées par un fleuve'' : cela
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On entrait ensuite, dit l’historien grec, dans la salle hypostyle du
monument d’Osimandyas par trois portes ornées de deux colosses.--Tout
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/315]]==
par trois portes ornées de deux colosses.--Tout
cela se trouve exactement au Rhamesséion, immédiatement aussi après le
second péristyle. Après la salle hypostyle de l’Osimandyéion venait un
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colonnes verticales dans lesquelles sont trois longues séries de noms de
divinités et leurs images de petite proportion ; c’est un panthéon
complet ; le roi, debout devant chacun de ces tableaux ''synoptiques'',
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/316]]==
synoptiques'',
fait nommément des libations et des offrandes à tous les dieux ou
déesses grandes et petites ; et c’est encore ici un rapport avec le
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foi toute simple :
 
De deux choses l’une : ou le monument décrit par Hécatée sous le nom de
==[[Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/317]]==
par Hécatée sous le nom de
''monument d’Osimandyas'' est le même que le ''Rhamesséion occidental de
Thèbes'', ou bien le ''Rhamesséion'' n’est qu’une ''copie'', à la différence