« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Carrelage » : différence entre les versions

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obtenus. Les briquetiers du XII<sup>e</sup> siècle avaient poussé fort loin l'art de
mouler ces petits morceaux de terre, et souvent ils composaient des dessins
 
[[Image:Carrelage.chapelle.Vierge.eglise.Saint.Denis.png|center]]
 
assez compliqués, des ornements même, par l'enchevêtrement de courbes
les unes dans les autres. L'exemple que voici (fig. 1) d'un fragment
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Saint-Cucuphas
de l'église de Saint-Denis des fleurs de lis jaune sur fond noir-vert ainsi
 
[[Image:Carrelage.chapelle.Saint.Cucuphas.eglise.Saint.Denis.png|center]]
 
combinées (2). La fig. 2 bis présente la disposition des morceaux dont est
formée cette sorte de mosaïque. Quelquefois les carreaux sont pénétrés
 
[[Image:Detail.carrelage.chapelle.Saint.Cucuphas.eglise.Saint.Denis.png|center]]
 
d'une petite pièce de terre cuite d'une autre couleur qui vient s'adapter
dans le creux ménagé pour la recevoir (3). Ces exemples sont tirés de la
même chapelle, dont tout le carrelage est jaune et noir-vert.
 
[[Image:Detail.carrelage.chapelle.Saint.Cucuphas.eglise.Saint.Denis.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 1, 2, 2^bis et 3.]
 
M. Percier nous a laissé, parmi ses précieux croquis faits en 1797 dans
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au moyen de l'émail dont ils revêtaient leurs carreaux.
 
[[Image:Carrelage.eglise.Saint.Denis.png|center]]
[Illustration: Fig. 4.]
 
Nous avons encore trouvé en Allemagne des combinaisons de carreaux
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des parements verticaux (voy. <b>PEINTURE</b>).
 
[[Image:Carrelage.cloitre.Tzelle.png|center]]
[Illustration: Fig. 5 et 5^bis.]
 
[[Image:Carrelage.cloitre.Tzelle.2.png|center]]
 
Mais ce n'est pas seulement par l'harmonie des tons que les carrelages
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molles et légères, on ne risquait pas de glisser sur leur surface émaillée.
 
[[Image:Carrelage.eglise.Sainte.Colombe.Sens.png|center]]
[Illustration: Fig. 6.]
 
L'un des plus anciens carrelages incrustés connus est celui de l'église de
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terre blanche.
 
[[Image:Coupe.carrelage.Saint.Pierre.sur.Dive.png|center]]
[Illustration: Fig. 7.]
 
Nous présentons (Fig. 8) une portion de la rosace en terre cuite émaillée
 
[Illustration: Fig. 8.]
 
de Saint-Pierre-sur-Dive, qui est certainement une des belles compositions
de ce genre. Les carreaux qui forment cette rosace excèdent les dimensions
ordinaires; quelques-uns ont 0,18 c. de côté, ceux octogones des
écoinçons ont jusqu'à 0,23 c.
 
[[Image:Carrelage.rosace.Saint.Pierre.sur.Dive.png|center]]
 
On voit encore, dans la chapelle Saint-Michel de l'ancienne collégiale de
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Mais cependant, en simplifiant l'exécution pour obtenir des produits
 
[[Image:Carrelage.chateau.Coucy.png|center]]
[Illustration: Fig. 9.]
 
[[Image:Carrelage.chateau.Coucy.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 10.]
 
[[Image:Carrelage.chateau.Coucy.3.png|center]]
 
plus nombreux et moins longs à fabriquer, le XIII<sup>e</sup> siècle sut faire d'admirables carrelages, et nous citerons entre autres ceux des chapelles de la
cathédrale de Laon, dont nous figurons ici (fig. 12 et 13) quelques échantilIonséchantillons,
et le beau pavé de la salle du trésor de l'ancienne cathédrale de Saint-Omer,
reproduit en entier dans les <i>Annales archéologiques</i> de M.Didron<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]].
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dessins se combinent par quatre ou sont complets dans chaque brique.
 
[[Image:Carrelage.chapelle.cathedrale.Laon.png|center]]
[Illustration: Fig. 11]
 
[[Image:Carrelage.chapelle.cathedrale.Laon.2.png|center]]
 
Au XIII<sup>e</sup> siècle, les dessins des carrelages incrustés sont encore larges,
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noir devient plus rare.
 
[[Image:Carrelage.hotel.Soubise.Paris.png|center]]
[Illustration: Fig. 12.]
 
Voici (fig. 14 et 15) deux portions de carrelages de cette époque qui
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jaunes sont exécutés avec une rare perfection. Des fragments d'une bordure
bleue et blanche furent découverts en même temps.
 
[[Image:Carrelage.hotel.Soubise.Paris.2.png|center]]
 
Les carrelages des XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles abondent; les villes de la Champagne,
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de cette époque; c'est le carrelage en faïence de la chapelle située au nord
de la nef de la cathédrale de Langres. Il est difficile de rencontrer une
 
[Illustration: Fig. 14]
 
décoration de pavage à la fois plus riche, mieux composée et plus harmonieuse
de tons.
 
[[Image:Carrelage.XVIe.siecle.Troyes.png|center]]
 
On ne se contenta pas, pendant le moyen âge, de faire des carreaux
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devait être difficile de le maintenir en bon état de propreté, la poussière
se trouvant arrêtée par les aspérités des dessins.
 
[Illustration: Fig. 14.]
 
Nous possédons un échantillon de carreaux fabriqués suivant ce système
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dessin; les saillies n'ont pas plus de deux millimètres; la terre en est fort
compacte, bien battue et bien cuite.
 
[Illustration: Fig. 15]
 
Les carrelages en faïence furent encore employés en France pendant le
XVII<sup>e</sup> siècle, et l'usage s'en est perpétué en Italie, en Espagne, en Afrique et en Orient jusqu'à nos jours. Chez nous, on ne les emploie plus guère
 
[Illustration: Fig. 16.]
 
et en Orient jusqu'à nos jours. Chez nous, on ne les emploie plus guère
que pour carreler des fourneaux de cuisine, et, dans le midi, des salles de
bain ou des offices<span id="note10"></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]].
 
[[Image:Carrelage.XVe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 17.]
 
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<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Ces morceaux sont rendus dans la gravure par un travail irrégulier.
 
<span id="footnote3">[[#note3|3]] : Voir l'<i>Essai sur le pavage des églises antér. au XV^<sup>e</sup> siècle</i>, par M. Deschamps du
Pas (<i>Annales archéol.</i>, t. X). <i>Bullet. monum.</i> de M. de Caumont, 1848, p. 742.
 
Ligne 389 ⟶ 396 :
<span id="footnote5">[[#note5|5]] : <i>Annales archéol.</i>, pub. par M. Didron aîné, t. XII, p. 281. M. Alfred Ramé fait
paraître en ce moment un ouvrage spécial sur les carrelages émaillés (voy. <i>Étud. sur
les carrelages historiés du XII^<sup>e</sup> au XVII^<sup>e</sup> siècle</i>). Cet ouvrage, accompagné de nombreuses
planches exécutées avec le plus grand soin, ne saurait trop être recommandé. C'est
une étude complète de cette partie importante de la décoration des édifices au moyen