« Œuvres de Turgot (Daire, 1844)/Éloge de Vincent de Gournay » : différence entre les versions

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::{{refa|*}}<small>Ad. Smith place également les médecins dans la classe des travailleurs non producteurs de ''richesse''. Cette opinion nous parait très-fondée. Certainement, les ordonnances du médecin ont de la valeur, puisqu’on les paye ; mais elles ne constituent pas ce qu’on peut appeler de la richesse, parce que toute richesse est essentiellement ''matière''. La remarque, fort juste, qu’il n’existe pas de mois parfaitement synonymes en aucune langue, suffirait pour faire apercevoir que les mots ''richesse'' et ''valeur'' servent de signes à deux idées qui, pour avoir quelque chose de commun, n’en sont pas moins très-distincte. Toute richesse est valeur, mais toute valeur n’est pas nécessairement richesse ; car, si l’on méconnaît cette vérité, il faut arriver à celtecette conséquence bizarre, qu’il y a des richesses dont la possession n’empêcherait pas un peuple de mourir de faim. En admettant, par exemple, qu’un médecin produise de la richesse, on est forcé de convenir qu’il en produit beaucoup plus qu’un cultivateur qui gagne 1 fr. 50 c. par jour. Cependant, que deviendrait la France si demain tous les laboureurs étaient, par miracle, transformés en docteurs en médecine des plus instruits ? Il y a donc une différence bien réelle entre la valeur des ''produits-choses'' et la valeur des ''produits-services'' : c’est que l’une est d’une utilité ''absolue'', tandis que l’autre n’est que d’une utilité ''relative''. Il n’y a jamais trop de choses dans un pays ; mais souvent les services y surabondent, et la preuve, c’est que partout on rencontre une foule de gens qui ne trouvent pas le placement des leurs. (E. D.)</small>