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la poussera du pié ->pied battant Pair -> l'air
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{{journal|[[Revue des Deux Mondes]], tome 1, 1834|[[Auguste Barbier]]|Terpsichore.}}
 
 
TERPSICHORE.
 
<div style="text-align: right;">À M. A. ROYER.</div>
AUGUSTE BARBIER
 
 
A M. A. ROYER.
 
 
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Lorsque la foi brûlante a déserté les amesâmes,
 
Quand le pur aliment de toutes chastes flammes,
 
Le nom puissant de Dieu des coeurscœurs s'ests’est effacé,
 
Et que le pied du doute a partout repassé,
 
La vie à tous les dos est chose fatigante&nbsp;;
 
C'estC’est une draperie, une robe traînante,
 
Que chacun à son tour revêt avec dégoût,
 
Et dont le pan bientôt va flotter dans l'égoutl’égout.
 
Quand l'onl’on ne croit à rien, que faire de la vie ?
 
Que faire de ce bien que la vieillesse envie,
 
Si l'onl’on ne peut, hélas ! l'envoyerl’envoyer vers le ciel,
 
Comme un encensoir d'ord’or fumant devant l'autell’autel,
 
La remplir d'harmonie, et, dans un beau délire,
 
Des ames avec Dieu se partager l'empirel’empire,
 
Ou la teindre de sang, comme un fer redouté,
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Aux mains de la patrie et de la liberté ;
 
Quand le coeurcœur est sans foi, que faire de la vie ?
 
Alors, alors il faut la barbouiller de lie,
 
La masquer de haillons, la couvrir d'oripeauxd’oripeaux,
 
Comme un ivrogne mort, l'enfouirl’enfouir dans les pots ;
 
Il faut l'userl’user enfin à force de luxure,
 
Jusqu'auJusqu’au jour où la mort, passant par aventure,
 
Et la trouvant vaincue et courbée à moitié,
 
Dans le fossé commun la poussera du piépied.
 
 
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Ainsi du haut des tours les cloches ébranlées,
 
Battant Pairl’air sourdement de leurs pleines volées,
 
Sur la ville frivole et sans dévotion
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Ont beau répandre encor de la religion,
 
Les cierges allumés ont beau luire à l'églisel’église ;
 
Et sur l'autell’autel de pierre et sur la dalle grise
 
Le prêtre a beau frapper de son front pénitent,
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Au culte des chrétiens on vit indifférent,
 
Mais non pas à l'ennuil’ennui ! Toute face tournée
 
Vers ce triste démon à la main décharnée,
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- Cependant ce n'estn’est plus seulement la folie,
 
La misère du peuple avec un peu de lie,
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Poussant des hurlemens sous des masques blafards ;
 
D'autresD’autres acteurs encore envahissent la scène.
 
Les beaux noms du pays descendent dans l'arènel’arène,
 
Et le gosier bardé des plus sales propos,
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Apprennent là du peuple à danser la chahut.
 
Quelle danse et quel nom ! D'abordD’abord c'estc’est une lutte
 
Les accens du clairon, les soupirs de la flûte,
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Et là nulle ne fait la longue et la sucrée.
 
L'hommeL’homme attaque la femme, et la femme répond,
 
La joue en feux, les yeux luisant à chaque bond ;
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Et, la jambe en avant, elle court sur les planches,
 
Elle arrive sur l'hommel’homme en remuant des hanches ;
 
Et l'hommel’homme, l'animantl’animant du geste et de la voix,
 
Par ses beaux tordions la met toute aux abois.
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Simule à tous les yeux ce que les animaux
 
N'ontN’ont jamais inventé dans leurs plaisirs brutaux.
 
Horreur ! Cette luxure est partout applaudie,
 
Et l'imitationl’imitation court comme l'incendiel’incendie.
 
Puis la salle chancelle, et d'und’un élan soudain,
 
Le bal entier se lève, une main dans la main,
 
Les corps joignent les corps ; comme un torrent qui roule,
 
Sur le plancher criant s'éparpilles’éparpille la foule.
 
Alors une poussière immonde, en longs anneaux,
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Enveloppe la salle et ternit les flambeaux.
 
Le plafond tourne aux yeux, ainsi que dans l'ivressel’ivresse,
 
La chair a tout vaincu, l’amel’âme n'estn’est plus maîtresse.
 
Et l'hommel’homme n'estn’est plus froid en cet emportement,
 
Car c'estc’est la mer qui gronde en son lit écumant,
 
C'estC’est le vent qui tournoie en hurlantes raffales,
 
C'estC’est un troupeau fumant de bouillantes cavales,
 
C'estC’est la fosse aux lions. - Malheur, hélas ! malheur
 
Au pied de l'apprentil’apprenti qui n'an’a pas de vigueur !
 
Malheur au faible bras qui délaisse une taille !
 
Car c'enc’en est fait, ici, comme au champ de bataille,
 
Le corps qui tombe est mort : au cri de l'expirantl’expirant
 
Tout est sourd, et le père, et la mère, et l'enfantl’enfant ;
 
Personne n'an’a d'entrailled’entraille en ce moment terrible,
 
Et la ronde aux cent pieds, impitoyable, horrible,
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O pudeur, ô vertu, douce et belle pensée !
 
O chevelure d'Èved’Ève, à longs flots dispersée !
 
Pudeur, voile divin et céleste manteau,