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temps concret, dans le temps que nous sentons être l’étoffe même de notre vie : d’où résulterait que tout est donné une fois pour toutes, et qu’il faut poser de toute éternité ou la multiplicité matérielle elle-même, ou l’acte créateur de cette multiplicité, donné en bloc dans l’essence divine. Une fois déraciné ce préjugé, l’idée de création devient plus claire, car elle se confond avec celle d’accroissement. Mais ce n’est plus alors de l’univers dans sa totalité que nous devrons parler.
2.62 DE LA SIGNIFICATION DE LA VIE


Pourquoi en parlerions-nous ? L’univers est un assemblage de systèmes solaires que nous avons tout lieu (le croire analogues au nôtre. Sans doute, ces systèmes ne sont pas absolument indépendants les uns des autres. Notre soleil rayonne de la chaleur et de la lumière au delà de la planète la plus lointaine, et d’autre part notre système solaire tout entier se meut dans une direction définie, comme s’il y était attiré. Il y a donc un lien entre les mondes. Mais ce lien peut être considéré comme infiniment lâche en comparaison de la soli­darité qui unit les parties d’un même monde entre elles. De sorte que ce n’est pas artificiellement, pour des raisons de simple commodité, que nous isolons notre système solaire, la nature elle-même nous invite à l’isoler. En tant qu’êtres vivants, nous dépendons de la planète où nous sommes et du soleil qui l’alimente, mais de rien autre chose. En tant qu’êtres pensants, nous pouvons appliquer les lois de notre physique à notre monde à nous, et sans doute aussi les étendre à chacun des mondes pris isolément, mais rien ne dit qu’elles s’appliquent encore à l’univers entier, ni même qu’une telle affirmation ait un sens, car l’univers n’est pas fait, mais se fait sans cesse. Il s’accroît sans doute indéfiniment par l’adjonction de mondes nouveaux.
temps concret, dans le temps que nous sentons être
l'étoffe même de notre vie : d'où résulterait que tout est
donné une fois pour toutes, et qu'il faut poser de toute
éternité ou la multiplicité matérielle elle-même, ou l'acte
créateur de cette multiplicité, donné en bloc dans l'essence
divine. Une fois déraciné ce préjugé, l'idée de création
devient plus claire, car elle se confond avec celle d'accrois-
sement. Mais ce n'est plus alors de l'univers dans sa tota-
lité que nous devrons parler.


Étendons alors à l’ensemble de notre système solaire,
Pourquoi en parlerions-nous ? L'univers est un assem-
blage de systèmes solaires que nous avons tout lieu de croire
analogues au nôtre. Sans doute, ces systèmes ne sont pas
absolument indépendants les uns des autres. Notre soleil
rayonne de la chaleur et de la lumière au delà de la planète
la plus lointaine, et d'autre part notre système solaire tout
entier semeuldans une direction définie, comme s'il y était
attiré. Il y a donc un lien entre les mondes. Mais ce lien
peut être considéré comme infiniment lâche en comparai-
son de la solidarité qui unit les parties d'un même monde
entre elles. De sorte que ce n'est pas artificiellement, pour
des raisons de simple commodité, que nous isolons notre
système solaire ; la nature elle-même nous invite à l'iso-
ler. En tant qu'êtres vivants, nous dépendons de la planète
où nous sommes et du soleil qui l'alimente, mais de rien
autre chose. En tant qu'êtres pensants, nous pouvons ap-
pliquer les lois de notre physique à notre monde à nous,
et sans doute aussi les étendre à chacun des mondes pris
isolément, mais rien ne dit qu'elles s'appliquent encore à
l'univers entier, ni même qu'une telle affirmation ait un
sens, car l'univers n'est pas fait, mais se fait sans cesse.
Il s'accroît sans doute indéfiniment par l'adjonction de
mondes nouveaux.

Etendons alors à l'ensemble de notre système solaire,

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