« Page:Bergson - L’Évolution créatrice.djvu/270 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m maintenance
ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page non corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
res se modifient, et cet élan est la vitalité même. C’est pourquoi nous disons que la répétition qui sert de base à nos généralisations est essentielle dans l’ordre physique, accidentelle dans l’ordre vital. Celui-là est un ordre « automatique » ; celui-ci est, je ne dirai pas volontaire, mais analogue à l’ordre « voulu ».
252 DE LA SIGNIFICATION DE LA VIE


Or, dès qu’on s’est représenté clairement la distinction entre l’ordre « vou­lu » et l’ordre « automatique », l’équivoque dont vit l’idée de ''désordre ''se dissipe, et, avec elle, une des principales difficultés du problème de la connaissance.
tères se modifient, et cet élan est la vilalité môme. C'est
pourquoi nous disons que la répétition qui sert de base à
nos généralisations est essentielle dans L'ordre physique,
accidentelle dans l'ordre vital. Celui-là est un ordre « auto-
matique»; celui-ci est, je ne dirai pas volontaire, mais
analogue à l'ordre «voulu ».


Le problème capital de la théorie de la connaissance est en effet de savoir comment la science est possible, c’est-à-dire, en somme, pourquoi il y a de l’ordre, et non pas du désordre, dans les choses. L’ordre existe, c’est un fait. Mais d’autre part le désordre, ''qui nous paraît être moins que de l’ordre, ''serait, semble-t-il, de droit. L’existence de l’ordre serait donc un mystère à éclaircir, en tous cas un problème à poser. Plus simplement, dès qu’on entreprend de fonder l’ordre, on le tient pour contingent, sinon dans les choses, du moins aux yeux de l’esprit : d’une chose qu’on ne jugerait pas contingente on ne deman­derait aucune explication. Si l’ordre ne nous apparaissait pas comme une conquête sur quelque chose, ou comme une addition à quelque chose (qui serait l’ « absence d’ordre » ), ni le réalisme antique n’aurait parlé d’une « ma­tière » à laquelle s’ajouterait l’Idée, ni l’idéalisme moderne n’aurait posé une « diversité sensible » que l’entendement organiserait en nature. Et il est incontestable, en effet, que tout ordre est contingent et conçu comme tel. Mais contingent par rapport à quoi ?
Or, dès qu'on s'est représenté clairement la distinction
entre l'ordre « voulu » et l'ordre c( automatique», l'équi
voque dont vit l'idée de désordre se dissipe, et, avec elle,
une des principales difficultés du problème de la connais-
sance.


La réponse, à notre sens, n’est pas douteuse. Un ordre est contingent, et nous apparaît contingent, par rapport à
Le problème capital de la théorie de la connaissance est
en effet de savoir comment la science est possible, c'est-à-
dire, en somme, pourquoi il y a de l'ordre, et non pas du
désordre, dans les choses. L'ordre existe, c'est un fait.
Mais d'autre part le désordre, qui nous paraît être moins
que de l'ordre, serait, semble-t-il, de droit. L'existence de
l'ordre serait donc un mystère à éclaircir, en tous cas un
problème à poser. Plus simplement, dès qu'on entreprend
de fonder l'ordre, on le tient pour contingent, sinon dans
les choses, du moins aux yeux de l'esprit : d'une chose
qu'on ne jugerait pas contingente on ne demanderait
aucune explication . Si l'ordre ne nous apparaissait pas
comme une conquête sur quelque chose, ou comme une
addition à quelque chose (qui serait 1' « absence d'ordre »).
ni le réalisme antique n'aurait parlé d'une « matière » à
laquelle s'ajouterait l'Idée, ni l'idéabsme moderne n'au-
rait posé une « diversité sensible » que l'entendement
organiserait en nature. Et il est incontestable, en cilel.
que tout ordre est contingent et conçu comme tel. liais
contingent par rapport à quoi ?

La réponse, à notre sens, n'est pas douteuse. Un ordre
est contingent, et nous apparaît contingent, par rapport à

��