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{{lettrine|V}}OUS savez l’amitié qu’il y a entre Sancerre et moi ; néanmoins il devint amoureux de
madame de Tournon, il y a environ deux ans, et me le cacha avec beaucoup de soin,
aussi bien qu’à tout le reste du monde. J’étais bien éloigné de le soupçonner. Madame
de Tournon paraissait encore inconsolable de la mort de son mari, et vivait dans une
retraite austère. La sœur de Sancerre était quasi la seule personne qu’elle vit, et c’était
chez elle qu’il en était devenu amoureux.


Un soir qu’il devait y avoir une comédie au Louvre, et que l’on n’attendait plus que le
roi et madame de Valentinois pour commencer, l’on vint dire qu’elle s’était trouvée mal,
et que le roi ne viendrait pas. On jugea aisément que le mal de cette duchesse était
quelque démêlé avec le roi. Nous savions les jalousies qu’il avait eues du maréchal de
Brissac, pendant qu’il avait été à la cour ; mais il était retourné en Piémont depuis
quelques jours, et nous ne pouvions imaginer le sujet de cette brouillerie.


{{lettrine|V}}{{sc|ous}} savez l’amitié qu’il y a entre Sancerre et moi ;
Comme j’en parlais avec Sancerre, monsieur d’Anville
néanmoins il devint amoureux de madame de Tournon,
il y a environ deux ans, et me le cacha avec beaucoup
de soin, aussi-bien qu’à tout le reste du monde :
j’étais bien éloigné de le soupçonner. Madame de
Tournon paraissait encore inconsolable de la mort de
son mari, et vivait dans une retraite austère. La sœur
de Sancerre était quasi la seule personne qu’elle vît,
et c’était chez elle qu’il en était devenu amoureux.

Un soir qu’il devait y avoir une comédie au Louvre,
et que l’on n’attendait plus que le roi et madame de
Valentinois pour commencer, l’on vint dire qu’elle
s’était trouvée mal, et que le roi ne viendrait pas. On
jugea aisément que le mal de cette duchesse était
quelque démêlé avec le roi :nous savions les jalousies
qu’il avait eues du maréchal de Brissac pendant qu’il
avait été à la cour, mais il était retourné en Piémont
depuis quelques jours, et nous ne pouvions imaginer
le sujet de cette brouillerie.

Comme j’en parlais avec Sancerre, M. d’Anville