« Notice sur l’Album de Villard de Honnecourt architecte du XIIIe siècle » : différence entre les versions

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De même que tous les hommes de son temps qui savaient quelque chose, notre architecte avait beaucoup voyagé. « ''J'ay esté en moult de terres,'' » dit-il en un endroit, et à l'appui de son dire, il invoque les monuments de tous pays réunis dans son album. En effet, c'est presque un itinéraire que ce manuscrit. On l'y voit traverser la France du nord à l'ouest, puis parcourir l'empire d'Alllemagne jusque par de là ses limites les plus reculées. S'arrêtant une fois à Laon, il y prend le croquis de l'une des tours de la cathédrale, « ''la plus belle tour qu'il y ait au monde,'' » à son avis. Ses études minutieuses sur la cathédrale de Reims prouvent qu'il séjourna longtemps dans cette ville. Son passage à Meaux est constaté par un plan de Saint-Étienne, son passage à Chartres par un dessin de la grande rose occidentale de Notre-Dame. Plus loin, on le trouve installé devant le portail méridional de la cathédrale de Lausanne dont il copie la rose existante encore aujourd'hui. Enfin, l'album atteste un long séjour de l'auteur en Hongrie.
 
Il est &agrave; regretter que le manuscrit de Villard de Honnecourt fournisse moins de renseignements sur ses travaux comme architecte que sur ses p&eacute;r&eacute;grinations. On n'y voit qu'une composition sign&eacute;e de lui&nbsp;; encore en partage-t-il le m&eacute;rite avec un confr&egrave;re. Cet ouvrage consiste en un plan de sanctuaire pour une &eacute;glise de premier ordre. Le ch&oelig;ur est envelopp&eacute; d'une double galerie et de neuf chapelles, les unes de forme carr&eacute;e, les autres en h&eacute;micycle. Elles alternent sur ce double patron &agrave; droite et &agrave; gauche de l'abside qui est carr&eacute;e. Dans l'int&eacute;rieur, on lit cette l&eacute;gende&nbsp;: ''Istud bresbiteriumpresbiterium<span id="sdfootnote5anc">[[#sdfootnote5sym|<sup>5</sup>]]</span> invenerunt Vlardus de Huncort et Petrus de Corbeiainter se disputando''. Ainsi, cette disposition insolite fut le r&eacute;sultat d'une conf&eacute;rence entre Villard et un sien confr&egrave;re appel&eacute; Pierre de Corbie&nbsp;; rien n'indique d'ailleurs qu'elle ait &eacute;t&eacute; ex&eacute;cut&eacute;e.
 
A d&eacute;faut de preuve directes qui permettent de placer notre ma&icirc;tre Cambraisien parmi les grands constructeurs du XIII<sup>e</sup> si&egrave;cle, il y a lieu de recourir &agrave; l'induction.