« Les Chants du crépuscule/À Mademoiselle J. » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m Yann : regexp |
m match et typographie |
||
Ligne 1 :
{{TitrePoeme|[[ Les Chants du crépuscule]]|Victor Hugo|À Mademoiselle J. }}
[[Catégorie:Victor Hugo]]▼
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/275]]==
<poem>
XXVI
Chantez ! chantez ! jeune inspirée !
La femme qui chante est sacrée
Même aux jaloux, même aux pervers !
La femme qui chante est bénie !
Sa beauté défend son génie.
Les beaux yeux sauvent les beaux vers !
Moi que déchire tant de rage,
Je souris à vos yeux sans pleurs.
Chantez donc vos chansons divines.
A moi la couronne
A vous la couronne de Beurs !
Il fut un temps, un temps
Où
Rayonnait sur mon beau printemps
Où
Comme un vin pur
Débordaient de mes dix-sept ans 1
Alors, à tous mes pas présente,
Une chimère éblouissante
Ligne 34 ⟶ 38 :
Alors je disais aux étoiles :
O mon astre, en vain tu te voiles.
Je sais que tu brilles là-haut ! ▼
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/276]]==
<poem>
Alors je disais à la rive :
Vous êtes la gloire, et
Chacun de mes jours est un flot !
Je disais au bois : forêt sombre,
A
Je disais aux coupes vidées :
Je suis plein
Dont les âmes
Alors, du fond de vingt calices,
Rosée, amour, parfums, délices,
Se répandaient sur mon sommeil ;
Et comme un vif essaim
Mes pensers volaient au soleil !
Ligne 58 ⟶ 66 :
Comme un clair de lune bleuâtre
Et le rouge brasier du pâtre
Se mirent au même ruisseau ;
Comme dans les forêts mouillées,
A travers le bruit des feuillées
On entend le bruit
Tandis que tout me disait : Aime !
Écoutant tout hors de moi-même,
Ivre
Le chant de toute la nature
Dans le tumulte de mes sens !
Ligne 73 ⟶ 81 :
Et roses par avril fardées,
Nuits
Sentiers couverts de pas humains,
Tout,
Et les vieux troncs d'arbres difformes ▼
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/277]]==
<poem>
Qui se penchent sur les chemins,
Me parlaient cette langue austère,
Langue de
Qui demande à tous : Que sait-on ?
Qui, par moments presque étouffée,
Chante des notes pour Orphée,
Ligne 91 ⟶ 103 :
Le ciel me répétait Prophète !
Marche ! parle ! enseigne ! bénis !
Penche
Verse aux vallons noirs comme aux cimes,
Dans les aires et dans les nids !
Ces temps sont passés.
Heureux pour quiconque
Je suis triste au dedans de moi ;
Je suis la tour splendide et haute
Qui contient le sombre beffroi.
Sous mes prospérités cachée
La douleur pleure en ma maison ;
Un ver ronge ma grappe mûre ;
Toujours un tonnerre murmure
Derrière mon vague horizon !
Cette terre est pleine de choses
Dont nous ne voyons
Le sort de tous nos
Et la vie est comme la roue
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/278]]==
<poem>
A mesure que les années,
Plus pâles et moins couronnées,
Passent sur moi du haut du ciel,
Je vois
Comme des mouches éphémères
Qui
Vainement
Qui brûle sur tous les trépieds,
Et toute mon âme enflammée
Ou tombe en cendre sous mes pieds !
Mon étoile a fui sous la nue.
La rose
Se poser sur mon rameau noir.
Au fond de la coupe est la lie,
Au fond des rêves la folie,
Au fond de
Toujours quelque bouche flétrie,
Souvent par ma pitié nourrie,
Dans tous mes travaux
Aussi que de tristes pensées,
Aussi que de cordes brisées
Ligne 151 ⟶ 166 :
Mon avril se meurt feuille à feuille ;
Sur chaque branche que je cueille
Croît
Toute herbe a pour moi sa couleuvre
Et la haine monte à mon
Comme un bouc au cytise en fleur !
La nature grande et touchante,
La nature qui vous enchante
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/279]]==
<poem>
Blesse mes regards attristés.
Le jour est dur,
Hélas ! la voix qui me dit : Pleure
Est celle qui vous dit : Chantez !
Chantez ! chantez ! belle inspirée !
Saluez cette aube dorée
Qui jadis aussi
Tout
Quelque jour de votre paupière
Peut-être une larme éclora !
Alors je vous plaindrai, pauvre "âme !
Hélas ! les larmes
Ces larmes où tout est amer,
Ces larmes où tout est sublime,
Viennent
Que les gouttes
</
Mars
<
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/280]]==
<poem>
La pauvre fleur disait au papillon céleste
Vois comme nos destins sont différents. Je reste,
Tu
Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes
Et loin
Et nous nous ressemblons, et
Fleurs tous deux !
Mais, hélas !
Sort cruel !
Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine
Dans le ciel !
Mais non, tu vas trop loin !
Vous fuyez,
Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre
A mes pieds !
Tu fins, puis tu reviens, puis tu
Luire ailleurs.
Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore
Ligne 211 ⟶ 233 :
Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes
Comme à toi !
</poem>
==[[Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/281]]==
<poem>
ENVOI A ***
Roses et papillons, la tombe nous rassemble
Tôt ou tard.
Pourquoi
Quelque part ?
Quelque part dans les airs, si
Ton essor !
Aux champs, si
Son trésor !
Où tu voudras !
Ou couleur,
Papillon rayonnant, corolle à demi pleine,
Ligne 231 ⟶ 256 :
Vivre ensemble,
Et réel.
Après on peut choisir au hasard, ou la terre
Ou le ciel 1
</
Septembre
▲</div>
▲[[Catégorie:Victor Hugo]]
|