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120° 15’ ; c’était la situation assignée au navire américain ; la question de vie ou de mort allait donc recevoir sa solution pendant cette journée.
<section begin=s1/>120° 15’ ; c’était la situation assignée au navire américain ; la question de vie ou de mort allait donc recevoir sa solution pendant cette journée.


Enfin, vers les deux heures de l’après-midi, Altamont, se dressant tout debout, arrêta la petite troupe par un cri retentissant, et, montrant du doigt une masse blanche que tout autre regard eût confondue avec les ice-bergs environnants, il s’écria d’une voix forte :
Enfin, vers les deux heures de l’après-midi, Altamont, se dressant tout debout, arrêta la petite troupe par un cri retentissant, et, montrant du doigt une masse blanche que tout autre regard eût confondue avec les ice-bergs environnants, il s’écria d’une voix forte :


— Le Porpoise !
— Le Porpoise !<section end=s1/>
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Le 24 mars était ce jour de grande fête, ce dimanche des Rameaux, pendant lequel les rues des villages et des villes de l’Europe sont jonchées de fleurs et de feuillage ; alors les cloches retentissent dans les airs et l’atmosphère se remplit de parfums pénétrants.

Mais ici, dans ce pays désolé, quelle tristesse ! quel silence ! Un vent âpre et cuisant, pas une feuille desséchée, pas un brin d’herbe !

Et cependant, ce dimanche était aussi un jour de réjouissance pour les voyageurs, car ils allaient trouver enfin ces ressources dont la privation les eût condamnés à une mort prochaine.

Ils pressèrent le pas ; les chiens tirèrent avec plus d’énergie, Duk aboya de satisfaction, et la troupe arriva bientôt au navire américain.

Le Porpoise était entièrement enseveli sous la neige ; il n’avait plus ni mât, ni vergue, ni cordage ; tout son gréement fut brisé à l’époque du naufrage. Le navire se trouvait encastré dans un lit de rochers complètement invisibles alors. Le Porpoise, couché sur le flanc par la violence du choc, sa carène entrouverte, paraissait inhabitable.

C’est ce que le capitaine, le docteur et Johnson reconnurent, après avoir pénétré non sans peine à l’intérieur du navire. Il fallut déblayer plus de quinze pieds de glace pour arriver au grand panneau ; mais, à la joie générale, on vit que les animaux, dont le champ offrait des traces nombreuses, avaient respecté le précieux dépôt de provisions.

— Si nous avons ici, dit Johnson, combustible et nourriture assurés, cette coque ne me paraît pas logeable.

— Eh bien, il faut construire une maison de neige, répondit Hatteras, et nous installer de notre mieux sur le continent.<section end=s2/>