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immédiate de saint Mamert, de saint Pancrace et de saint Servais, dont la fête tombe les 11, 12 et 13 de ce mois.

— Par exemple, docteur, s’écria Altamont, vous allez me dire quelle influence les trois saints en question peuvent avoir sur la température ?

— Une très grande, si l’on en croit les horticulteurs, qui les appellent « les trois saints de glace. »

— Et pourquoi cela, je vous prie ?

— Parce que généralement il se produit un froid périodique dans le mois de mai, et que ce plus grand abaissement de température a lieu du 11 au 13 de ce mois. C’est un fait, voilà tout.

— Il est curieux, mais l’explique-t-on ? demanda l’Américain.

— Oui, de deux manières : ou par l’interposition d’une grande quantité d’astéroïdes69 à cette époque de l’année entre la terre et le soleil, ou simplement par la dissolution des neiges qui, en fondant, absorbent nécessairement une très grande quantité de chaleur. Ces deux causes sont plausibles ; faut-il les admettre absolument ? Je l’ignore ; mais, si je ne suis pas certain de la valeur de l’explication, j’aurais dû l’être de l’authenticité du fait, ne point l’oublier, et ne pas compromettre mes plantations.

Le docteur disait vrai. Soit par une raison, soit par une autre, le froid fut très intense pendant le reste du mois de mai ; les chasses durent être interrompues, non pas tant par la rigueur de la température que par l’absence complète du gibier ; heureusement, la réserve de viande fraîche n’était pas encore épuisée, à beaucoup près.

Les hiverneurs se retrouvèrent donc condamnés à une nouvelle inactivité ; pendant quinze jours, du 11 au 25 mai, leur existence monotone ne fut marquée que par un seul incident, une maladie grave, une angine couenneuse, qui vint frapper le charpentier inopinément ; à ses amygdales fortement tuméfiées et à la fausse membrane qui les tapissait, le docteur ne put se méprendre sur la nature de ce terrible mal ; mais il se trouvait là dans son élément, et la maladie, qui n’avait pas compté sur lui sans doute, fut rapidement détournée. Le traitement suivi par Bell fut très simple, et la pharmacie n’était pas loin ; le docteur se contenta de mettre quelques petits morceaux de glace dans la bouche du malade ; en quelques heures, la tuméfaction commença à diminuer, et la fausse membrane disparut. Vingt-quatre heures plus tard, Bell était sur pied.

Comme on s’émerveillait de la médication du docteur :