« Conseil (Les Vaines Tendresses) » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Phe-bot (discussion | contributions)
m match et typographie
ThomasBot (discussion | contributions)
m Phe: split
Ligne 1 :
{{TitrePoeme|[[Les Vaines Tendresses|Les Vaines tendresses]]|Sully Prudhomme|Conseil}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/20]]==
 
<pages index==[[Page:"Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/" from=20]]= to=22 />
 
 
 
<poem>
Jeune fille, crois-moi, s’il en est temps encore,
Choisis un fiancé joyeux, à l’œil vivant,
Au pas ferme, à la voix sonore,
Qui n’aille pas rêvant.
 
Sois généreuse, épargne aux cœurs de se méprendre.
Au tien même, imprudente, épargne des regrets,
N’en captive pas un trop tendre,
Tu t’en repentirais.
 
La nature t’a faite indocile et rieuse,
Crains une âme où la tienne apprendrait le souci,
La tendresse est trop sérieuse,
Trop exigeante aussi.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/21]]==
<poem>
 
Un compagnon rêveur attristerait ta vie,
Tu sentirais toujours son ombre à ton côté
Maudire la rumeur d’envie
Où marche ta beauté.
 
Si, mauvais oiseleur, de ses caresses frêles
Il abaissait sur toi le délicat réseau,
Comme d’un seul petit coup d’ailes
S’affranchirait l’oiseau !
 
Et tu ne peux savoir tout le bonheur que broie
D’un caprice enfantin le vol brusque et distrait,
Quand il arrache au cœur la proie
Que la lèvre effleurait ;
 
Quand l’extase, pareille à ces bulles ténues
Qu’un souffle patient et peureux allégea,
S’évanouit si près des nues
Qui s’y miraient déjà.
 
Sois généreuse, épargne à des songeurs crédules
Ta grâce, et de tes yeux les appels décevants :
Ils chercheraient des crépuscules
Dans ces soleils levants ;
 
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1872-1878.djvu/22]]==
<poem>
Il leur faut une amie à s’attendrir facile,
Souple à leurs vains soupirs comme aux vents le roseau,
Dont le cœur leur soit un asile
Et les bras un berceau,
 
Douce, infiniment douce, indulgente aux chimères,
Inépuisable en soins calmants ou réchauffants,
Soins muets comme en ont les mères,
Car ce sont des enfants.
 
Il leur faut pour témoin dans les heures d’étude,
Une âme qu’autour d’eux ils sentent se poser,
Il leur faut une solitude
Où voltige un baiser
 
Jeune fille, crois-m’en, cherche qui te ressemble,
Ils sont graves ceux-là, ne choisis aucun d’eux ;
Vous seriez malheureux ensemble
Bien qu’innocents tous deux.</poem>