« Les Vieilles Maisons » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Solitudes]]|Sully Prudhomme|Les Vieilles maisons}}
 
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/207]]==
 
 
 
<poem>
Je n'aimen’aime pas les maisons neuves :
Leur visage est indifférent ;
Les anciennes ont l'airl’air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.
 
Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides d'und’un vieillard ;
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste et bon regard !
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Car ces barrières ont vieilli ;
Leurs murailles sont familières
À force d'avoird’avoir accueilli.
 
Les clés s'ys’y rouillent aux serrures,
Car les coeurscœurs n'ontn’ont plus de secrets ;
Le temps y ternit les dorures,
Mais fait ressembler les portraits.
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/208]]==
<poem>
 
Des voix chères dorment en elles,
Et dans les rideaux des grands lits
Un souffle d'âmesd’âmes paternelles
Remue encor les anciens plis.
 
J'aimeJ’aime les âtres noirs de suie,
D'oùD’où l'onl’on entend bruire en l'airl’air
Les hirondelles ou la pluie
Avec le printemps ou l'hiverl’hiver ;
 
Les escaliers que le pied monte
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À des forêts qui ne sont plus.
 
J'aimeJ’aime surtout, dans la grand'sallegrand’salle
Où la famille a son foyer,
La poutre unique, transversale,
Portant le logis tout entier ;
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/209]]==
<poem>
 
Immobile et laborieuse,
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Et soient tout criblés par les vers ;
 
Par une force qu'onqu’on ignore
Rassemblant ses derniers morceaux,
Le chêne au grand coeurcœur tient encore
Sous la cadence des berceaux.
 
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Déjà la poutre plie un peu ;
Elle cédera davantage ;
Les ingrats la mettront au feu...feu…
 
Et, quand ils l'aurontl’auront consumée,
Le souvenir de son bienfait
S'envoleraS’envolera dans sa fumée.
Elle aura péri tout à fait,
</poem>
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/210]]==
<poem>
 
Dans ses restes de toutes sortes
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Comme les servantes usées
S'éteignentS’éteignent dans l'isolementl’isolement,
Les choses tombent méprisées,
Et finissent entièrement.
 
C'estC’est pourquoi, lorsqu'onlorsqu’on livre aux flammes
Les débris des vieilles maisons,
Le rêveur sent brûler des âmes