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LÀ BEAUTE 41


Les diverses opinions sur l’art et la beauté que je viens de mentionner, y compris encore, pour l’Angleterre, celles de Todhunter^ de Mozeley, de Ker, de Knight, etc., sont loin d’épuiser tout ce qui a été écrit sur la matière. Pas un jour ne se passe sans que surgissent de nouveaux esthéticiens, dans les doctrines desquels se retrouvent, invariablement, le même vague et la même contradiction. Quelques-uns, par inertie, se bornent à reprendre, avec de légères variantes, l’esthétique mystique des Baumgarten et des Hegel ; d’autres transfèrent la question dans la région de la subjectivité, et rattachent la beauté au goût; d’autres, les esthéticiens des dernières générations^ cherchent l’origine de la beauté dans les lois de la physiologie ; et d’autres enfin envisagent résolument le problème de l’art en dehors de toute conception de beauté. Ainsi Sully, dans ''Sensation and Intuition'', élimine tout à fait la notion de beauté. L’art, dans sa définition, est simplement un produit apte à procurer à son producteur une jouissance active, et à faire naître une impression agréable chez un certain nombre de spectateurs ou
Les diverses opinions sur l'art et la beauté que
d’auditeurs, indépendamment de toute considération de l’utilité pratique.
je viens de mentionner, y compris encore, pour
l'Angleterre, celles de Todhunter^ de Mozeley, de
Ker, de Knight, etc., sont loin d'épuiser tout
ce qui a été écrit sur la matière. Pas un jour ne
se passe sans que surgissent de nouveaux esthé-
ticiens, dans les doctrines desquels se retrouvent,
invariablement, le même vague et la même con-
tradiction. Quelques-uns, par inertie, se bornent
à reprendre, avec de légères variantes, l'esthétique
mystique des Baumgarten et des Hegel ; d'autres
transfèrent la question dans la région de la subjec-
tivité, et rattachent la beauté au goût; d'autres,
les esthéticiens des dernières générations^ cher-
chent l'origine de la beauté dans les lois de la
physiologie ; et d'autres enfin envisagent résolu-
ment le problème de l'art en dehors de toute con-
ception de beauté. Ainsi Sully, dans Sensation and
Intuition, élimine tout à fait la notion de beauté.
L'art, dans sa définition, est simplement un pro-
duit apte à procurer à son producteur une jouis-
sance active, et à faire naître une impression agréa-
ble chez un certain nombre de spectateurs ou
d'auditeurs, indépendamment de toute considéra-
tion de l'utilité pratique.

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