« Les Reposoirs de la procession (1893)/Tome I » : différence entre les versions

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La chauve-souris éparpille ses coups d’éteignoir sur les premières lampes qui
 
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se déclarent, pareilles à de grandes soifs petitement chosifiées. Son vol hybride, construit d’hésitations entre l’aile et le museau, évoque, par ses angles obtus puis aigus, le mètre ouvert puis replié des charpentiers en velours côtelé.
 
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Puisque l’obscurité submerge l’apparence, vaudrait-il pas mieux, au crépuscule, ôter ses yeux, ses ongles et ses poils, son squelette et sa chair — comme après la bataille un soldat sa ferraille — et,
les sens gardés, rester âme uniquement ?
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rester âme uniquement ?
 
Telles que des pudeurs alarmées, les maisons se sont closes ; le ver à soie des cheminées se tarit parmi les tuiles. Des ombres chinoises, sur les rideaux, trahissent que les gens s’alitent : certaines images, couchées dans le lointain Livre d’Heures, ressuscitent en la mémoire de ma main.
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Là-bas, hargneuse breloque du portail, un dogue expectore son catarrhe contrôla charrette, flanquée d’une limousine blasphémante, qui se disloque en passant.
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La Ténèbre communie.
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Si c’était qu’il neige des cheveux blancs d’on ne sait où ?
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Si c’étaient, en maraude, des cygnes invisibles ou bien des âmes visibles presque ?
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Oh ! là-haut — du moulin décapité : puis céleste — ces gestes orphelins qui s’élancent à la délivrance de leurs membres captifs en le donjon de mon Imagination !
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Une peur d’enfant m’envahit soudain, allumant le désir de me réfugier dans des jupes de nourrice. Si j’ouvrais la bouche, on verrait mon cœur flamber peut-être.
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Vite, par chance, se m’offre un grand verre d’espace : cognac du père Adam.
Réquilibré, sonorement
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je ris ; — mais je médite : le courage n’est parfois que la cuirasse élincelante de la peur.
 
Et maintenant la nature m’a l’air d’une négresse en chemise, poudrée à frimas.
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La Ténèbre communie.
 
Cette façon d’aube les dupant, les coqs écorchent leur coqueluche laborieuse dans les granges diverses. Cela fait, sur la paille, grogner les palefreniers, préface de la besogne. Mais ils ont une très vieille
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montre de famille ; un clin rapide vers son minocturne mariage d’aiguilles les fait se r’inhumer en l’Imagerie qui ne se voit que les yeux clos.
 
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Un peu partout, au seuil de l’eau, feuilles de salade vivante, les Grenouilles bégueulent tandis que les Crapauds, chanoines gras, daignent laisser choir un rare avis de basse-taille.
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Lorsque, inopinément, un Serpent gicle en lazzi d’un sureau creux et menace du courant d’air de son corridor les Bavardes Vertes.
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Le chien s’est tu, le catarrhe guéri par le sommeilj le coq ne met plus son coquelicot sonore à la boutonnière de l’heure. Mais encore, très loin, se disloque la tardive charrette conduite par ce capucin du transport dont la discipline fouette le silence.
 
La Ténèbre a communié.
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communié.
 
L’
L’ARROSOIR DE LARMES
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L’ARROSOIRARROSOIR DE LARMES
 
A Jean Lorrain.
 
L’
L’obstacle s’évapore devant l’oeil semé dans l’abîme, les cercueils sont de verre pour les morts ; aussi ne viens que décemment grimée de chagrin sur ma tombe, — sinon je me lèverai pour te jeter ma carogne à la joue.
==[[Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/219]]==
L’obstacleobstacle s’évapore devant l’oeil semé dans l’abîme, les cercueils sont de verre pour les morts ; aussi ne viens que décemment grimée de chagrin sur ma tombe, — sinon je me lèverai pour te jeter ma carogne à la joue.
 
Les Vases D’argile.
 
^||^p ;
^||^p ; quelle fontaine as-tu rempli cet ^5^e2 arrosoir, ô Dame en deuil qui viens du saule ?
==[[Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/220]]==
^||^p ; quelle fontaine as-tu rempli cet ^5^e2 arrosoir, ô Dame en deuil qui viens du saule ?
 
Le saule d’où je viens est ma très ample chevelure et j’ai rempli cet arrosoir à ma fontaine de douleur.
==[[Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/221]]==
 
Cette pluie fine de tes yeux où la portestu donc, ô Dame en deuil qui marches légitime au mitan des cyprès ?
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ceinture, la gorge ; et deviendra, la Dame en deuil, étrange et précieuse infiniment.
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Dut faire, le fantôme, un signe à quelque brise d’aventure, car je lus sur la nuque des luzernes :
 
— Je suis le Refuge des corps étourdis par la
=== no match ===
besogne de la Vie.
 
— Discret fantôme en toile d’araignée, qui donc es-tu ?