« La Case de l’oncle Tom/Ch XLII » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
YannBot (discussion | contributions)
m Correction des redirects après renommage
Phe-bot (discussion | contributions)
m match et typographie
Ligne 1 :
{{Navigateur|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLI|Chapitre XLI]]|[[La Case de l’oncle Tom]]|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLIII|Chapitre XLIII]]}}
{{TextQuality|100%}}<div class="text">
 
[[en:Uncle Tom's Cabin/Chapter XLII]]
 
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/572]]==
 
 
{{Navigateur|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLI|Chapitre XLI]]|[[La Case de l’oncle Tom]]|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLIII|Chapitre XLIII]]}}
 
 
Ligne 12 ⟶ 15 :
 
Ce voyageur était George Shelby. Pour savoir comment il se trouvait là, il faut nécessairement retourner un peu en arrière.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/573]]==
 
Par quelques malheureuses circonstances, la lettre de miss Ophélia à madame Shelby avait été retenue un ou deux mois dans un bureau de poste reculé, et, quand elle atteignit sa destination, Tom était déjà hors de vue, perdu dans les lointains marécages de la rivière Rouge.
Ligne 19 ⟶ 23 :
Le défunt avait montré sa confiance dans la capacité de sa femme, en la désignant pour seule exécutrice testamentaire, et elle se trouva tout à fait absorbée dans une suite de soucis et d’embarras.
 
Avec l’énergie qui la caractérisait, elle s’appliqua à démêler le chaos. Elle et George furent quelque temps occupés à réunir et à examiner les comptes, à vendre des propriétés, à acquitter des dettes ; madame Shelby était déterminée à tout éclaircir, à tout mettre à jour, quelles que pussent en être les conséquences pour son aisance personnelle. Sur ces entrefaites, la réponse de l’homme de loi, que miss Ophélia leur avait désigné, arriva. Il annonçait que Tom avait été vendu aux enchères, et que, hors le prix du paiement reçu au nom de ses clients, il ne s’était mêlé en rien de cette affaire.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/574]]==
clients, il ne s’était mêlé en rien de cette affaire.
 
Ni George, ni sa mère ne se pouvaient contenter d’un tel résultat ; en conséquence, environ six mois après, quelques intérêts appelant George Shelby vers la Basse-Rivière, il se résolut à descendre à la Nouvelle-Orléans, et à poursuivre ses enquêtes jusqu’à ce qu’il eût découvert Tom et l’eût racheté.
Ligne 33 ⟶ 39 :
Le front de Legris se rembrunit, et sa colère éclata en virulentes paroles : « Oui, j’ai acheté un drôle de ce nom ; un s… marché que j’ai fait là ! Le plus insubordonné, le plus récalcitrant, le plus impudent chien ! Il a poussé mes nèg’s à s’enfuir, m’a fait sauver deux filles qui valaient bien de huit cents à mille dollars pièce. Il l’a avoué ; et quand je lui ai commandé de dire où elles étaient, ne s’est-il pas redressé, le chien, pour répondre qu’il le savait, mais qu’il ne le dirait pas ! il a tenu parole, quoiqu’il ait reçu la plus sévère correction, le plus damné fouet dont j’aie encore régalé un nèg’. — Je crois qu’il est en train de crever quelque part. Je ne sais s’il en viendra à bout.
 
— Où est-il ? dit George avec impétuosité. Où est-il ? que je le voie. » Les joues du jeune homme étaient devenues pourpres, ses yeux lançaient des flammes, mais, prudemment, il se retint et n’ajouta rien de plus.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/575]]==
prudemment, il se retint et n’ajouta rien de plus.
 
« Lui êt’e par là, sous l’hangar, » dit un petit esclave qui tenait le cheval de George.
Ligne 46 ⟶ 54 :
 
Quand George entra sous le hangar, il fut pris de vertige : son cœur se serra, ses genoux fléchirent.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/576]]==
 
« Est-il possible ! — est-il possible ! dit-il ; et il tomba à genoux près de l’agonisant. — Oncle Tom. — Mon pauvre ami, mon cher, mon vieil ami ! »
Ligne 68 ⟶ 77 :
— Ô massa Georgie ! venu trop tard ; — c’est le Seigneur Jésus qui m’a acheté ; il m’appelle à sa demeure — J’ai hâte d’y aller. Mieux vaut le ciel que le Kintuck !
 
— Oh ! il ne faut pas mourir, cela me tuerait ! — Je
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/577]]==
me briserai le cœur de penser à ce que vous avez souffert, — et vous voir étendu là ! sous ce misérable hangar ! ô pauvre, pauvre cher ami !
 
— M’appelez pas pauvre, reprit Tom d’un ton solennel ; — ''j’ai été'' un pauvre misérable, mais autrefois. C’est passé, passé. Maintenant, je suis aux portes de gloire. Ô massa Georgie, le ''ciel est proche !'' j’ai gagné la victoire ! — le Seigneur Jésus me l’a donnée ! — gloire soit à soit nom ! »
Ligne 82 ⟶ 93 :
« Vieux Satan ! s’écria George indigné ; ma consolation est de penser que le diable le lui revaudra un de ces jours !
 
— Oh non ! — faut pas, reprit Tom s’accrochant à la main qu’il tenait. Pauvre malheureux ! c’est pitié de penser à lui ! Oh ! s’il se repentait seulement, le Seigneur lui pardonnerait ; j’ai tant peur qu’il se repente pas !
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/578]]==
lui pardonnerait ; j’ai tant peur qu’il se repente pas !
 
— J’espère bien que non, dit George. Dieu me préserve de le rencontrer là-haut !
Ligne 102 ⟶ 115 :
Fixant ses yeux noirs et perçants sur Legris, du doigt il montra le mort, et dit simplement : « Vous avez tiré de lui tout ce que vous en pouviez jamais avoir. Combien voulez-vous du corps ? je désire l’emporter et le faire enterrer décemment.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/579]]==
 
— Je ne vends pas des nègres morts, repartit Legris d’un ton bourru ; enterrez-le où et comme il vous plaira.
 
Ligne 120 ⟶ 135 :
« Après tout, que d’embarras pour un nègre mort ! » dit Legris.
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/580]]==
 
Ce mot fut une étincelle dans une poudrière. La prudence n’est pas la vertu des jeunes gens du Kentucky. George se retourna, et d’un coup violemment asséné, terrassa Legris. Debout sur le misérable tombé la face contre terre, il ressemblait à son patron triomphant de l’esprit du mal.
 
Ligne 140 ⟶ 157 :
— Les temps si durs, ici ! jeune maître, dit le premier. Oh ! maître, par grâce, achetez-nous ! s’il vous plait !
 
— Je ne puis ! — je ne le puis pas ! dit George avec
==[[Page:Beecher Stowe - La Case de l’oncle Tom, Sw Belloc, 1878.djvu/581]]==
tristesse, et leur faisant de la main signe de s’éloigner. C’est impossible. »
 
Les pauvres gens désolés se retirèrent en silence et la tête basse.
Ligne 149 ⟶ 168 :
 
Ne le plaignez pas. Une telle vie, une telle mort ne demandent pas de larmes. Ce n’est ni dans la richesse, ni dans la puissance qu’éclate la gloire de Dieu, mais dans l’amour souffrant et dévoué. Bénis sont ceux qu’il appelle à le suivre et à porter sa croix après lui avec patience ! C’est d’eux qu’il est écrit : « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. »
 
 
{{Navigateur|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLI|Chapitre XLI]]|[[La Case de l’oncle Tom]]|[[La Case de l’oncle Tom/Ch XLIII|Chapitre XLIII]]}}
 
[[en:Uncle Tom's Cabin/Chapter XLII]]