« Ainsi parlait Zarathoustra/Première partie/Lire et écrire » : différence entre les versions
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Ligne 10 :
Il n'est pas facile de comprendre du sang étranger : je haïs tous les paresseux qui lisent.
Celui qui connaît le lecteur ne fait plus rien pour le lecteur. Encore un siècle de lecteurs
Que chacun ait le droit d'apprendre à lire, cela gâte à la longue, non seulement l'écriture, mais encore la pensée.
Ligne 16 :
Jadis l'esprit était Dieu, puis il devint homme, maintenant il s'est fait populace.
Celui qui écrit en maximes avec du sang ne veut pas être lu, mais appris par
Sur les montagnes le plus court chemin va d'un sommet à l'autre :
L'air léger et pur, le danger proche et l'esprit plein d'une joyeuse méchancheté : tout cela s'accorde bien.
Je veux avoir autour de moi des lutins, car je suis courageux. Le courage qui chasse les fantômes se crée ses propres lutins,
Je ne suis plus en communion d'âme avec vous. Cette nuée que je vois au-dessous de moi, cette noirceur et cette lourdeur dont je ris
Vous regardez en haut quand vous aspirez à l'élévation. Et moi je regarde en bas puisque je suis élevé.
Qui de vous peut en même temps rire et être élevé ?
Ligne 32 :
Celui qui plane sur les plus hautes montagnes se rit de toutes les tragédies de la scène et de la vie.
Courageux, insoucieux, moqueur, violent
Vous me dites : "La vie est dure à porter." Mais pourquoi auriez-vous le matin votre fierté et le soir votre soumission ?
Ligne 42 :
Il est vrai que nous aimons la vie, mais ce n'est pas parce que nous sommes habitués à la vie, mais à l'amour.
Il y a toujours un peu de folie dans l'amour. Mais il y a toujours un peu de raison dans la folie.
Et pour moi aussi, pour moi qui suis porté vers la vie, les papillons et les bulles de savon, et tout ce qui leur ressemble parmi les hommes, me semble le mieux connaître le bonheur.
C'est lorsqu'il voit voltiger ces petites âmes légères et folles, charmantes et mouvantes
Je ne pourrais croire qu'à un Dieu qui saurait danser.
Et lorsque je vis mon démon, je le trouvai sérieux, grave, profond et solennel : c'était l'esprit de lourdeur,
Ce n'est pas par la colère, mais par le rire que l'on tue. En avant, tuons l'esprit de lourdeur !
Ligne 56 :
J'ai appris à marcher : depuis lors, je me laisse courir. J'ai appris à voler, depuis lors je ne veux pas être poussé pour changer de place.
Maintenant je suis léger, maintenant je vole, maintenant je me vois
Ainsi parlait Zarathoustra.
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