« Poésies nouvelles (1836-1852)/Rolla » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
ThomasV (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
ThomasBot (discussion | contributions)
m ThomasV: match
Ligne 1 :
{{TitrePoeme|[[Poésies nouvelles]]|Alfred de Musset|Rolla}}
 
 
==__MATCH__:[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/15]]==
 
<poem>
Ligne 30 ⟶ 31 :
- Et quand tout fut changé, le ciel, la terre et l’homme,
Quand le berceau du monde en devint le cercueil,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/16]]==
<poem>
Quand l’ouragan du Nord sur les débris de Rome
De sa sombre avalanche étendit le linceul, -
Ligne 63 ⟶ 67 :
Comme au souffle du nord un peuple de roseaux.
Je ne crois pas, ô Christ ! à ta parole sainte :
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/17]]==
<poem>
Je suis venu trop tard dans un monde trop vieux.
D’un siècle sans espoir naît un siècle sans crainte ;
Ligne 95 ⟶ 102 :
Où donc vibre dans l’air une voix plus qu’humaine ?
Qui de nous, qui de nous va devenir un Dieu ?
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/18]]==
<poem>
La Terre est aussi vieille, aussi dégénérée,
Elle branle une tête aussi désespérée
Ligne 127 ⟶ 137 :
Pour s’y chercher dans l’ombre, et s’ouvrir les entrailles
Comme des cerfs en rut et des gladiateurs ;
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/19]]==
<poem>
Tantôt pour y chanter, en s’enivrant ensemble,
Comme de gais oiseaux qu’un coup de vent rassemble,
Ligne 160 ⟶ 173 :
On voile la pudeur, mais la corruption
Y baise en plein soleil la prostitution.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/20]]==
<poem>
Les hommes dans leur sein n’accueillent leur semblable
Que lorsqu’il a trempé dans le fleuve fangeux
Ligne 192 ⟶ 208 :
Il ne voulut jamais croire à sa pauvreté.
L’armure qu’il portait n’allait pas à sa taille ;
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/21]]==
<poem>
Elle était bonne au plus pour un jour de bataille,
Et ce jour-là fut court comme une nuit d’été.
Ligne 222 ⟶ 241 :
Qui ne saurait plier ni son cou ni son aile,
Et qui n’a pour tout bien qu’un mot : la liberté.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/22]]==
<poem>
 
 
Ligne 254 ⟶ 276 :
N’est-ce pas que la nuit la rend encor plus belle ?
Que ces molles clartés palpitent autour d’elle,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/23]]==
<poem>
Comme si, malgré lui, le sombre Esprit du soir
Sentait sur ce beau corps frémir son manteau noir ?
Ligne 285 ⟶ 310 :
Les songes de tes nuits sont plus purs que le jour,
Et trop jeunes encor pour te parler d’amour.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/24]]==
<poem>
 
A qui donc ce manteau que cette femme essuie ;
Ligne 318 ⟶ 346 :
Dans cette nuit d’angoisse où l’archange déchu,
Sous son manteau de feu, comme une ombre légère,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/25]]==
<poem>
T’emporta dans l’espace à ses pieds suspendu ?
N’avais-tu pas crié ton dernier anathème,
Ligne 351 ⟶ 382 :
Et, pour féconder l’air comme un palmier d’Asie,
N’a qu’à jeter au vent son voile parfumé !
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/26]]==
<poem>
Quinze ans ! - l’âge où la femme, au jour de sa naissance,
Sortit des mains de Dieu si blanche d’innocence,
Ligne 383 ⟶ 417 :
Il venait la passer chez une fille infâme,
Lui, chrétien, homme, fils d’un homme ! Et cette femme,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/27]]==
<poem>
Cet être misérable, un brin d’herbe, un enfant,
Sur son cercueil ouvert dormait en l’attendant.
Ligne 415 ⟶ 452 :
C’est toi qui, cette nuit, quand elle est arrivée,
Aux lueurs des éclairs, courais sous son manteau !
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/28]]==
<poem>
Hélas ! qui peut savoir pour quelle destinée,
En lui donnant du pain, peut-être elle était née ?
Ligne 448 ⟶ 488 :
Vers son père immortel n’en monte pas plus vite,
Pour tâcher de l’atteindre et de s’en plaindre à lui.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/29]]==
<poem>
Eh bien, lève-toi donc, puisqu’il en est ainsi,
Lève-toi les seins nus, belle prostituée.
Ligne 480 ⟶ 523 :
Pour t’en aller tout seul promener ton front pâle
Dans un cloître désert ou dans un vieux château ?
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/30]]==
<poem>
Que te disent alors tous ces grands corps sans vie,
Ces murs silencieux, ces autels désolés,
Ligne 512 ⟶ 558 :
Dis-moi, dans quel écho, dans quel air vivent-elles,
Ces paroles sans nom, et pourtant éternelles,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/31]]==
<poem>
Qui ne sont qu’un délire, et depuis cinq mille ans
Se suspendent encore aux lèvres des amants ?
Ligne 544 ⟶ 593 :
Lorsque le doux sommeil avait fermé vos yeux,
Et, quand l’orgue chantait aux rayons de l’aurore,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/32]]==
<poem>
Dans vos vitraux dorés vous la cherchiez encore.
Vous aimiez ardemment ! oh ! vous étiez heureux !
Ligne 576 ⟶ 628 :
Il ne voulait plus croire aux choses de la terre.
Mais, quand il se vit seul, assis sur une pierre,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/33]]==
<poem>
En songeant à la mort, il regarda les cieux.
Il n’avait rien perdu dans cet espace immense ;
Ligne 610 ⟶ 665 :
 
V
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/34]]==
<poem>
 
Quand Rolla sur les toits vit le soleil paraître,
Ligne 639 ⟶ 697 :
Quand le soleil se lève aux beaux jours de l’automne,
Les neiges sous ses pas paraissent s’embraser.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/35]]==
<poem>
Les épaules d’argent de la Nuit qui frissonne
Se couvrent de rougeur sous son premier baiser.
Ligne 671 ⟶ 732 :
A lui, qui, débauché jusques à la folie,
Et dans les cabarets vivant au jour le jour,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/36]]==
<poem>
Aussi facilement qu’il méprisait la vie
Faisait gloire et métier de mépriser l’amour !
Ligne 702 ⟶ 766 :
Pour engraisser la terre autour de ses tombeaux,
Chercher ses diamants, et nourrir ses corbeaux.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/37]]==
<poem>
 
Mais quand elle pétrit ses nobles créatures,
Ligne 736 ⟶ 803 :
L’ombre gagne ! il s’éteint, - l’éternité commence.
Tu n’aimeras jamais, toi qui n’as point aimé.
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/38]]==
<poem>
Rolla, pâle et tremblant, referma la croisée.
Il brisa sur sa tige un pauvre dahlia.
Ligne 769 ⟶ 839 :
 
« Oui, dans cette chétive et douce créature,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/39]]==
<poem>
La Résignation marche à pas languissants.
La souffrance est ma sœur, - oui ; voilà la statue
Ligne 802 ⟶ 875 :
Rolla s’était couché : son regard assoupi
Flottait, puis remontait, puis mourait malgré lui.,
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/40]]==
<poem>
Marie en soupirant entr’ouvrit sa paupière.
« Je faisais, lui dit-elle, un rêve singulier :
Ligne 834 ⟶ 910 :
Pas d’amis ? de parents ? personne sur la terre ?
Vous voulez vous tuer ? pourquoi vous tuez-vous ? »
</poem>
==[[Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/41]]==
<poem>
Elle se retourna sur le bord de sa couche.
Jamais son doux regard n’avait été si doux.