« Bretons de Lettres » : différence entre les versions
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proteste : « ''Belle, belle, o bone vir, sed nunc non
est vere, » et il redécrit à sa manière : « Le
circuit est médiocre et comme d'une demi-heure ou fort petite heure de chemin...
« La plus menue populace sont les artisans
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passage que les hommes et peu s'en faut
qu'ils ne logent ensemble. Et comme les logis
sont partie de pierre ardoisine et
plus grand nombre que j'aie jamais vu en
aucun autre lieu.
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sur le bord extérieur des fossés de l'enceinte
murale, lesquels sont aujourd'hui représentés
par les boulevards établis de la place de
:Juste Dieu ! que ce cours est sale !
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figurer la situation de cette infortunée ville,
rappelez-vous ou Rome ou Troie ou les villes
criminelles : ce n'est qu'un monceau de
que l'excellent Père affirmait qu'une « pluie
de feu visible » était tombée sur la ville, sans
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ville :
« On le mit au collège de Rennes. De ce
Eennes était alors comme aujourd'hui une
grande ville solennelle, sombre et morne, au
seuil de l'austère Bretagne. »
Bernardin de Saint-Pierre a eu la même
« Rennes m'a paru triste. Les faubourgs sont
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M. Taine non plus ira pas dépeint Rennes
comme « une ville enchanteresse. » Ses ''
« Belles grandes rues monumentales au
le goût. La ville a été brûlée au XVIII{{e}} siècle.
La Cathédrale, à colonnes superposées en
dedans, elle est blanche<ref>M. Taine écrivait ceci en 1863; on a surabondamment
maquillé la Cathédrale depuis.</ref> et plate »
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odeurs. »
Le type des habitants n'est pas plus
grêle, de souffreteux, de pâlot. » Cependant,
ne peut s'empêcher de remarquer M. Taine,
cela produit parfois chez certaines jeunes filles
des « expressions admirables de virginité
en croire M. Taine, ce ne seraient qu'apparences au grand jour et, la nuit, il faudrait en
rabattre avec la réalité. Enfin « saleté, puanteur, pauvreté, tapage, mendiants, » la ''Juiverie de Francfort'', et tous les « imbéciles de l'endroit » recevant les fonctionnaires à genoux
pour obtenir « des routes et des écoles...»
Quant aux m?urs, elles sont primitives : on
boit, on mange, on est « rouge, gonflé, on
fume, on danse, on est ivre-mort ! Pour
maîtres et lit quelques légendes, celle de sainte
Tryphine entre autres, mais comme il lit mal,
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puisqu'il appelle M. de la Villemarqué, ''Hersent''
au lieu de Hersart, et qu'il lait de Saint
mal vu aussi et qu'il a vu Rennes de travers.
Un ami d'Amiens, pour consoler le Rennais que
je suis, m'affirme que M, Taine a dû mal voir,
en effet. Ses notes sur Amiens, élogieuses
Il avait vu Rennes de travers encore, ce
qui dit :
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bienheureux, du moins— mais j'espère bien
que sa satire contre Rennes l'empêchera de
monter plus haut dans la hiérarchie céleste —
un bienheureux, le P. Grignion de Montfort, a
fulminé contre Rennes un cantique sévère. De
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Lé Père Grignion de Alonttort fut toujours
prolixe. Citons deux couplets seulement de sa
pieuse chanson, plus pieuse que poétique,
dit un de ses biographes, l'abbé Quérard, il
eût peut-être été l'un des plus grands poètes
de son siècle, » Mais, par modestie, sans doute,
comme saint Mathurin qui aurait pu être le
Bon Dieu et ne voulut pas, le Vénérable
voici la preuve :
:Tout est en réjouissance,
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À rapprocher de cette satire des ménages
Rennais, cette tradition sur leur mauvaise
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« À l'abbaie de Saint Melaine près Rennes,
y a plus de 600 ans, sont un costé de lard
voué et ordonné aux premiers qui, par an et
jour ensemble mariez, ont vescu sans débat,
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froid et sévère de l'ancienne cité parlementaire.
Si les maisons furent rebâties dans un style
uniforme avec un granit gris ou même
de l'Hôtel de Ville et les rues avoisinantes sont
dignes d'une grande cité. Mais tout autour...
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cité... »
« Le Palais de Justice, affirme Conty, a
Enfin, conclut Mme de Sévigné, à propos de
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C'est le dernier coup, en effet !
Aussi, c'est avec un peu de surprise et
récent de M. A. Pigeon, ''Un Ami du Peuple'', ces
aimables lignes que je transcris très volontiers,
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pas surpris de rencontrer, dans une des rues
qui avoisinent le Palais, un contemporain du
comte de Rieux et du maréchal de
qu'on voit encore à Paris dans la rue du Bac
et dans les rues qui l'entourent, forment
qui le protège. On sent là l'âme d'une époque
où les architectes savaient faire grand... De
graudes portes de pierre, des cours pavées...
Quelquefois une statue rappelant le style de
Coysevox ou de Coustou, un bas-relief
vaste, si majestueux, avec sa grande salle des
Pas-Perdus... avec ses longs couloirs, avec ses
statues grises et sa porte sculptée est lui-même
comme la fleur d'une époque processive et
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goûts artistiques des anciens commandants de
la province et rappellent un peu les
« Les églises de Rennes, Notre-Dame, Saint-Sauveur et la Cathédrale ont aussi d'anciennes
boiseries, des vitraux, des fragments de tombeaux qui font songer au passé. »
D'ailleurs, les « agréments de Rennes » ont
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rectifiée inspire jamais un poète.
''La Promenade du Canal, à Rennes'', a été
aussi, car c'est toujours en sonnets que s'exprime son ''quidquid tentabam''.
:Charmante promenade aux sentiers frais et lisses,
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:Elle, ma s?ur et moi, nous descendions les Lices.
Et, la rime y aidant un peu, — chez Boulay-Paty elle aide beaucoup, à moins qu'elle ne
nuise aux idées, — vous ne serez pas surpris
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que la promenade fit leurs ''délices''. Ne fait-elle
pas nos délices, aussi, puisqu'on nous la
ne sont pas éternelles et les Rennais d'aujourd'hui peuvent, comme ceux de jadis, pleurer
sur le Mail, délicieuse promenade<ref>''Nature'', Sonnet LXXX. </ref> », détruit
de nos jours pour la seconde fois.
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:Le beau qui meurt, poète, à tes pleurs doit s'attendre.
Et les pleurs de Boulay-Paty n'ont pas
Mail !
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:Sous le marteau disparaître en entier<ref>''Philosophie'', Sonnet LV.</ref>.
Vraiment nos pères furent de grands
64 BRETONS DE LETTRES
nigrée, c'est qu'ils ont détruit l'œuvre
encore des poètes parmi nous, ne devrions-nous pas venger par un sonnet la calme beauté
de nos rues et de nos places que les tramways
à trolley ont détruite à jamais. Boulay-Paty
pleurait ''la Place aux Arbres'' ; ne pourrions-nous
avoir un regret pour 'la Place de la Mairie'', et
refaire, sur la destruction de la Motte, le
:Comme à son sein la fille des champs met
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ture, aux rues propres, spacieuses, régulières,
bordées de trottoirs larges et de massives
hélas ! tout à fait moderne. La Vilaine y mèrite son nom, dans ses quais larges mais inanimés, silencieux et tristes<ref>''En Bretagne, de Saint-Malo à Brest'', May et Motteroz.
Paris.</ref>. »
Un autre<ref>''Zig-Zags en Brelagne'', P. Lethielleux, Paris.</ref> n'est pas séduit davantage par
les « casernes neuves, » par les beaux «
droits, » par les « embellissements » du goût
moderne qui, avec l'incendie, ont défiguré « la
vieille capitale. »
On connaît l'opinion de Mérimée<ref>''Notes de Voyage''.</ref> sur
huitième siècle déparent presque tous les édifices publics qui, d'ailleurs, construits en granit, offrent une teinte grise, uniforme, à laquelle mes yeux ont de la peine à s'habituer.
Il faut cependant reconnaître dans quelques-uns un caractère de grandeur. »
Mais l'éloge ne dure guère et Mérimée
« On a généralement peu de goût à Rennes,
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Peut-être Mérimée se trouvait-il à Rennes au
moment où l'évêque venait de faire enterrer
un certain nombre de vieux saints de bois, «
étaient grotesques ! » Et je comprendrais alors
sa critique, mais il l'eut atténuée pourtant, si
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vieux saints dans son église et qui les aimait,
donna l'ordre à son bedeau de les cacher dans
le clocher pour les soustraire à la vue de l'
— Vous n'avez donc pas de vieux saints ici ?
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— Il ne faut pas mentir à Monseigneur ;
nous avions des vieux saints, mais quand ils
ont su qu'on enterrait leurs camarades à
L'évêque ne put s'empêcher de rire :
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Encore une autre opinion et qui n'est pas
négligeable, d'autant qu'elle est
coïncidence curieuse, au moment où, débarqué à Nantes, il traversait Rennes pour se
rendre à Dinan, Stendhal visitait la « capitale
de la Bretagne. » Voici quelles étaient ses
« Comme je savais que Rennes avait été
m'attendais à n'y rien trouver d'intéressant
sous le rapport de l'architecture. J'ai été
qui est bien plus étonnant, une sorte de promenade à couvert, première nécessité dans
toute ville qui prétend à un peu de conversation.
« On a commencé depuis nombre d'années
une cathédrale, où les colonnes sont, ce me
semble, en aussi grand nombre qu'à Sainte-Marie Majeure, ou à Saint-Paul-hors des murs
(Rome). Mais, grand Dieu ! quel contraste !
Rien de plus sot que
du siècle de Louis XV.
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avec beaucoup de richesse. Ces vastes salles
disent bien : nous appartenons à..., ont bien
l'air d'appartenir à un palais: il y a
« La grande rue qui passe devant la place
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« À Sainte-Mclaine, l'ancienne cathédrale,
on voit des colonnes engagées, probablement
du XIIe siècle : leurs chapiteaux ont été
pudeur des fidèles.
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du XV{{e}} siècle, présente à l'extérieur quelques
ornements gothiques. Parmi les caricatures
sculptées à l'intérieur, on remarque un
au grand autel. Quel chemin les convenances
n'ont-elles pas fait depuis ce temps-là !
« Une porte de la ville est en ogive, et l'une
des pierres que l'on a employées pour la
« Il faut avouer que ta couleur ''gris-noirâtre''
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LECONTE DE LISLE ÉTUDIANT 69
des petits morceaux de granit carrés avec lesquels les
pas d'un bel effet.
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qui là est une bien petite rivière ; il me semble
qu'il est tombé depuis. J'ai été fort content
des promenades du Tabor et du Mail. Les
très bon effet au coucher du soleil ; c'était un
tableau du ''Canatello''.
« Je me suis hâté de courir au Musée, avant
que le jour me quittât ; les tableaux sont
une grosse église voisine la prive tout à tait
du soleil ; aussi elle est fort humide et les
un Guerchin presque tout à fait dévoré par
l'humidité. Dans deux ou trois petites salles,
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ont des yeux singuliers et bien dignes d'être
aimés ; mais, par l'effet de l'humidité, une
joue de Mme de Maintenon venait de se
« Il faut que l'on ait en ce pays-ci bien peu
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70 BRETONS DE LETTRES
de goût pour les arts : un Musée aussi
Un peu plus loin, Stendhal, en quittant
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au point de vue gastronomique et l'a louée :
c'est quelque chose. Par malheur, Leconte de
Lisle, au dire de son père, n'avait pas le
« Rennes, dit le vovageur d'outre-Manche,
est bien bâti. Il a deux belles places,
Le jardin des Bénédictins, appelé le Thabor,
mérite d'être vu.
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table d'hôte à ''La Grande Maison'' est fort bonne.
On y de nne deux services avec abondance de
plats et un ample dessert. Au souper, un
bon dessert. Chaque repas avec le vin ordinaire coûte quarante sols et pour vingt sols
de plus on a de bon vin : de sorte qu'avec de
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bon vin, ce n'est que 6 livres 10 sols par jour. »
Enfin pour terminer cette revue des
Scribe et Bayard (1829) :
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''Piffart''. — Notre pays ! « À tous les cœurs
bien nés... » La plus vilaine ville que je
souvenir de la patrie !... Je vois que tu as fait
comme moi, tu n'as pas pu y rester...»
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Somme toute, les reproches les plus graves
qu'on pût faire à la ville, vers 1840, étaient
ceux-ci, qu'Alphonse Marteville résume
étrangers admirent toujours en riant ce magnifique escalier-fontaine de la Motte<ref>On vient de le transporter pour faire une entrée monumentale au Thabor par la rue de Paris et l'eau y coule maintenant quelque peu et quelquefois dans les cascades.</ref>, qui
attend l'eau pour ses cascades. Rennes, en perdant son Parlement, a conservé ses habitudes
d'un autre siècle; elle ne peut croire qu'elle
soit le moins du monde destinée au commerce
et se proclame tour à tour, se drapant dans
son apathie, ville d'études, de droit, de
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vivent sans travailler, non dans l'aisance, mais
dans la gêne, à l'abri de quelques petits
Les chemins de ter, l'adduction des eaux,
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leur naissance.
Le mieux est de prendre l'opinion d'un
1838, l'année même où Leconte de Lisle se faisait inscrire sur les registres de la Faculté de
Droit. Ce contemporain, cet homme sage, c'est
l'abbé Manet, et son ''Essai sur la Ville de Rennes''
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serein à trois lieues de là. » Je vous fais grâce
de toutes les facilités de la vie qu'on y
bons légumes, fruits délicieux et des lièvres
et des lapins et des perdrix et du b?uf qui,
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Manet note encore que « de deux ou trois
points, Rennes se présente assez
publiques, ''mais''... et c'est ici que le ''mais'' familier triomphe et pendant près de cinq pages, pleines d'insinuations, qui, sous leur forme
volontairement vague, ressemblent terrible-
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74 BRETONS DE LETTRES
ment à des personnalités. Et c'est sur les
belles places ? Regardez passer tous ces gens,
et Manet les nomme au passage :
« Ce pauvre naufragé du déluge
de sang, trottant fièrement, la tête haute, prêt
à cracher au visage des victimes dont il
de boire, fléchissant sous l'influence du rameau de gui : et ce cortège bruyant de polissons, saluant d'un haro général ce vieux silène ;
ce maigre rentier végétant sans honneurs dans
ses foyers de mestiques ; et ce gros industriel
fou d'un bon dîner ; ce pétitionnaire
au médecin des fous ; et cet être sans nom
dont les grands cercles ne valent pas mieux
que les épicycles ; ces beaux messieurs et ces
belles dames ensevelis sous la dentelle, le
à demi cachés sous leurs guenilles ; ce jeune
insensé, livré à toutes les illusions de l'amour,
qui croit voir dans l'objet aimé un objet
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coquette qui n'a pas songé un seul instant à
embellir de saintes espérances son existence
terrestre ; ce politique turbulent, livré à d'
intermède propre à rapprocher des éléments
inassociables de leur nature ; et ce cacochyme
maladif allongé sur la pelouse, tout occupé de
se remémorer le tissu de ses anciennes
pérances invétérées : cette bonne vieille, revenue des joies vulgaires, causant tout bas
dans un coin avec Dieu ; et cette petite déité
d'argile fort satisfaite de sa draperie, de ses
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l'étui de cuir où sont renfermés sa pipe et
son briquet ; et ce priseur au ton doucereux
et emmiellé, vous offrant galamment une
cet adolescent sans expérience qui pense prématurémenl à asseoir sa vie en prenant femme ;
et cet ennuyeux barbon lassé de la sienne, qui
ne sait comment s'ingénier pour s'en
d'Égypte, est revenu faire mettre des compresses sur ses contusions, par ceux qui l'appelaient jadis tout court Gabriel ; et ce compagnon du Devoir, qui, las d'être une machine
à fabriquer des clous où des têtes d'épingle,
vient de s'engager, dans l'espoir de devenir un
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qui a des raisons pour se montrer très content
de tout ce qui existe dans notre ordre social ;
et ce modeste boutiquier qui continue de
libertin fini qui, n'ayant bientôt plus qu'une
bouche sans lèvres, ne cesse de blasphémer
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frayeurs excessives l'Être infiniment bon,
comme un marmot qui se cache à la vue d'un
objet inconnu : ces grosses tôles d'un fort
de la peine à tenir leurs bretelles affermies sur
leurs épaules ; ces bonnes, rassemblées sur le
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le granit et sur le marbre ; cette esquisse
d'homme dont les péripéties de l'existence sont
le matin et le soir et qui, sentant son
suspect de la fièvre jaune ; et ce malencontreux chanteur faisant dans une longue complainte le récit de ses nombreuses infortunes ;
Ce pauvre diable de gentillâtre fier encore de
sa misère native, se vantant à qui voulait l'
griser à la table du Président des États. Et
cette vénérable antique comtesse de N*** qui,
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pains au lait ou de babioles, soutenant à qui
mieux mieux les duels de la concurrence dans
leurs appels aux consommateurs ; et ce
vain, à ce qu'on puisse dire de ses compatriotes : les joueurs de Rennes<ref>« Mon fils est revenu de Rennes, écrivait Mme de Sévigné ;
il y a dépensé 400 francs en trois jours. »</ref>, comme on disait
jadis les buveurs d'Auxerre, les fainéants de
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particuliers. Chez eux l'honneur ne s'escompte
pas, et s'il est ailleurs des palais où l'argent
est tout, il est là des chaumières où il est
de fournir l'Europe d'arlequins et leur coutume n'est nullement de laisser d'un œil sec
le misérable languir à leur porte pour aller au
théâtre pleurer les malheurs de la famille
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Les Rennais ne sont pas loin, à ce compte,
d'avoir maintenant toutes les qualités, et c'é-
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abbé, qui dit encore qu'« on se ressent peu, à
Rennes, de l'entêtement indomptable reproché
aux habitants de la partie basse de la
l'on ajoute que « les belles-lettres y sont cultivées, que les jeunes gens ont du goût pour
le commerce et l'état militaire, qu'ils s'y faisaient moines lorsque c'en était la mode, »
Rennes était, vers 1838, comme il est aujourd'hui, un petit paradis terrestre, surtout lorsque l'Adam avait nom Leconte de Liste.
Voilà dans quelle ville, peu différente à cette
époque de ce qu'elle avait été aux dix-sep-
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LECONTE DE LISLE ÉTUDIANT
En terminant, il demande à M. Henri Heine de
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à leurs tendances particulières, » on pourrait,
peut-être déjà pressentir sous cette formule,
— si peu nette
sion d'une personnalité qui se cherche et le
rêve d'une réaction contre les devanciers.
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