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à laquelle ils tendent. C’est un sujet de tristesse et de découragement que de voir, à l’époque où nous vivons, cette vérité, qui ressort des études les plus simples, incomprise encore dans son application à la vie sociale. N’est-il pas temps que les hommes chargés de conduire les nations se préoccupent enfin des lois immuables de la vie universelle, et considèrent comme la première de ces lois celle qui établit la solidarité de toutes les races, de toutes les nations, de tous les hommes ? Et s’ils veulent la lire dans l’histoire, cette loi qu’ils peuvent découvrir au simple aspect de tout être vivant, qu’ils en ouvrent les annales, et ils verront que jamais un peuple, quelle qu’ait été sa puissance, n’a trouvé dans la prospérité apparente obtenue pour lui seul, ni la vraie liberté, ni le vrai bonheur. Les maîtres du monde, les victorieux ont été à toutes les époques aussi malheureux que les vaincus. Rome, qui dominait les nations, était-elle autre chose qu’un peuple d’esclaves et de plébéiens asservis par quelques patriciens orgueilleux ? La nation anglaise, cette riche propriétaire, cette avide marchande qui voudrait réduire tous les peuples à la condition de prolétaires cultivant ses domaines et achetant ses produits à des prix réglés suivant son bon plaisir, qu’est-elle parvenue à réaliser sur le sol de ses trois royaumes ? Regardez l’Irlande, regardez les villes manufacturières de l’Écosse et de l’Angleterre ; osez approfondir la misère de ces populations parvenues à la fois à l’extrême dénuement et à l’extrême richesse, et répondez…
à laquelle ils tendent. C’est un sujet de tristesse et de découragement que de voir, à l’époque où nous vivons, cette vérité, qui ressort des études les plus simples, incomprise encore dans son application à la vie sociale. N’est-il pas temps que les hommes chargés de conduire les nations se préoccupent enfin des lois immuables de la vie universelle, et considèrent comme la première de ces lois celle qui établit la ''solidarité'' de toutes les races, de toutes les nations, de tous les hommes ? Et s’ils veulent la lire dans l’histoire, cette loi qu’ils peuvent découvrir au simple aspect de tout être vivant, qu’ils en ouvrent les annales, et ils verront que jamais un peuple, quelle qu’ait été sa puissance, n’a trouvé dans la prospérité apparente obtenue pour lui seul, ni la vraie liberté, ni le vrai bonheur. Les maîtres du monde, les victorieux ont été à toutes les époques aussi malheureux que les vaincus. Rome, qui dominait les nations, était-elle autre chose qu’un peuple d’esclaves et de plébéiens asservis par quelques patriciens orgueilleux ? La nation anglaise, cette riche propriétaire, cette avide marchande qui voudrait réduire tous les peuples à la condition de prolétaires cultivant ses domaines et achetant ses produits à des prix réglés suivant son bon plaisir, qu’est-elle parvenue à réaliser sur le sol de ses trois royaumes ? Regardez l’Irlande, regardez les villes manufacturières de l’Écosse et de l’Angleterre ; osez approfondir la misère de ces populations parvenues à la fois à l’extrême dénuement et à l’extrême richesse, et répondez…


Et la France, pour avoir conquis et possédé l’Europe, avait-elle donc conquis et possédait-elle le bonheur ?
Et la France, pour avoir conquis et possédé l’Europe, avait-elle donc conquis et possédait-elle le bonheur ?