« César Cascabel/Deuxième partie/Chapitre II » : différence entre les versions

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La nuit était tellement épaisse que c'est à peine si les fanaux parvenaient à éclairer le champ sur une vingtaine de pas. En même temps, la bourrasque se déchaînait avec plus de furie. Il ne neigeait pas, et les flocons, qui papillonnaient dans l'air, étaient ceux que le vent arrachait à la surface de l'ice-field.<br>
Et encore si la solidification eût été complète ! Or, il n'en était rien. On sentait les glaçons s'entrouvrir au milieu de craquements prolongés. Il se produisait des fissures par lesquelles l'eau de la mer jaillissait en gerbe.
M. Serge et ses compagnons allèrent ainsi pendant une heure, ayant à chaque instant cette crainte que le champ de glace se brisât sous leurs pieds. Suivre une direction exacte devenait impraticable, quoique Jean essayât de la relever tant bien que mal sur l'aiguille de la boussole. Par bonheur, à marcher vers l'ouest, il n'en était plus comme de l'îlot Diomède, que l'on avait pu craindre de dépasser soit au nord, soit au sud sans l'avoir reconnu. La côte sibérienne s'étendait à une dizaine de lieues sur les trois quarts de l'horizon, et oneon ne pouvait la manquer.<br>
Mais il fallait y arriver, et la première condition, c'était que la ''Belle-Roulotte'' ne s'engloutît pas dans les profondeurs de la mer de Behring !<br>
 
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