« Lettres politiques/04 » : différence entre les versions

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par un grossier morceau de corde, et en marchant pieds nus, comme il est ordonné à tous ceux qui n’ont pas l’honneur d’appartenir à la secte des sunnites. C’est avec ces avantages que voyagent dans l’Asie centrale les officiers de notre nation. On intima à celui-ci l’ordre de s’abstenir de l’encre et de la plume, de fumer, de boire du vin, d’aller à cheval dans la ville, de fréquenter les esclaves, moyennant quoi on lui permit de se reposer quelque temps à Boukhara. Il écrivait la nuit, à tâtons, accroupi sur sa natte et le corps entièrement couvert de son manteau !
 
Lisez, monsieur, lisez le récit que ce voyageur a ainsi tracé de ses souffrances et de ses périls ; suivez-le depuis Boukhara jusqu’à la frontière de la Perse, à travers le pays des Turcomans, le long de l’Oxus, dans ces terribles déserts où l’on souffre à la fois d’un froid semblable à celui de la Russie et d’une chaleur aussi brûlante que celle de l’Inde. Passez avec lui I’Oxus sur une étendue de glaces de deux mille pieds, et bientôt vous arriverez à l’extrémité de la Boukharie, où cesse toute civilisation et commence le grand désert, dont la solitude n’est troublée que par quelques bandes de brigands turcomans qui vont vendre de malheureux esclaves, russes et persans, à Boukhara. Notre jeune compatriote rencontra une expédition semblable dès son entrée dans ce désert, et il rapporte cet incident d’une manière touchante. - « Ces esclaves étaient persans, dit-il. Cinq d’entre eux étaient enchaînés ensemble, et s’avançaient au milieu des sables amoncelés. Un cri général de compassion s’éleva de notre caravane, quand elle passa devant ces pauvres misérables, et notre empathie ne manqua pas d’affecter ces infortunés. Ils poussèrent un cri et lancèrent un regard de regret quand les derniers chameaux de la caravane, allant dans leur patrie, se trouvèrent près d’eux. Celui que je montais faisait partie de l’arrière-garde. Je m’arrêtai pour écouter les tristes récits de ces captifs. Ils avaient été pris par les Turcomans à Ghaïn, peu de semaines avant, au moment où la culture de leurs champs les avait fait sortir, de leurs maisons. Je leur donnai tout ce que je pus, un melon ; c’était bien peu de chose, mais il fut reçu avec gratitude, car les Turcomans ne leur fournissent de l’eau et des résulte qu’en petite quantité, afin que la faiblesse les empêche de s’enfuir. » - Dans la caravane même dont le voyageur faisait partie, se trouvaient quelques Persans qui avaient vécu en esclavage dans le Turkestan, et qui s’en retournaient à la dérobée, après avoir racheté leur liberté. Ils faillirent plusieurs fois être repris, et leurs craintes, durant ce voyage, n’en furent pas un des é
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pisodesépisodes les moins intéressans. Quant à l’officier anglais, il passait alors pour un Hindou, et, sous ce titre, il échappa à tous les dangers qui le menaçaient. Il commença seulement à respirer à Meched, qui est la limite du pays occupé par les Turcomans nomades, et il put gagner de là Astrabad, sur la mer Caspienne, en passant par les montagnes et les défilés où s’exercent les brigandages des féroces Alamans. Le meilleur moyen de vous rendre compte de ce trajet, monsieur, est d’ouvrir la carte où le lieutenant Burnes a tracé, au moyen d’une ligne rouge, la route qu’il a suivie. En prenant un compas, et en fixant l’une de ses pointes sur Lahor, vous n’aurez qu’à le faire tourner, en traçant une circonférence, pour vous assurer que la distance de Lahor à Astrabad, sur le bord de la mer Caspienne, est plus que double de la distance de Lahor à Haïder-abad, près de l’Océan indien. Quant aux difficultés de ce trajet, vous les connaissez maintenant : d’un côté, pour les Anglais, l’Indus à remonter, à travers des populations défiantes et belliqueuses ; de l’autre, pour les Russes, le grand désert à traverser, ainsi que la Boukharie ou l’Afghanistan. Voilà, monsieur, de terribles voyages, des espaces effrayans, et vous conviendrez que, si nous devenons ennemis de ce côté, les Russes et nous, ce ne sera par le motif de proximité, qui fait aussi souvent qu’on devient amoureux, comme le disait votre spirituel Benjamin Constant.
 
Vous allez sans doute me demander comment se font les importantes communications de l’Angleterre et de la Russie avec l’Asie centrale. Il y a eu de tout temps, monsieur, des marchands de l’Asie centrale qui sont allés chercher des produits étrangers, et exporter des marchandises du pays, en Égypte, en Perse, et dans les pays voisins de la mer Caspienne. Ce commerce de caravanes est de toute antiquité, et dans les grottes sépulcrales de l’Heptanomide ou de l’Égypte moyenne, on trouve encore des peintures qui représentent des caravanes de ''Namou'', conduisant des animaux chargés de marchandises. Les hiéroglyphes indiquent expressément que ce sont des marchands, et on ne peut douter que ce ne soient les aïeux des marchands qui font encore le commerce extérieur de cette partie de l’Asie. J’ai vu moi-même nombre de ces marchands boukhares, et je les ai fréquentés pendant quelque temps. Vous ne pouvez vous figurer la patience, la sobriété, la persévérance, le courage et l’ardeur commerciale de ces gens-là. Dans l’espoir du moindre bénéfice, ils parcourent des distances dont vous seriez effrayé, et ils ont surtout la première des qualités des marchands, qui est de savoir risquer beaucoup
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de première classe étaient admis par le gouvernement à fournir en hypothèque sur leurs immeubles le cautionnement qu’on devait déposer jusqu’à la sortie des marchandises. Cette mesure favorable aux Russes qui faisaient payer des intérêts considérables aux marchands étrangers, empêcha le transit de prendre autant d’essor qu’autrefois ; mais ce passage de marchandises était devenu important pour les provinces transcaucasiennes, et un oukase ayant donné de grands privilèges aux marchands de cette partie de l’empire, les marchandises étrangères y furent dirigées par terre. Les marchands de Leipsig se rendaient aussi à Trieste, d’où ils expédiaient leurs transports à Redout-Kalé ; mais les fabricans russes, grands amis des prohibitions, comme tous les fabricans du monde, réclamèrent, et des entraves furent mises à la circulation des produits étrangers. Toutes les marchandises expédiées en transit à Odessa furent soumises immédiatement aux droits, tandis qu’on ne les acquittait jusqu’alors qu’à la sortie, moyennant un cautionnement qui exigeait le paiement de quelques intérêts, mais non, des avances considérables, et l’importation cessa, de la sorte presque entièrement. Ce fut alors que le commerce étranger, particulièrement celui de d’Angleterre, prit la route de Trébizonde.
 
Le but des mesures de restriction prises par le gouvernement russe, en 1831, était d’ouvrir une voie aux produits des manufactures russes, en Perse, en Turquie et dans le midi de l’empire ; mais les fabriques russes produisaient encore peu et produisaient mal. Jadis les Arméniens venaient acheter des produits russes à Makarief on à Novgorod-la-Neuve, en remontant la Volga depuis Astracan, et, la redescendant, ils gagnaient quelque port méridional de la mer Caspienne, d’où ils se rendaient, en peu de jours, par terre, à Tillis ou à Tauris. Ces temps étaient passés, et on ne les vit pas revenir. Depuis que les ports transcaucasiens avaient été ouverts aux marchandises étrangères, les Arméniens s’étaient accoutumés à acheter de bonnes marchandises à bon marché, et ces infatigables marchands aimèrent mieux se rendre à Leipsig, et faire venir leurs marchandises par Trieste et Trébizonde jusqu’à Tauris. Les marchands russes eux-mêmes firent ce commerce, et le relevé des douanes de Tauris pour 1833 prouve qu’ils sont venus y vendre pour 433,000 roubles de marchandises de Leipzig, et 261,110 roubles de marchandises anglaises et autres achetées à Constantinople. Le port de Trébizonde est devenu ainsi très florissant par l’effet même des mesures prises par le gouvernement russe, et a é
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été surtout fréquenté par les Anglais, qui y ont fait des établissemens considérables. On n’y payait jusqu’à présent que deux pour cent au profit des gardiens des magasins, et jusqu’à la frontière de Perse les marchandises n’étaient soumises à aucun droit. Le commerce de Trébizonde, fait principalement par l’Angleterre, s’élevait, il y a deux ans, à vingt-cinq millions de francs. C’est encore l’Angleterre qui approvisionne la Perse, l’Anatolie, et une partie de l’Asie centrale, de draps, d’indiennes, de papier, de sucre, de café, de verreries, de porcelaines et d’objets d’acier. Une seule caravane, partie de Tauris en 1834, était de six cent cinquante chameaux. Il est vrai qu’elle fut en partie pillée par les Lourdes. Il est également vrai que le port de Trébizonde est dangereux durant six mois de l’année, et que depuis le mois de septembre jusqu’au mois d’avril les résulte sont forcés de jeter l’ancre dans une anse mal abritée des vents ; mais le commerce a ses périls, et l’Angleterre fera l’impossible pour conserver l’usage libre de ce port, à peine abrité, ainsi que de cette dangereuse route, infestée par les Lourdes.
 
L’Angleterre conservera lui de grands avantages sur la Russie par l’excellence et le bon marché de ses produits ; mais la Russie a déjà reconnu que ses mesures restrictives ont augmenté l’importance du commerce anglais, en même temps qu’elles ont privé le commerce russe du bénéfice du transit, et elle a modifié ses dispositions. De plus, elle améliore chaque jour ses produits, en faisant venir d’Angleterre nos meilleures machines, qu’elle s’applique à imiter, et enfin elle cherche à s’attirer la prépondérance en Perse, dans un but tout commercial, et c’est ce qui nous inquiète le plus. Ajoutez, monsieur, que la Perse et la Russie ont un intérêt commun à pénétrer un peu avant dans le Turkestan et le Khiva, pour y mettre fin au commerce d’esclaves, qu’une expédition a même été déjà proposée par la Russie à la Perse dans ce dessein, et vous ne douterez plus que nous n’ayons quelque sujet d’être ombrageux en ce qui nous concerne au-delà de Constantinople et de la mer Noire. Je sais que l’industrie russe ne fait que naître ; mais il y a dix ans qu’elle marche d’un pas rapide, et dix ans de progrès semblables laisseront bien peu à faire. La Russie, comme le disait un de vos écrivains, M. de Bonald, est en ce moment dans des conditions convenables pour faire de grandes choses, car elle offre la réunion d’un gouvernement éclairé et d’un peuple barbare ; et j’ajoute qu’elle a affaire à des états qui sont, non pas dans des conditions
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projets d’accommodement différens : une confédération orientale, la saisie de l’Égypte comme gage si le ''statu quo'' était détruit, et enfin le partage de la Syrie entre le pacha d’Égypte et la Porte. Vous conviendrez que, si votre gouvernement n’arrange pas les affaires d’Orient, ce ne sera pas faute de conseils. Vous n’aurez pas de peine à croire que de ce côté-ci du détroit on est plus sobre en fait de spéculations, et qu’on s’occupe beaucoup moins de l’équilibre européen que de la nécessité de conserver les débouchés ouverts aux marchandises anglaises. A défaut de solution anglaise à vous envoyer en échange des vôtres, en voici une dont je vous dois certainement communication, car elle a été mise en circulation en ma présence, par un de vos compatriotes, qui a la réputation de ne parler jamais sérieusement, mais qui pourrait bien avoir dérogé cette fois, à ses habitudes. - Que peut-il arriver de plus fâcheux ? disait-il. Un conflit entre le sultan et le pacha d’abord, puis une expédition de la Russie pour soutenir le sultan à sa façon, et enfin un conflit de l’Angleterre et la Russie pour déloger celle-ci des Dardanelles ; car les Anglais ne peuvent, en aucun cas, souffrir l’établissement des Russes à Constantinople. Or, la France n’a rien à perdre, et peu de chose à faire surtout, dans ces trois cas ; car, ou la Turquie redeviendra une puissance en écrasant le pacha, et l’équilibre sera rétabli en Europe, ou, l’Angleterre et la Russie auront à lutter pour l’Orient, et l’Europe sera forcée de prendre part pour l’Angleterre, et peut-être de choisir la France pour arbitre. Ainsi le rôle de la France est toujours le meilleur, et ses intérêts sont les moins compromis. Cette boutade a un côté vrai, je le dis avec mon impartialité ordinaire. La France est intéressée au maintien de l’empire ottoman sous le point de vue politique, tandis que l’Angleterre a un intérêt politique et un intérêt commercial immense à la conservation de cet empire. La France, il faut le dire, a le beau rôle ; nous verrons si elle saura le jouer. Elle seule peut-être, parmi les quatre grandes puissances, n’est pas intéressée pour l’heure à éviter le démembrement de l’empire ottoman, et, toute épigramme à part, je suis sûr que c’est elle qui s’y opposera le plus sincèrement. La Russie a pris aux Turcs tout ce qu’elle pouvait leur prendre sans s’exposer à donner envie à l’Europe de faire une croisade en faveur des infidèles. Elle leur a enlevé une partie de la Tartarie, la Crimée, les forteresses des provinces turques septentrionales, les côtes d’Abasie, la domination de la mer Noire, le commerce de la Perse ; elle s’est créé, par la protection, des sujets au sein même de l’empire turc ; elle l’a forcé de recourir à une
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réforme qui affaiblit les sentimens religieux et nationaux, sauvegarde de cet état ; enfin, récemment, elle a fermé la mer Noire aux flottes des autres puissances. Que peut-elle vouloir de plus ? La possession de Constantinople, la clé de sa maison, comme disait l’empereur Alexandre ? Mais les avantages qu’acquiert une puissance doivent toujours être mis en balance avec les avec lui qui peuvent en résulter pour elle. La Russie s’ouvrirait, par Constantinople, l’entrée de la Méditerranée ; mais elle réunirait par cela même, contre elle, toutes les puissances méditerranéennes, en tête desquelles figurent la France, l’Autriche et l’Angleterre, et une foule d’états secondaires qui seraient entraînés. Je ne sais si la Russie voit assez froidement sa situation pour raisonner ainsi ; mais assurément aujourd’hui ce serait son meilleur calcul. Pour l’Autriche, l’Orient lui est ouvert, sous le rapport commercial, par deux voies, le Danube et les Dardanelles. Ses produits nombreux débouchent par les deux seules ouvertures de la mer Noire, et elle fait dans cette mer un double commerce, italien et allemand. Les produits de cet empire industrieux s’avancent même par ces voies dans l’Asie centrale, et l’Autriche figure avec avantage dans le tableau des exportations qui se font par Trébizonde. En un mot, comme puissance méridionale, l’Autriche est intéressée commercialement à la conservation de l’empire turc, et, comme puissance du Nord, elle est obligée de maintenir ce poids dans la balance politique de l’Europe. Quant à la Prusse, elle se trouve déjà trop anéantie par le voisinage de la Russie, pour ne pas arrêter de tous ses efforts le développement ultérieur de cette puissance colossale, colossale surtout relativement à la Prusse et à l’étroite voie qu’elle dessine entre les états de l’Allemagne, depuis la frontière de la Russie jusqu’à la frontière de France. Je pourrais ainsi, monsieur, vous exposer successivement toutes les raisons qu’ont devers eux les différens états de l’Europe, même les plus petits, pour concourir au maintien de l’empire de Turquie ; et plus j’examine, plus je vois que la France seule n’a pas un intérêt aussi majeur à contribuer à la durée de cet état de choses. Le commerce direct de la France avec le Levant n’est pas très étendu, il diminue même chaque jour ; ses relations avec l’Asie centrale sont nulles, la présence d’une puissance maritime de plus dans la Méditerranée ne peut que diviser l’empire de cette mer, et empêcher, dans l’avenir, l’Angleterre de s’en faire la dominatrice exclusive, comme il arriva dans la guerre contre Napoléon. Enfin, n’importe quel serait l’état d’assoupissement où se trouverait plongée la politique françfrançaise,
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aise, au moment du partage de l’empire ottoman, on ne pourrait y procéder sans donner des résulte à la France ; et, si la France ne dormait pas ce jour-là trop fort, ces résulte ne pourraient être moins qu’une île ou deux dans l’Archipel, un port en Égypte, ou le Rhin. Peut-être même diriez-vous : ''Et le Rhin''. Vous voyez bien, monsieur, que vous serez des héros de désintéressement, en prêchant une croisade en faveur de l’empire ottoman.
 
Prêchez-la donc bien haut, car vous ne pouvez être suspects. Depuis que vous avez renoncé à la chevalerie féodale que vous exerciez, sous Napoléon, quand vous détroussiez les rois sur les grandes routes de Vienne, de Berlin ou de Moscou, vous avez embrassé les véritables principes de la chevalerie espagnole, qui consistait à combattre pour l’honneur, et l’Europe en a eu des preuves assez fréquentes pour ne pas douter de votre sincérité. L’Europe tout entière, et à sa tête l’Angleterre avec son aristocratie, ont déposé l’armet et la lance pour s’asseoir paisiblement dans le comptoir, l’aune à la main ; la France seule fait encore passer ses sentimens avant ses intérêts. C’est une noble conduite qui ne vous enrichira pas, mais qui ne manquera pas de vous faire beaucoup d’honneur ; et c’est toujours une grande satisfaction que de vivre en gentilshommes dans cette sordide Europe de marchands. Je vois, par un rapport qui vient d’être fait à votre chambre des députés au sujet des affaires d’Orient, que vous comptez encore ne pas déroger en cette circonstance. Vous avez, comme le dit très bien ce rapport, le double avantage d’être puissans et de n’être pas suspects dans cette affaire d’Orient. Non, monsieur, vous n’êtes pas suspects ; quant à nous du moins, nous ne vous suspectons pas le moins du monde de songer à vos intérêts commerciaux, et c’est là ce qui fait que nous vous admirons. La commission que vous avez nommée, et dont émane ce rapport, entend admirablement cette politique, et nous accepterons, pour notre part, avec un vif empressement la combinaison qu’elle prescrit à votre gouvernement. Il s’agit d’intervenir pour que la paix soit maintenue, et de forcer la Porte ottomane à signer, avec la France, l’Angleterre et l’Autriche, un traité de garantie réciproque tout semblable à celui qu’elle a contracté avec la Russie. L’Autriche proposait en 1829, comme je vous l’ai dit, à la France, le partage de la Turquie ; mais lui avant, le 14 mars 1812, elle avait signé avec la France un traité qui garantissait l’intégrité du territoire de l’empire ottoman, et elle est libre de revenir à l’un ou à l’autre de ses antécédens. L’intervention est donc possible, et pour nous autres Anglais, elle est infiniment