« César Cascabel/Deuxième partie/Chapitre II » : différence entre les versions

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:- D'ailleurs, cet état de choses ne saurait durer, ajouta M. Serge. Si peu précoce que soit l'hiver, cette année, nous voilà bientôt à la fin d'octobre, et, quoique le thermomètre ne marque en ce moment que zéro, il peut tomber d'un jour à l'autre d'une vingtaine de degrés. Que le vent vienne à sauter au nord, l'ice-field sera aussi solide qu'un continent. Donc, mon avis très réfléchi est d'attendre, si rien ne nous oblige à partir. »<br>
C'était prudent, à tout le moins. Aussi fut-il décidé que la ''Belle-Roulotte'' séjournerait sur l'îlot Diomède, aussi longtemps que le passage du détroit ne serait pas assuré par un froid intense.<br>
Pendant cette journée, M. Serge et Jean visitèrent en partie cette base granitique qui leur offrait toute sécurité. L'îlot mesurait trois kilomètres de circonférence. Même l'été, il devait être absolument aride. Un entassement de roches, rien de plus. Néanmoins, il eût suffi à recevoir les piles du fameux pont de Behring que réclamait Mme Cascabel, si jamais les ingénieurs russes et américains songeaient à réunir les deux continents — contrairement à ce que fait si volontiers M. de Lesseps.<br>
Tout en se promenant, les visiteurs prenaient bien garde d'effrayer les phoques. Et pourtant, il était visible que la présence d'êtres humains maintenait ces animaux dans un état de surexcitation au moins singulier. Il y avait de grand mâles, qui poussaient des cris rauques, en rassemblant autour d'eux leurs familles, très nombreuses pour la plupart, car ils sont polygames, et quarante à cinquante adultes ne reconnaissent qu'un seul père.<br>
 
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