« Philosophie de Fichte » : différence entre les versions

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{{journal|Philosophie de Fichte|[[A. Barchou-Penhouen]]|[[Revue des Deux Mondes]]T.5, 1832}}
 
==__MATCH__:[[Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/577]]==
 
 
<center>DESTINATION DE L’HOMME.</center>
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Selon Fichte, l’homme, aux premiers pas qu’il fait dans les voies de la méditation, commence par douter. Il arrive ensuite à la science, c’est-à-dire, à savoir son ignorance ; et de là, va bientôt se réfugier dans la croyance. C’est le cercle que parcourt inévitablement sa pensée.
 
Se prenant d’abord d’une vive curiosité sur le monde extérieur, sur sa nature intime, sur sa destinée, il demande à mille et mille systèmes la solution de ces insolubles problèmes ; il tourmente des innombrables transformations qu’il essaie de lui faire subir la grande équation qu’a livrée à ses méditations l’éternel géomètre ; mais il ne tarde pas à comprendre que ce n’est pas à sa misérable algèbre, à ses débiles mains qu’il a été donné d’en dégager la redoutable inconnue. Un trouble étrange s’empare alors de son esprit ; pour la première fois, il conçoit, il touche, pour ainsi dire, de ses propres mains le vide, le néant de la science, où naguère il se complaisait orgueilleusement. Il voit le monde réel qui reposait sur la science, qui pour l’homme n’existe que parce que l’homme le sait, chanceler sur sa base, se couvrir de ténèbres, se peupler de fantômes ; la terre manque sous lui, le cœur lui défaille ; et cependant, au-dedans de lui, ''Psyché'' (1)<ref>Il est sans doute assez inutile de rappeler que c’est le nom grec de l’âme.</ref>, l’immortelle ''Psyché'', dans le souvenir ou dans l’espérance d’un monde autre et meilleur, faisant effort pour livrer au vent de consolantes croyances, ses ailes enchaînées, s’agite avec de douloureuses, d’inexprimables angoisses au sein de l’étroite et passagère enveloppe qui l’emprisonne.
 
Mais laissons maintenant parler Fichte ; écoutons-le raconter lui-même ce premier acte de la grande trilogie qu’il a essayé de retracer.
 
(1) Il est sans doute assez inutile de rappeler que c’est le nom grec de l’âme.
 
 
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La liberté et la nécessité m’appellent tour-à-tour. Il faut que je me jette dans les bras de l’une ou de l’autre. Le repos de ma vie, que dis-je ? ma vie elle-même, la réalité de mon existence, dépendent de ce choix. Je ne puis demeurer indécis ; en même temps, pour comble de misère, aucun moyen ne m’est donné de sortir d’indécision.
 
EtrangeÉtrange et douloureuse perplexité où m’a précipité la plus noble résolution que j’aie prise de ma vie ? Qui pourra m’en délivrer ? Quelle puissance saura me sauver de moi-même ?