« Page:Œuvres complètes de H. de Balzac, I.djvu/7 » : différence entre les versions

Chdubois (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
Luciliou (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 7 : Ligne 7 :
Cette mansarde était perchée rue de Lesdiguières, n°9, près de l’Arsenal, dont la bibliothèque offrait ses ressources au jeune travailleur. Sans doute passer d’une maison abondante et luxueuse à un misérable réduit serait une chose dure à un tout autre âge qu’à vingt et un ans, âge qui était celui de Balzac ; mais si le rêve de tout enfant est d’avoir des bottes, celui de tout jeune homme est d’avoir une chambre, une chambre bien à lui, dont il ait la clef dans sa poche, ne pût-il tenir debout qu’au milieu : une chambre, c’est la robe virile, c’est l’indépendance, la personnalité, l’amour !
Cette mansarde était perchée rue de Lesdiguières, n°9, près de l’Arsenal, dont la bibliothèque offrait ses ressources au jeune travailleur. Sans doute passer d’une maison abondante et luxueuse à un misérable réduit serait une chose dure à un tout autre âge qu’à vingt et un ans, âge qui était celui de Balzac ; mais si le rêve de tout enfant est d’avoir des bottes, celui de tout jeune homme est d’avoir une chambre, une chambre bien à lui, dont il ait la clef dans sa poche, ne pût-il tenir debout qu’au milieu : une chambre, c’est la robe virile, c’est l’indépendance, la personnalité, l’amour !


Voilà donc maître Honoré juché près du ciel, assis devant sa table, et s’essayant au chef-d’œuvre qui devait donner raison à l’indulgence de son père et démentir les horoscopes défavorables de ses amis. – Chose singulière, Balzac débuta par une tragédie, par un ''Cromwell !'' Vers ce temps-là, à peu prés, Victor Hugo mettait la dernière main à son ''Cromwell'', dont la préface fut le manifeste de la jeune école dramatique.
Voilà donc maître Honoré juché près du ciel, assis devant sa table, et s’essayant au chef-d’œuvre qui devait donner raison à l’indulgence de son père et démentir les horoscopes défavorables de ses amis. – Chose singulière, Balzac débuta par une tragédie, par un ''Cromwell !'' Vers ce temps-là, à peu près, Victor Hugo mettait la dernière main à son ''Cromwell'', dont la préface fut le manifeste de la jeune école dramatique.