« Le Chevalier de Maison-Rouge/3 » : différence entre les versions

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— Alors, citoyenne, si vous êtes bonne patriote, vous n’avez rien à cacher. D’où veniez-vous ?
 
— Oh ! monsieur, de grâce ! dit l’inconnue. Il y avait dans ce monsieur une telle expression de pudeur si profonde et si douce, que Maurice crut être fixé sur le sentiment qu’il renfermait.
 
Il y avait dans ce ''monsieur'' une telle expression de pudeur si profonde et si douce, que Maurice crut être fixé sur le sentiment qu’il renfermait.
— Certes, dit-il, cette femme revient d’un rendez-vous d’amour. Et, sans qu’il comprît pourquoi, il sentit à cette pensée son cœur se serrer. De ce moment il garda le silence.
 
— Certes, dit-il, cette femme revient d’un rendez-vous d’amour.
 
— Certes, dit-il, cette femme revient d’un rendez-vous d’amour. Et, sans qu’il comprît pourquoi, il sentit à cette pensée son cœur se serrer. De ce moment il garda le silence.
 
Cependant les deux promeneurs nocturnes étaient arrivés à la rue de la Verrerie, après avoir été rencontrés par trois ou quatre patrouilles, qui, au reste, grâce au mot de passe, les avaient laissés circuler librement, lorsqu’à une dernière, l’officier parut faire quelque difficulté.
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— Qui est-elle ?
 
— C’est… la sœur de ma femme.

L’officier les laissa passer.
 
— Vous êtes donc marié, monsieur ? murmura l’inconnue.
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— Madame, dit à son tour Maurice, le nom de femme est un titre sacré et qui ne doit pas se donner légèrement. Je n’ai point l’honneur de vous connaître.
 
Ce fut à son tour que l’inconnue sentit son cœur se serrer, et elle garda le silence.

En ce moment ils traversaient le pont Marie. La jeune femme marchait plus vite à mesure que l’on approchait du but de la course. On traversa le pont de la Tournelle.
 
— Nous voilà, je crois, dans votre quartier, dit Maurice en posant le pied sur le quai Saint-Bernard.
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— Aucun.
 
— En ce cas, je me retire.

Et Maurice fit un froid salut en se reculant de deux pas en arrière.
 
L’inconnue demeura un instant immobile à la même place.
 
— Je ne voudrais cependant pas prendre congé de vous ainsi, dit-elle. Voyons, monsieur Maurice, votre main.

Maurice se rapprocha de l’inconnue et lui tendit la main.
 
Il sentit alors que la jeune femme lui glissait une bague au doigt.
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— Vous m’étourdissez, ma parole d’honneur, avec cette exigence.
 
— Eh ! jurez donc, monsieur ; vous ne risquez pas grand’chosegrand-chose, ce me semble.
 
— Eh bien ! je jure, quelque chose qui m’arrive, dit Maurice en fermant les yeux.
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— Oh ! vous êtes belle, bien belle, trop belle ! s’écria Maurice.
 
— Fermez les yeux, dit l’inconnue. Maurice obéit.

La jeune femme prit ses deux mains dans les siennes, le tourna comme elle voulut. Soudain une chaleur parfumée sembla s’approcher de son visage, et une bouche effleura sa bouche, laissant entre ses deux lèvres la bague qu’il avait refusée.
 
Ce fut une sensation rapide comme la pensée, brûlante comme une flamme. Maurice ressentit une commotion qui ressemblait presque à la douleur, tant elle était inattendue et profonde, tant elle avait pénétré au fond du cœur et en avait fait frémir les fibres secrètes.