« Le Chevalier de Maison-Rouge/2 » : différence entre les versions

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— Non, mon ami, tu te trompes ; j’allais rentrer directement chez moi lorsque j’ai trouvé la citoyenne qui se débattait aux mains des citoyens volontaires ; je suis accouru et j’ai demandé pourquoi on la voulait arrêter.
 
— Je te reconnais bien là, dit Lorin.

::Des cavaliers français tel est le caractère.
 
Puis, se retournant vers les enrôlés :
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Hé que dis-tu de cet arrêté, citoyen ? Il est galant, ce me semble.
 
— Oui ; mais il ne me paraît pas péremptoire. D’abord, il ne figure pas dans le ''Moniteur'', puis nous ne sommes ni sur le Pinde ni sur le Parnasse ; ensuite, il ne fait pas jour ; enfin, la citoyenne n’est peut-être ni jeune, ni belle, ni gracieuse.
 
— Je parie le contraire, dit Lorin. Voyons, citoyenne, prouve-moi que j’ai raison, baisse ta coiffe et que tout le monde puisse juger si tu es dans les conditions du décret.
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— Et le mot d’ordre ? ajouta-t-il.
 
— Ah diable ! fit Lorin en se grattant l’oreille, le mot d’ordre…. C’est que…
 
— Ne crains-tu pas que j’en fasse un mauvais usage ?
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— Eh ! mais que ne disais-tu cela tout de suite, citoyen ? Nous sommes fâchés d’avoir douté de ton patriotisme ; et comme preuve, au nom de la nation et de la loi, embrassons-nous.
 
— Embrassons-nous, dit Lorin.

Et les enrôlés et les gardes nationaux s’embrassèrent avec enthousiasme. En ce temps-là, on pratiquait aussi volontiers l’accolade que la décollation.
 
— Allons, amis, s’écrièrent alors les deux troupes réunies, au coin de la rue Thomas-du-Louvre.
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— Et nous donc ! dirent les blessés d’une voix plaintive, est-ce que l’on va nous abandonner ici ?
 
— Ah bien, oui, vous abandonner, dit Lorin ; abandonner des braves qui sont tombés en combattant pour la patrie, contre des patriotes, c’est vrai ; par erreur, c’est encore vrai ; on va vous envoyer des civières. En attendant, chantez la ''Marseillaise,'' cela vous distraira.
 
::Allez, enfants de la patrie,
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— Monsieur, dit la femme, ne me jugez pas sur les apparences, je vous en supplie.
 
— D’abord, vous dites ''monsieur,'' ce qui est une grande faute, entends-tu, citoyenne ? Allons, voilà que je dis ''vous,'' moi.
 
— Eh bien ! oui, oui, citoyen, laisse ton ami accomplir sa bonne action.
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— Et sur quoi ?
 
— Jure sur l’autel de la patrie.

Lorin ôta son chapeau, le présenta à Maurice du côté de la cocarde, et Maurice, trouvant la chose toute simple, fit sans rire le serment demandé sur l’autel improvisé.
 
— Et maintenant, dit Lorin, voici le mot d’ordre : « Gaule et Lutèce… » Peut-être y en a-t-il qui te diront comme à moi : « Gaule et Lucrèce » ; mais bah ! laisse passer tout de même, c’est toujours romain.