« Histoire et description naturelle de la commune de Meudon » : différence entre les versions

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La chapelle de la conception des Ramels à Saint-André-des-Arts avait, en 1548, une maison et un jardin à Meudon proche de la rue des Ménétriers.
 
Dubreul<ref>Supplément à son édition de 1630</ref> fait mention de très anciennes ruines de thermes où se voyaient encore, en 1639, de vieux cabinets qu'on croyait avoir fait partie de ces étuves. Il y avait dans cet ancien château deux tours portant, l'une, le nom de Mayenne, et l'autre, celui de Ronsard.<ref>Ce poète, que le duc et la duchesse de Guise avaient attaché à leurs personnes, faisait une assez maigre chère dans la tour qui a porté son nom ; il contribua sourdedémentsourdement auprès de ses illustres hôtes, à faire passer Rabelais, qui les fréquentait aussi, pour un ivrogne qui n'avait pas d'autre Dieu que son ventre.</ref>. Le cardinal de Lorraine, possesseur des plus riches bénéfices de la France et dont l'opulence était extrême, ne négligea rien pour faire du domaine de Meudon une habitation somptueuse.
 
Il fit, sous Henri lI, construire un superbe château d'après les dessins de Philibert Delorme qui s'adjoignit le Primatice ; il occupait le point culminant de la colline, à 161 mètres au dessus du niveau de la Seine et d'où l'on découvre tout Paris ainsi que les plaines et coteaux environnants ; ses murailles étaient flanquées de tourelles en encorbellement ; la façade, rougie de briques, était accompagnée de quelques bustes et de balcons qui régnaient lout à l'entour ; des arcades et des pilastres ornaient le côté principal du bâtiment. Parmi les peintures de ses plafonds, se faisaient remarquer celles qui représentaient les sessions du concile de Trente où le cardinal avait assisté.
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Vers le milieu du XIII<sup>e</sup> siècle, un médecin de Crémone, appelé d'Romani, imagina d'extraire la pierre de la vessie au moyen d'une méthode toute nouvelle, la cystotomie ou le grand appareil, caractérisée, comme on sait, par l'emploi du cathéter. Cette terrible opération de la taille fut appliquée la première fois en France en 1474, sous Louis XI, par Germain Colot<ref>Laurent Colot, son frère, fut lithotomiste de Henri II. Sa famille posséda le secret de l'opération de la taille jusqu'à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle.</ref>, praticien attaché à l'école de médecine de cette époque, sur un francarcher de Meudon, condamné à être pendu au gibet de Montfaucon pour plusieurs larcins commis en divers lieux et même dans l'église de Meudon. Il fut donc abandonné à ce chirurgien pour servir à l'essai de son opération ; on avait promis à ce malheureux sa grâce, s'il se laissait opérer. Le roi ordonna de bien panser cet homme; quinze jours après, il avait la vie sauve, se trouvait débarrassé d'une cruelle infirmité, el reçut en outre une somme d'argent<ref>Grandes chroniques de Saint-Denis.</ref>.
 
Meudon et Belleville furent choisis, en 1695, pour faire le premier essai d'une machine qui n'est autre que le télégraphe actuel, inventée par Amontons, membre de l'Académie des Sciences, et qui avait alors pour but de correspondre avec un ami éloigné de huit ou dix lieues, et pourvu que le lieu où se trouvait cet ami pût être aperçu. Le dauphin voulut être présent à l'essai de Belleville, comme il l'avait été à celui de Meudon<ref>Le secret, dit Fontenelle, consistait à disposer dans plusieurs postes consécutifs des gens qui, par des lunettes de longue vue, apercevaient certains signaux, lesquels étaient autant de lettres d'un alphabet dont on n'avait le chiffre qu'à Paris et à Rome. La plus grande portée des lunettes réglait la dislancedistance des postes, dont le nombre devait être le moindre qu'il fût possible ; et, comme le second poste faisait des signaux au troisième, à mesure qu'il les voyait faire au premier, la nouvelle se trouvait portée de Paris à Rome presque en aussi peu de temps qu'il eu fallait pour faire les signaux à Paris.</ref>.
 
Pendant la révolution , l'ancien château élevé par le cardinal de Lorraine fut converti , d'après un ordre du comité de salut public, en un établissement destiné à faire de nouvelles recherches pour le perfectionnement des divers objets d'artillerie ou des machines de guerre<ref>« On y faisait, vers la fin de 1794 , des expériences sur la poudre de muriate suroxygénée de potasse, sur les boulets incendiaires , les boulets creux , les boulets à bague. Plusieurs recherches consistaient à remplacer ou à reproduire les matières premières que les besoins de la guerre dévoraient, pour multiplier le salin et la potasse que la fabrication de la poudre enlevait aux manufactures. Monlgaillard, ''Histoire de France'', tom. IV, pag. 289.</ref>. On fit tout à l'entour des retranchements, afin de cacher le but qu'on Vêlait proposé; on creusa de larges fossés ; des courtines et des redoutes furent élevées de distance en distance, etc. « Les habitants du bourg donnèrent à cette occasion une preuve éclatante de leur zèle patriotique ; ils offrirent tous leurs bras pour contribuer à la confection des travaux, et ils y mirent une telle activité qu'en peu de jours ils furent entièrement terminés. Les commissaires de la Convention furent si satisfaits de cet empressement que, sur la proposition du rapporteur Barrère, l'assemblée déclara que les citoyens de Meudon avaient bien mérité de la patrie, et qu'il serait inséré au bulletin une mention honorable de leur dévouement<ref>La femme d'un journalier nommé Brizard, d'une grande beauté , a été, pendant la révolution, promenée à Meudon comme déesse de la liberté. Devenue mère d'une nombreuse famille, elle finit par tomber, ainsi que son mari, trop enclin à fréquenter les cabarets, dans la plus profonde misère. Je me ressouviens l'avoir vue se drapant encore dans des haillons, triste réminiscence du çôle glorieux qu'elle avait joué.</ref>. »