« Histoire et description naturelle de la commune de Meudon » : différence entre les versions
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On me saura peut-être gré d'avoir donné la préférence à la traduction suivante, qui a été faite des principaux de ces vers, par un de mes amis, le docteur Paulin Silbert, neveu du célèbre llard.
'''Meudon.'''<br>
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La belle propriété du général Jacqueminot, quoique contiguë au village, n'en renferme pas moins un beau groupe de chênes séculaires. Le rendez-vous de chasse du rond d'Ursine se fait remarquer aujourd'hui par un magnifique arbre du genre ''Fagus'', appartenant à la variété ''purpurea'', et qui, par son feuillage des plus sombres, est comme en deuil au milieu de ses congénères (''F. sylvatica''). Les conifères sembleraient aussi devoir très bien réussir, à en juger par les exemples suivants. De magnifiques allées de pins ornent le petit parc du château de Meudon ; il existe aussi des massifs de ces mêmes arbres pleins de vigueur, dans l'ancien enclos du couvent des Capucins, converti aujourd'hui en villas délicieuses ; dans celle de M. Joly, si heureusement située, on remarque deux pins rivalisant par leur port avec tout ce que l'on peut rencontrer de plus beau en ce genre dans les forêts de la Scandinavie ou de la Russie. Près de là, dans une autre jolie propriété, dont j'ai déjà parlé sous le nom de la Ferme , ce sont, au contraire, des sapins dans toute leur vigueur, et dont les longs rameaux s'abaissent avec grâce jusqu'à raser la terre. Les cèdres ne le cèdent point en beauté à ces arbres de forme pyramidale, et semblent aussi avoir rencontré une nouvelle patrie sur les hauteurs de Meudon. L'ancien parc de Bellevue en renfermait de superbes, et il en existe encore un groupe fort remarquable près du passage du chemin de fer ; la magnifique propriété de M. Scribe, à Montalet, est ornée aussi d'un arbre du même genre, qui rivalise presque avec le cèdre populaire du Jardin-des-Plantes, planté par Bernard de Jussieu en 1735. Dans la forêt même, au milieu du carrefour de l'Étoile-du-Pavé de Meudon, j'ai vu planter un de ces végétaux dont la tige s'élève déjà majestueusement et se couvre de strobiles ; enfin, dans l'agreste village de Vélizy, près de la porte du bois, rien n'est plus gracieux à voir qu'un de ces entants du Liban, dont les rameaux aplatis, en s'étendant au dessus d'une pauvre chaumière, semblent vouloir la mettre sous leur protection.
Indépendamment de tous ces arbres résineux au feuillage invariable comme celui des palmiers, d'autres végétaux, encore plus étrangers qu'eux, y réussissent à merveille. Ainsi, l'on voit le tulipier du Japon, égaler presqu'en hauteur les arbres de la forêt, et se couvrir de larges corolles rougeâtres autour de la Mare-Adam, dont le centre est occupé par un cyprès chauve (''Taxodium distichum'') de l'Amérique septentrionale, que l'on a bien tort d'élaguer. Je n'ai pas besoin de parler des catalpas ; dans les jardins de Bellevue, ils confondent partout leurs larges feuilles avec les feuilles profondément digitées du marronnier ; aux thyrses panachés de ce magnifique végétal de l'Inde<ref>
Comme partout ailleurs, on remarque dans la forêt de Meudon de très beaux chênes séculaires ; les plus remarquables se trouvent dans les lieux bas, et surtout près de la porte de Clamart ; mais rien n'égale celui de Doisu, connu aussi sous le nom de chêne de Henri III : c'est assurément l'un des plus anciens arbres de la forêt, si même il n'en est pas le doyen. A le voir isolé, on le prendrait pour un de ces chênes que les habitants de l'Épire consacraient à Jupiter. Il se trouve près d'un pavillon que Henri IV a habité, et qui s'est bien conservé jusqu'à présent, quoiqu'il ne soit cimenté que par un torchis, le plâtre n'étant pas connu à cette époque.
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