« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Chapelle » : différence entre les versions

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pendant les premiers siècles du moyen âge. Nous la voyons conservée
encore dans la célèbre Sainte-Chapelle du Palais bâtie par saint Louis à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]]; mais ce n’était pas avec l’intention de consacrer la chapelle inférieure
au dépôt des reliques. Au contraire, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], c’est dans la chapelle
haute que la couronne d’épines, les morceaux de la vraie croix et les
saintes reliques recueillies par Louis IX furent déposés; la chapelle basse
était réservée aux familiers du palais et au public; elle servit aussi de
sépulture aux chanoines. De toutes les chapelles palatines qui existaient
en France, celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] est aujourd’hui la plus complète et l’une des plus
anciennes. Elle fut commencée en 1242 ou 1245 et terminée en 1247, sur
l’emplacement de deux oratoires, l’un bâti en 1154 en l’honneur de Notre-Dame,
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sensibles; or la plus grande unité règne dans l’édifice, de la base au sommet.
Ce n’est plus la fermeté un peu rude des sommets de la façade de Notre-Dame
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] (1230), et ce n’est pas encore, il s’en faut de beaucoup, la
maigreur des deux extrémités des transsepts de la même église (1257).
 
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certaine recherche, un travail déjà maigre dans l’ornementation et les
moulures, qui se rapproche de l’exécution du portail Saint-Étienne de
Notre-Dame de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] et s’éloigne de celle de la Sainte-Chapelle; c’est qu’en
effet la chapelle de la Vierge de Saint-Germain-des-Prés n’avait été achevée
que sous l’abbé Thomas, mort en 1255. Il y avait donc cinq années de
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le Pèsement des âmes, et, dans le tympan, le Fils de l’Homme montrant
ses plaies, ayant la sainte Vierge à sa droite, saint Jean à sa gauche, tous
deux agenouillés comme à la porte centrale de la cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]].
Toutes ces sculptures ont été complètement détruites. Le porche servait
de communication, du côté du nord, avec les galeries du palais royal, et
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Le système de la construction ogivale admis, nous devons avouer que le
parti de construction adopté à la sainte chapelle de Saint-Germain nous
semble supérieur à celui de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], en ce qu’il est plus
franc et plus en rapport avec l’échelle du monument. La richesse de
l’architecture de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], le luxe de la sculpture ne
sauraient faire disparaître des défauts graves évités à Saint-Germain.
Ainsi, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], les contreforts, entièrement reportés à l’extérieur, gênent
la vue par leur saillie; ils sont trop rapprochés; la partie supérieure des
fenêtres est quelque peu lourde et encombrée de détails; les gâbles qui
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petit passage champenois ménagé au-dessus de l’arcature inférieure, en
reculant les fenêtres, donne de l’air et de l’espace au vaisseau; il rompt les
lignes verticales dont, à la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], on a peut-être abusé.
Les fenêtres elles-mêmes, au lieu d’être relativement étroites comme à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], sont larges; leurs meneaux sont tracés de main de maître, et
rappellent les beaux compartiments des meilleures fenêtres de la cathédrale
de Reims. Les fenêtres de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] ont un défaut,
qui paraîtrait bien davantage si elles n’éblouissaient pas par l’éclat des
vitraux, c’est que les colonnettes des meneaux sont démesurément longues
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sans vouloir faire tort à Pierre de Montereau, on peut dire que si l’architecte
(champenois probablement) de la chapelle de Saint-Germain eût eu à
sa disposition les trésors employés à la construction de celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], il
eût fait un monument supérieur, comme composition, à celui que nous
admirons dans la Cité. Il a su (chose rare) conformer son architecture à
l’échelle de son monument, et, disposant de ressources modiques, lui
donner toute l’ampleur d’un grand édifice. À la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]],
on trouve des tâtonnements, des recherches qui occupent l’esprit plutôt
qu’elles ne charment. À Saint-Germain, tout est clair, se comprend au
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XIII<sup>e</sup> siècle, élever, dans leur enceinte, de grandes chapelles isolées, dont
la construction n’était pas toujours justifiée par un besoin urgent. Le
prieuré de Saint-Martin-des-Champs à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] bâtit aussi, vers cette époque,
deux grandes chapelles, l’une dédiée à Notre-Dame, l’autre à saint Michel.
</div>
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Il est vraisemblable que l’oratoire construit par Louis XI entre deux des
contreforts de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], pendant la seconde moitié du
XV<sup>e</sup> siècle, est une imitation de ceux de la sainte chapelle, de Vincennes,
cette disposition ayant paru plus commode que celle adoptée par
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À Vincennes, une tribune large est portée par une voûte au-dessus de
l’entrée; elle occupe toute la première travée. À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], cette tribune n’est
qu’une simple galerie d’un mètre de largeur tout au plus. Les statues des
apôtres et de quatre anges, derrière l’autel, étaient, à Vincennes comme
à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], adossées aux piliers, à la hauteur de l’appui des fenêtres, supportées par des culs-de-lampe et surmontées de dais<span id="note17"></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]]. Les murs d’appui sous
les meneaux n’étaient point décorés d’arcatures à Vincennes, mais probablement
garnis autrefois de bancs en bois avec des tapisseries. Les fenêtres
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<div class="text">
Voici (9) la coupe transversale de la sainte chapelle de Vincennes; si
elle couvre une superficie plus grande que celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], elle est loin de
présenter en coupe une proportion aussi heureuse. Sous clef, la Sainte-Chapelle
du Palais a un peu plus de deux fois sa largeur, tandis que celle
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nous avons parlé au commencement de cet article. Il va sans dire que les
évêques, dans l’enceinte du palais épiscopal, avaient leur chapelle. L’évêque
Maurice de Sully en avait élevé une à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], à deux étages, du côté de la
rivière, et qui existait encore avant le sac de l’archevêché en 1831.
 
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seigneuriales les décoraient de la façon la plus somptueuse, et augmentaient
leurs trésors de vases et d’ornements précieux. L’hôtel Saint-Pol, à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], qui devint une des résidences les plus habituelles des rois pendant
les XIV<sup>e</sup> et XV<sup>e</sup> siècles, possédait une chapelle «dans laquelle Charles V
avoit fait placer des figures de pierre représentant les apôtres, dit
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La chapelle de l’hôtel de Bourbon était une des plus riches parmi celles
des résidences princières à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]]. «Louis II (duc de Bourbon), dit encore
Sauval, comme prince dévot et libéral, prit un soin tout particulier du
bâtiment de la chapelle, aussi bien que de ses ornemens: sa voûte
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retire ordinairement pour entendre la messe.»
 
Ce n’est pas seulement à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] qu’on déployait ce luxe de peinture et
de sculpture dans les chapelles particulières. Le château de Marcouci, dit
l’abbé Lebeuf, «possédait deux chapelles l’une sur l’autre, peintes toutes
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Vers la fin du XV<sup>e</sup> et le commencement du XVI<sup>e</sup> seulement, on
s’écarta parfois du plan type de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], pour adopter
les plans à croix grecque<span id="note19"></span>[[#footnote19|<sup>19</sup>]], les rotondes avec croisillons<span id="note20"></span>[[#footnote20|<sup>20</sup>]], les salles
carrées<span id="note21"></span>[[#footnote21|<sup>21</sup>]] avec tribune pour le seigneur du lieu.
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Le petit monument, composé d’un mur d’appui avec un comble en
pavillon élevé sur quatre colonnes, que l’on voyait encore, à la fin du
siècle dernier, dans l’enceinte du charnier des Innocents à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], et qui se
trouve reproduit dans la <i>Statistique monumentale</i> de M. Alb. Lenoir, sous
le nom de <i>Préchoir</i>, n’est autre chose qu’une de ces chapelles des morts
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Vers la fin du XIII<sup>e</sup> siècle, on éleva, derrière l’abside de la grande église
abbatiale de Saint-Germer (près Gournay), une grande chapelle copiée sur
la Sainte-Chapelle haute de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], et communiquant avec le sanctuaire de
l’église au moyen d’une charmante galerie, Ce monument, exécuté avec
un grand soin, était décoré de vitraux en grisailles et de peintures; son
autel portait le beau retable en pierre peinte qui est aujourd’hui déposé
dans le musée de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cluny|Cluny]] à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], et qui est un des chefs-d’œuvre de
la statuaire de cette époque<span id="note30"></span>[[#footnote30|<sup>30</sup>]].
 
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arrivait à couvrir ces chapelles par des procédés qui n’ont rien de franc et
accusent une certaine indécision. Cela est visible dans le chœur de l’église
Saint-Martin-des-Champs de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], dans le chœur de l’église de Vézelay,
où les couvertures des chapelles circulaires, au lieu d’être coniques,
forment une surface gauche qu’il n’était possible d’obtenir que par un
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chapelles absidales paraissent prendre, dès la fin du XII<sup>e</sup> siècle, un développement
considérable. Le chœur de l’église Saint-Remy de Reims est
contemporain de celui de la cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], c’est-à-dire
</div>
[[Image:Chapelle.eglise.Saintes.png|center]]
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qu’il dut être élevé vers 1180; <span id=Chalons.sur.Marne2>il y a même entre ces deux édifices une très-grande
analogie. Cependant les doubles bas-côtés du chœur de Notre-Dame de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]] n’avaient pas de chapelles ou n’en possédaient que de très petites,
tandis qu’à Saint-Remy de Reims on voit apparaître autour de l’abside une
disposition particulière à la Champagne, disposition que nous retrouvons
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verrières, qui n’ont pas moins de quatorze mètres de hauteur, et l’arcature
inférieure avec sa piscine, font toute leur décoration à l’intérieur; les
fenêtres, comme à la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], occupent tout l’espace
compris entre cette arcature, les piles et les voûtes, auxquelles leurs archivoltes
servent de formerets. À l’extérieur, une belle corniche à crochets et
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hauteur de la corniche feuillue sous le larmier qui remplit cet office. À
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Amiens|Amiens]], les balustrades refaites au XVI<sup>e</sup> siècle devaient, nous le croyons,
rappeler la balustrade de la Sainte-Chapelle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]]; à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cologne|Cologne]], la balustrade
est semblable à celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beauvais|Beauvais]], Restent les sommets des contreforts,
incomplets ou inachevés à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Amiens|Amiens]], terminés à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cologne|Cologne]], quelques
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<span id="footnote6">[[#note6|6]] : Dubreul, liv. IV, p. 1152. Édit de 1612.
 
<span id="footnote7">[[#note7|7]] : <i>Hist. de la Sainte-Chapelle roy.</i>, par Jérôme Marand, chanoine; [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]], 1790.
 
<span id="footnote8">[[#note8|8]] : La porte principale déposée dans le cimetière des Valois à Saint-Denis; des
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<span id="footnote21">[[#note21|21]] : Écouen.
 
<span id="footnote22">[[#note22|22]] : Dubreul, <i>Antiq. de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes P#Paris|Paris]]</i>, 1, II.
 
<span id="footnote23">[[#note23|23]] : <i>Ibid.</i>