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gris sans dentelles ni rubans. Elle defendit à notre gouvernante de frequenter et de nous laisser frequenter deux petites demoiselles de notre voisinage et de notre age, avec qui nous estions tous les jours, parce que ces deux enfans estoient toutes parées. Son exactitude là dessus fut si grande, qu’à la fin de 1651 que mon grand pere mourut,
GILBERTE PASCAL 33
comme elle fut obligée d’aller à Paris pour y faire son partage avec mon oncle et ma tante, elle craignit que, dans son absence, ma grand-mere nous remit des parures et elle aima mieux faire la depense de nous mener à Paris avec elle que de nous laisser icy, et elle nous ramena ensuite au commencement de 1652. Deux ans aprez, elle nous ramena à Paris, à la fin de l’année 1653, et elle nous
mit à Port-Royal, d’où nous sortîmes en 1661, et elle continua toujours de nous exhorter à la modestie ; en sorte que je puis dire que, des l’age de deux ans ou trois ans, je n’ay jamais porté ni or, ni argent, ni rubans de couleur, ni frisure, ni dentelle.


Elle mourut à Paris, le 20 avril 1687, agée de soixante-sept ans et quatre mois, et fut enterrée à Saint-Etienne du Mont, avec mon oncle et mon frere<ref><div style="font-size:85%">Étienne Perier, qui avait succédé à son père comme conseiller à la Cour des Aides de Clermont-Ferrand, et qui était mort, à l’âge de trente-huit ans, le 11 mai 1680. Dans un testament du 5 août 1663, publié par M. de Grouchy (''Documents inédits sur Pascal'', 1890), Gilberte Pascal exprime le désir, si elle mourait à Paris d’être enterrée « au mesme lieu où est enterré deffunct Blaise Pascal escuyer, son frere. »</div></ref>.
gris sans dentelles ni rubans. Elle défendit à notre gou-
vernante de fréquenter et de nous laisser fréquenter deux
petites demoiselles de notre voisinage et de notre âge, avec
qui nous estions tous les jours, parce que ces deuxenfans
estoient toutes parées. Son exactitude là dessus fut si
grande, qu'à la fin de i65i que mon grand père mourut,
comme elle fut obligée d'aller à Paris pour y faire son
partage avec mon oncle et ma tante, elle craignit que,
dans son absence, ma grand-mere nous remit des parures
et elle aima mieux faire la dépense de nous mener à Paris
avec elle que de nous laisser icy, et elle nous ramena
ensuite au commencement de 1662. Deux ans aprez, elle
nous ramena à Paris, à la fin de Tannée i653, et elle nous
mit à Port-Royal, d'où nous sortîmes en 1661, et elle
continua toujours de nous exhorter à la modestie; en
sorte que je puis dire que, des l'agc de deux ans ou trois
ans, je n'ay jamais porté ni or, ni argent, ni rubans de
couleur, ni frisure, ni dentelle.

Elle mourut à Paris, le 20 avril 1687, âgée de
soixante-sept ans et quatre mois, et fut enterrée à Saint-
Etienne du Mont, avec mon oncle et mon frère*.

��I . Etienne rerier, qui avait succédé à son pcre comme conseiller
à la Cour des Aides de Clermont-Fcrrand, et qui était mort, à l'âge
de trente-huit ans, le ii mai 1680. Dans un testament du 5 août
i663, publié par M. de Grouchy (Documents inédits sur Pascal, i8qo),
Gilberte Pascal exprime le désir, si elle mourait à Paris d'être
enterrée « au mesme lieu ovi est enterré deffunct Biaise Pascal
escuyer, son frère. »

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