« L’Apprenti sorcier » : différence entre les versions

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<center>[[Auteur:Johann Wolfgang von Goethe|Johann Wolfgang von Goethe]]</center>
[[category:Fr:Poésie|Apprenti Sorcier]]
 
 
 
 
=== Traduction Henri Blaze, 1863 ===
 
 
Enfin, il s'est donc absenté, le vieux maître sorcier ! Et maintenant c'est à moi aussi de commander à ses Esprits ; j'ai observé ses paroles et ses œuvres, j'ai retenu sa formule, et, avec de la force d'esprit, moi aussi je ferai des miracles.
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« Dans le coin, balai ! balai ! que cela finisse, car le vieux maître ne vous anime que pour vous faire servir à ses desseins. »
 
 
=== Traduction Jacques Porchat, 1861 ===
 
 
Le vieux maître sorcier s'est donc une fois absenté ! Et maintenant ses esprits vivront aussi à ma guise ; ses paroles, ses actions et ses pratiques, j'ai tout observé, et, avec la puissance de l'esprit, je ferai aussi des miracles.
 
Allez, allez, cheminez ; que pour mon service l'eau coule, et, à flots larges, abondants, qu'elle s'épanche pour le bain !
 
Et viens maintenant, vieux balai, prends ces méchantes guenilles. Tu as été longtemps valet : accomplis ma volonté. Pose-toi sur deux jambes, une tête par-dessus, et vite, vite, cours, avec le pot à eau.
 
Allez, allez, cheminez ; que pour mon service l'eau coule, et, à flots larges, abondants, qu'elle s'épanche pour le bain !
 
Voyez, il court, il descend sur la grêve. Vraiment, il est déjà à la rivière, et, aussi prompt que l'éclair, le revoici avec une cruche pleine. Déjà pour la seconde fois ! Comme l'eau monte dans la cuve ! comme chaque vase se remplit !
 
Arrête, arrête, nous avons de tes dons pleine mesure.... Ah ! j'y songe.... malheur ! malheur !.... Le mot, je l'ai oublié.
 
Ah ! le mot par lequel enfin il devient ce qu'il était ! Ciel, il court et se hâte de porter ! Que n'es-tu le vieux balai ! Toujours il apporte nouvelle potée. Hélas ! et cent fleuves s'élancent sur moi !
 
Non, je ne puis le souffrir plus longtemps, je vais le saisir : c'est de la malice. Ah ! toujours mon angoisse augmente. Quelle mine ! Quels regards !
 
O rejeton de l'enfer ! Veut-il noyer toute la maison ! Je vois déjà par chaque porte courir des torrents. Un maudit balai, qui ne veut pas entendre ! Souche que tu étais, reste donc tranquille !
Ne veux-tu pas cesser enfin ? Je te prendrai, je te saisirai, et, le vieux bois, avec la hache tranchante, vite je le couperai.
 
Fort bient ! voilà le traîneur qui revient ! Que seulement sur toi je tombe, Ô lutin, tu seras terrassé ! Le tranchant poli à grand bruit le frappe. Vraiment, c'est bien ajusté ! Lé voilà en deux morceaux ! Maintenant je puis espérer, et je respire librement.
 
Malheur ! malheur ! Les deux parts déjà se dressent, comme des serviteurs tout prêts. A mon secours, puissances supérieures !
 
Et ils courent ! L'eau gagne de plus en plus dans la salle et l'escalier. Quel effroyable déluge ! Seigneur et maître, entends mes cris !... Ah ! voici le maître ! Seigneur, la détresse est grande. Les esprits que j'évoquai, je ne puis m'en défaire.
 
LE MAÎTRE. Dans le coin, balai, balai ! Que cela finisse ! car lui seul, pour son service, comme esprits, le vieux maure vous appelle.